A force de vous lire, j'ai succombé. Vous n'y êtes pour rien, enfin, pas trop. Décrétons que c'est un cheminement logique; le fatalisme me gêne, et j'aime trop la liberté.
Disons que je suis à un tournant de ma vie.
Toujours amoureux des belles choses, et fasciné par la justesse et la précision que les outils peuvent procurer, je me suis toujours attaché à respecter les beaux objets. Ils glorifient le travail, celui qui élève l'être humain; celui qui lui permet, sans jamais la dompter, au moins d'apprivoiser la nature.
Il en va des mots comme des objets. Hors de question d'utiliser l'un pour l'autre, sous peine de bâcler ou gâcher le travail.
Ayant toujours accordé une grande importance aux moyens de communication, et tellement amoureux des mots que j'en passe pour un "grammar nazi" aux yeux de mes contemporains (et pourtant, je ne suis ni parfait, ni intégriste, la preuve, je m'octroie ici un anglicisme...^^), j'ai toujours soigné cette carte de visite que constitue notre éloquence. En revanche, sans doute happé par la frénésie du présent, j'ai toujours travaillé au fond, mais jamais la forme. Mon écriture renvoie systématiquement la comparaison à quelques espèces animales, et là... Félins, mammifères ongulés, tout y passe !
A 42 ans, j'ai décidé que cela changerait. Et tant pis si je dois tout reprendre, ou tout ré-apprendre. J'ai trop sacrifié mon temps à d'autres choses, et le temps, justement, est un maître exigeant...
Aujourd'hui, je réclame ma part !

Je suis marié, j'ai deux enfants, et j'ai claqué pas mal de temps (entre autres denrées rares) en musique (guitare en particulier) et en whisky. L'âge aidant, et la passion fougueuse de la jeunesse cédant la place à une sérénité et une patience relatives, je me suis intéressé aux montres, et ai appris, au contact de l'horlogerie, à considérer le temps sous un autre jour.

J'ai appris à prendre le temps de bien faire, et à aimer ce qui est produit par un travail patient et méthodique; j'ai, par exemple, après plus de vingt ans de pratique nécessaire mais désordonnée, appris à me raser... C'est loufoque, non ? Et pourtant, par ce biais, j'ai encore découvert le bonheur du travail sans cesse renouvelé, jusqu'alors envisagé comme une dure corvée, mais dorénavant exécuté sans tourment, et même avec grand plaisir !
Voilà toute ma décision de rejoindre vos rangs.
Après une lecture fiévreuse de ce forum, je saute le pas, j'empoigne mon courage et mon clavier à deux mains (je ne peux saisir ma plume, je n'en ai pas encore...), je m'inscris, je me présente, et je me lance ! Je vais me mettre en quête de ma première plume.
J'ai toujours rêvé d'un beau Montblanc n°149.

Je vois déjà certains ramasser des pierres, j'entends déjà crépiter le bûcher... TANT PIS ! J'assume tout, les erreurs de jeunesse et le chant des Sirènes, je crois que je ne pourrais pas aller plus avant si je garde ce regret en moi de n'avoir pas osé trébucher.
Je vais en faire mon premier stylo, ma première plume d'importance, et je réserve les autres bijoux (en tous points supérieurs, et qu'on vantera certainement) pour poursuivre mon aventure crescendo. De nouveaux Graals en perspective... Y a-t-il horizon plus prometteur ?

Pour ne pas y laisser trop de... plumes, je souhaiterais en trouver un d'occasion, et par là-même tisser mes premiers liens avec l'écriture. Apprenti silencieux à la lecture de vos messages, je cherche, plus encore que l'outil, un parrain/une marraine qui me prendra sous
Merci de m'accompagner dans cette nouvelle aventure ! J'ai hâte et besoin de vous lire !