
Cherchant des carnets A5 de qualité correcte pour y écrire au stylo-plume, si possible à prix raisonnable, ce que je ne trouve pas en boutique « physique » par chez moi, je me suis procuré, sur le web, ces deux carnets Rhodia Composition Book dans leur version lignée :





Tout d'abord, je voudrais relever quelle suffisance il y a d'annoncer aussi crânement, en première et quatrième de couverture, que le carnet est au format A5 de 14,8 x 21 cm alors qu'une simple règle infirme cette assertion, puisque je mesure 14,6 x 20,6 cm ; 4 mm de moins en hauteur, ça gâche l'alignement sur une étagère !
Surtout, lorsque je rejoins le refuge chaleureux et apaisant du calamophile face à son carnet, j'aimerais bien que quelques éléments de stabilité perdurent en cette époque affligeante de vérités alternatives ... Comme la valeur des millimètres !
Bon, passons …
Composition Book, un nom anglais plutôt ronflant pour ces carnets français dont le marketing nous explique qu’aux USA, c'est un carnet à couverture rigide marbrée de noir et blanc destiné aux étudiants, car considéré comme robuste et durable, et que Rhodia réinterprète ici en version noire ou orange.

En fait, le choix se décline selon trois critères :
- Couverture noire ou orange,
- Réglure grise de 7 mm avec marge de 3 cm ou petits carreaux violets de 5 mm ,
- Format A5 ou B5.

C'est un carnet de 160 pages composé de 5 cahiers de 8 feuillets A4 cousus en 8 points dont la couverture est entoilée/collée. Ce principe permet, en théorie, une ouverture à plat, mais il est ici décliné dans une version simpliste qui n'a rien à voir avec la qualité et l'efficacité d'un Life Noble Book, par exemple (mais 4 ou 5 fois plus onéreux depuis la France). Au-dessus, le Rhodia, au-dessous, le Life :

D'ailleurs, c'est là l'essentiel avec ses carnets Rhodia que j'apprécie : leur tarif concurrentiel, qui varie néanmoins nettement selon le point de vente.
La couverture est de carton enduit épais et souple, une couverture interne plus lègère est présente, dans des tons plus contrastés sur le carnet noir que sur l’orange :


J'ai déjà utilisé un certain nombre de pages du carnet Orange. Il succède chez moi à un Oxford Black n’ Red dans sa version Optik Paper, deux fois plus onéreux, et j'ai pu en comparer le rendu avec différents stylos-plume et encres : si le Rhodia produit des couleurs un peu plus ternes et ne favorise pas autant l'effet d'ombrage, il s'est bien comporté avec tous mes stylos et, surtout, il respecte parfaitement la finesse des traits de mes plumes italiques. La réglure grise de 7 mm et la marge raisonnable de 3 cm correspondent à mon usage.
Si j'ignore la comparaison avec d'autres marques et modèles, ce carnet est plaisant à l'usage.
Aussi, il n'est pas encombré d'accessoires que, souvent, je juge superflus et malcommodes : boucles d'attaches du stylo toujours trop étroites, élastiques de fermeture, pochettes encombrantes et signets agaçants.
Comme la quasi-totalité des vélins couchés, ce papier possède un recto et un verso qui se retrouveront à gauche ou à droite selon l'endroit du cahier où l'on ouvre une page, mais qui présentent une très légère différence de lustrage, le verso étant moins glissant et moins brillant ; Certains couples plume/encre s'arrangent mieux de l'une ou l'autre de ces deux faces. l'important, c'est que pour ces carnets, la différence reste mesurée.
A noter : je n'ai pas détecté de problème de fougération ou de traversée.
Quelques scans :


Montblanc 149 + Pelikan 4001 brune et Montblanc 149 + Pelikan 4001 noire.

Aurora Optima + Iroshizuku Shin-Ryoku.

Pelikan M1000 + Pelikan 4001 bleu royal.
Voilà, je dirais que ce sont certainement de bon carnets, d'usage plaisant, suffisamment robustes, mais certainement pas au point d'être insensibles à l'usage et au temps, comme le montre la toile de reliure qui s'effiloche déjà. Je leur prédis une belle patine pour lorsque j'atteindrai leur dernière page, je complèterai alors ce post avec quelques photos.

25 avril 2025, retour sur usage.

Après avoir entièrement rempli les pages de l'exemplaire orange, et être parvenu à la moitié du noir, je peux préciser que ces carnets modestes, au bon rapport qualité-prix, sont d'usage plaisant et résistent bien aux manipulations réitérées. Comme j'organise le roulement de mes stylos-plume encrés sur les pages de mon journal, je peux constater que ces feuillets n'ont jamais failli quelque soit l'encre et le débit. Bien sûr, le mode de reliure manque de sophistication et, à l'usage, ces carnets Rhodia ne s'ouvrent pas à plat aussi bien que ne le feraient des carnets japonais, certes nettement plus onéreux.

