suite à quelques mails demandant la recette pour architectiser ( trait fin vertical et large horizontal ) des plumes fades, voici une recette bien artisanale et sans prétention ( à vos risques et périls bien sûr ). A commencer avec des plumes acier qui ne valent plus grand chose.
Je précise aussi qu’il ne s’agit que d’un bricolage personnel, aucune prétention de tailleur de plume comme les pros ( Spoon31 et Cie ). Ces derniers affinent et ajustent dans tous les sens et sont capables de préparer des plumes pour les autres selon les demandes, c’est bien plus dur et délicat.
Et pourquoi cette transformation, d’abord une madeleine calamophile, petit, j’aimais bien l’écriture et la sensation que donnait parfois ma plume quand une peluche se prenait dedans

Celle qui a ringuardisé les bouboules :


Pour cet exemple je suis parti d’une plume F de Duofold. Adepte des plumes plutôt fines, je préfère partir d’une F pour éviter d’obtenir un trait trop large dans les 2 sens et difficile à rattraper.
Je n’ai malheureusement pas de jolie ponceuse de précision avec support articulé et je prends donc du papier 600 et 1000.

1 et 2 : le bout de la plume, une boule sans personnalité comme souvent.
3 : je commence au 600 par de grands mouvements en arc de cercle droite-gauche de grand rayon en tenant le stylo exactement dans ma position d’écriture. Il faut y aller progressivement sans appuyer comme un culturiste.
4 : le début, ça donne ça, tester en temps réel sur papier. C’est beaucoup dans le ressenti personnel. A ce moment là, je trouve déjà le toucher du papier plus sympa en écrivant.

5 : si on ne fait rien d’autre, on produit seulement un rond plat sur la plume, donc un trait aussi large en horizontal et vertical. Il faut donc affiner sur les côtés.
6 : Vous voyez l’affinage latéral, je positionne la plume sur un côté quasiment parallèle au papier 600 et frotte par petits mouvements, et je teste à la loupe et en écriture.
7 et 8 : c’est fait des 2 côté mais pas encore assez fin pour un trait vertical.

5…6…7 : ce n’est pas assez symétrique sur le 5 donc onc continue en douceur pour obtenir quelque chose de bien symétrique et une traduction sur le papier conforme à ses désirs, le fameux petit guili dans le ventre quand la plume est parfaite pour soi.
8…9 : c’est Nickel.

Le 1000, je le réserve à la fin pour des tous petits mouvements en tortillons, légers, pour polir progressivement la surface. Ca aussi, c’est au feeling sur le papier dans sa position d’écriture pour obtenir un trait régulier.
Cette opération a offert une seconde vie à plusieurs stylos relégués aux fonds de tiroirs par manque de personnalité.