Ceux d'entre vous qui ont commis l'imprudence de se perdre à lire mes divagations en cet espace enchanté que constitue notre forum, ont sans doute remarqué que, en matière de tout ce qui, en notre belle langue française, ressort au genre féminin, savoir les habitudes, les femmes, les idées, les automobiles, les lectures, les marottes, la musique, la littérature, l'écriture et les plumes, je privilégie et de loin la patine antique au clinquant du neuf .....



Ainsi, pour rien au monde ne troquerai-je ma vénérable épouse, que je connus jaune lorsque j'étais bleu, et avec qui nous devînmes, au fil du temps, tous deux verts à force de nous frotter l'un à l'autre en un commun placard, contre trois ou quatre jeunes beautés qui, au-delà d'apparences flatteuses, manqueraient terriblement de ce wabi-sabi (Merci au passage au Maître Silverado qui m'apprit ici-même cette superbe expression !

Pas plus ne troquerai-je mon vénérable V8, premier européen de série du nom, contre une poubelle à court-circuits et pilote automatique en mode "Doomsday Machine".......



Mais, fort de l'adage selon lequel seuls les imbéciles ne changent vraiment jamais, je viens d'acquérir un stylo neuf !

Cela vous en bouche un coin, hein !

Bon allez, assez débloqué, je vais tâcher de vous faire une présentation qui tienne à peu près la route, sachant toutefois que, comparé aux géants de la photographie artistique, du dessin bien léché et de la calligraphie antique qui hantent ordinairement ces lieux, je ne suis qu'un nain bossu qui va tenter de faire quelques cabrioles devant un public attristé avant qu'il ne devienne déchaîné........



L'objet est donc un "Atelier 1953" de Dupont, à la finition en laque "popotée" d'un beau violet sombre, qui passe au vif à la lumière solaire ou artificielle lorsque cette dernière est "chaude" (sous les 3.000°K)
Passons à l'effeuillage de l'artiste :
Surboîte en carton classique :

Laquelle contient une feutrine :

renfermant elle-même une jolie boîte laquée, au format presque trop imposant !

Voici ce que l'on aperçoit à 'ouverture :

Au premier étage, le stylo et la boîte de cartouche, protégés par une cellophane :

A l'étage inférieur, le convertisseur et la documentation :

Le stylo :

Ouvert :

Je pense qu'il s'agit d'une seconde version, la première ayant eu une section tronconique cannelée et non lisse ; c'était sans doute plus chargé, mais peut-être plus heureux :

La plume :

L'ensemble des pièces, sous différents éclairages :



Je l’ai encré avec de l’ « Améthyste de l’Oural », de Jacques Herbin : un accord parfait !



Le stylo est d'une taille confortable, avec environ 147 mm de longueur fermé, et 56 grammes sans encre ; je le trouve, sans doute eu égard à la taille de mes mains, particulièrement agréable...
La plume M en or à la teneur de 14 carats est rigide, peu flexible, peu souple, mais d’une facilité d’usage incroyable, et surtout juteuse à souhait !




Mes chers camarades Wallons, en ook mijn beste Vlaamse kameraden, me pardonneront, j'en suis certain de leur avoir piqué Wavre, ce d'autant que :
- non seulement, j'en avais besoin pour boucler mon pangramme ;
- mais encore, si, au soir du 16 juin 1815, Blücher et surtout Gneisenau avaient retraité sur Namur au lieu de prendre la route de Wavre, nous ne serions pas aujourd'hui en le triste état en lequel nous sommes !


