
Ce n'est pas la première fois que je manifeste mon intérêt envers les carnets APICA C.D. Premium A5 :
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Or, un email publicitaire de la papeterie Makkura m'a récemment appris que le papier de ces carnets était disponible en ramette pour la correspondance. Forcément, j'ai craqué.


Traduction assurée par l'IA Geminy.
D'emblée, je peux effectivement confirmer que l'apparence et le ressenti sous la plume sont bien identiques à ce que je connais des carnets.
Mais, justement, c'est sensiblement différent d'écrire dans un carnet et sur une feuille volante.
Son toucher est déroutant, inhabituel : il est extrêmement lisse sous la main, à un degré rarement atteint.
De visu, la feuille semble plus épaisse que son grammage ne le laisserait supposer : elle laisse une impression de moelleux.
Les sensations à l’écriture sont particulièrement douces, c’est notable avec les plumes fines.
Néanmoins ce n'est assurément pas un papier pour les plumes sujettes au skipping.
Pour être plus précis, je dois préciser que la plupart de mes grands stylos-plumes (149, M1000, Memento), ont vu leurs plumes de taille 8 regrindées en italique cursive et que pour écrire, j’adopte une prise en main redressée et oriente la plume perpendiculairement à mes downstrokes afin de les affiner, (j'écris en penchant mes lettres vers la droite), tout en m'appliquant à ne pas trop appuyer.
Là, heureusement, la texture moelleuse de ces feuilles de papier contrecarre pour partie les effets de leur surface particulièrement lisse, mais je dois tout de même dire que j’éprouve quelques difficultés à bien y maîtriser ces stylos-plume.
A l’inverse, ce papier est formidable de douceur et permet à mes vintages, aux plumes acérées et flexibles, de s'exprimer en toute facilité sans craindre d'accrocher leur bec au moment critique d'amorcer la remontée en délié après l'application d'un plein.
La plume italique sans concession de l'Aurora Optima y est également très à son aise.
Il accueille aussi parfaitement les plumes très fines, c'est particulièrement agréable.
Ce papier résiste aux différents risques bien connus de l'écriture au stylo-plume, c'est-à-dire essentiellement le feathering et le bleeding, mais, passé un niveau de débit (très important) associé à des encres fortement lubrifiées, il marque brusquement sa limite.

Le Montblanc 142 encré de Pelikan 4001 Royal Blue exerce ici sa flexibilité. Comme il n'avait pas servi depuis quelque jours, l'encre présente dans le conduit était plus concentrée et a provoqué du bleedthrough sur les downstrokes (du traversement lors des appuis


Exactement le même phénomène avec un Waterman's 32 encré de Kaweco Smokey Grey.
Egalement, il n'est pas parmi les meilleurs lorsqu'il s'agit de sublimer la couleur des encres :

D’ailleurs, j’ai fait des comparaisons avec le rendu sur papier Cosmo Air Light 75 g, renommé pour sa capacité à conserver l’encre en surface et donc à en faire ressortir au mieux couleur et effets d’ombrage. Même si c’est moins exact que la photographie étalonnée, je préfère vous montrer cela via des photocopies car les deux feuillets étant scannés simultanément, cela garantit que les disparités présentées ne sont pas provoquées par des biais de post-traitement.
Pour chaque exemple, la ligne sur Apica figure en haut et sur Cosmo en bas :

Pelikan M1000 plume italique cursive et Herbin Vert Cactus.

Aurora Optima plume italique et Herbin Rouge Amarante.

Pelikan M1000 plume italique cursive et Pelikan 4001 Royal Blue.

Omas Extra 620 plume fine et Pelikan 4001 Dark Green.
C'est étonnant, alors que je prends plaisir à écrire sur ce papier tout autant qu'à observer le résultat obtenu, je prends conscience que les gros plans présentés ci-dessus ne sont pas en sa faveur. C'est, à mon sens, un biais de l'effet loupe, de la joliesse lissante qui affadit le rendu des stylos-plume alors qu’à distance normale d'observation, le tracé de mes plumes me paraît beaucoup plus naturel sur l’Apica que sur le caricatural Cosmo Air Light.
Mon constat : l’Apica respecte l’élégance de la plume quand le Cosmo ravive la couleur de l’encre.
Et il m’importe donc que ce papier Apica couché respecte l’élégance du trait de plume. C’est rarement le comportement constaté avec les papiers lisses japonais, destinés, il est vrai, à recevoir des kanjis apposés à la plume EF.

Deux derniers gros plans en Herbin Rouge Amarante et Vert Cactus.
Pour conclure : la promesse est tenue concernant la facilité d’écriture avec les plumes les plus acérées, les needlepoint flexibles et les straights italics n’accrochent absolument pas.