Ca tombe bien en ce jour de grosse chaleur, c’est une encre d’été, une encre joyeuse et sensuelle. Je disais l’autre jour qu’elle m’évoquait exactement la couleur et le goût d’une mandarine confite. Elle tire sur l’orangé, mais c’est incontestablement un brun, la photo exagère un peu la note orange. C’est une couleur très transparente, très légère, très peu saturée, on dirait écrire avec de l’aquarelle. Autant dire que ce n’est pas une couleur vraiment dans l’air du temps, où on préfère les encres plus saturées et avec plus de matière. Moi, je ne peux pas m’en passer en ce moment, j’y reviens tout le temps avec cette plume Pelikan M de 1950 légèrement souple avec laquelle j’adore écrire, montée sur un M400. Elle contient les gènes de beaucoup de Callifolio : elle est très aqueuse. Sous la plume, la sensation est très surprenante : durant un instant, on a l’impression que rien ne se passe, c’est comme si la couleur mettait quelques dixièmes de secondes à apparaître et foncer. Cette quasi-absence de matière est étonnante, il faut un moment pour s’y habituer, c’est la couleur qui redonne l’impression goûteuse de fruit charnu. Comme toutes les encres aqueuses, elle s’étale un peu et donne un trait un peu plus large que la normale, sans fuser sur le papier (ici un papier de copie Clairefontaine 110 grammes). Le résultat est aussi très bon sur du vergé Lalo, sur lequel le trait plus fin s'étale moins. L’ombrage est vraiment très joli.
Je ne fais pas de test à l’eau, je ne compte pas remplir de chèques avec .

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