Tout d'abord la biblio sur SPO :
viewtopic.php?f=26&t=17397 (qui a encore ses photos)
viewtopic.php?f=52&t=10030&hilit=Hastil
viewtopic.php?f=26&t=9430&hilit=Hastil
Et puis la biblio chez les autres :
https://unsharpen.com/pen/aurora-hastil-fountain-pen/
https://www.fountainpennetwork.com/foru ... ra-hastil/
https://issuu.com/foolishmagazinebypenn ... _speciale2 Une édition spéciale de foolish magazine dédiée au Hastil sur le lequel on trouve de magnifique photos et croquis
Lecture : Fountain pens of the world, d'Andreas Lambrou
Avant les photos un résumé (en français messieurs dames) de tout ce que j'ai pu lire:
Petite Histoire d'Aurora jusqu'au Hastil
Crée en 1919 à Turin ils produisent des eyes-dropper, des safety pens et des stylos à remplissage par levier. Les stylos étaient essentiellement noirs même si ils fournissaient également des modèles en métal précieux.
En 1925 pour répondre aux stylos américains plus colorés ils commencent à utiliser le celluloïd.
Si pendant de nombreuses années Aurora s'inspire fortement de modèles américains à partir des années 30 ils innovent tant dans la forme, les couleurs ou en ajoutant des "gadgets". A ce sujet je vais essayer de dénicher un modèle Asterope (1934) qui à l'époque eu pas mal de succès (ce serait un Capless avant l'heure). ( https://www.tenpen.it/product/aurora-as ... -celluloid ).
Pendant la seconde guerre mondiale les usines sont totalement détruites mais les affaires reprennent et en 1947 Aurora retrouve sa capacité de production dans ses nouvelles usines de la banlieue Turinoise. En 1941 Parker avait lancé une nouvelle mode : retour des stylos aux couleurs sobres, un capuchon en métal et surtout avec une plume capotée. Pour ceux qui ne l'aurait pas reconnu on parle du stylo plume qui a connu le plus grand succès commercial dans le monde : le Parker 51. Aurora reprend ses bonnes vieilles habitudes et s'en inspire fortement pour produire son Aurora 88 qui, lui aussi, connu un très large succès. Je possède les deux et si pour des raisons sentimentales je préfère mon Parker 51, mon Aurora 88 fait parti de ceux qui restent encrés sur le bureau tant il me produit du plaisir par la qualité de sa plume.
Dans les années 60 changement de propriétaire et on cherche à élargir le marché tout en continuant à produire des stylos de grande qualité. Les modèles lancés à cette époque ne connurent pas le succès du 88. Il faut aussi se rappeler que c'est le moment où les stylos bille envahissent le marché.
Aurora fait alors appel à Marco Zanusso pour faire le design d'un nouveau stylo qui rencontrera un beau succès y compris à l'international : le Hastil
Le Hastil
Le Hastil est un stylo dont le design est tellement iconique d'une époque qu'il fait partie de la collection permanente du MOMA à New-York : https://www.moma.org/collection/works/1919 .
A ce sujet une petite aparté sur le Lamy 2000 dont on croit à tord qu'il fait lui même partie de la collection permanente du MOMA. Il semblerait que le L2K ait effectivement été exposé mais uniquement lors, d'au moins une, exposition temporaire.
Le Hastil est tellement emblématique, que Mont Blanc l'a commercialisé avec son logo (1973-1975) dans la gamme Noblesse.
Alors qu'est ce qui rend le Hastil si intéressant ?
* Sa forme générale : un cylindre en acier brossé. Le brossage est très fin pour produire un effet satin. Aurora appelle cela "Ecosteel". Par la suite Aurora a décliné le Hastil en différentes finitions, dont l'argent, la laque noire, ...

* L'alimentation a été particulièrement étudiée. Aurora appelle ce système "Idrograph". Ce système est supposé permettre un écoulement régulier de l'encre tout en évitant les fuites.
* Sa plume : elle est en or blanc 14K afin de conserver un aspect cohérent au stylo. Sa forme est très originale. Elle reproduit la forme du conduit pour avoir une symétrie lorsque l'on regarde la plume de côté. Par la suite certains modèles ont été équipés d'une plume en or jaune. Un autre particularité de cette plume est qu'elle ne se prolonge pas dans la section. Elle est fixée uniquement au conduit. J'ai noté un phénomène que je n'avais encore jamais observé : lorsque j'arrive en fin d'encre, le stylo continue à se comporter très bien toutefois j'entends un tout petit clac lorsque je lève la plume du papier. un peu comme si j'avais une petite perte d'adhérence entre le conduit et la plume et qu'il n'y a plus assez d'encre pour jouer le role d'amortisseur.

* Le capuchon se clipse, ce qui n'est pas très original. Ce qui l'est plus c'est les deux petits quarts de cercle en plastique noir sur l'extrémité du corps du stylo qui servent à guider le capuchon et lui éviter de venir frotter le corps du stylo lorsque l'on poste le capuchon. On évite ainsi d'abimer l'acier Ecosteel du stylo.

* L'agrafe est au repos plaquée contre le corps du stylo et est donc extrêmement discrète. En fait l'agrafe est dite rétractable. Elle n'est pas simplement articulée (comme sur un ST Dupont Olympio) ou flexible comme sur la plupart de nos stylos. Comme les photos parlent plus qu'un long discours j'ai photographiée l'agrafe en pinçant un bout de tissu à son extrémité, puis en glissant des feuilles de postit jusqu'à l'attache de l'agrafe. Sur la première photo on a l'impression que l'agrafe n'a rien de particulier. Sur la seconde on voit bien que l'attache de l'agrafe sort du capuchon et que l'agrafe reste parfaitement parallèle au capuchon.


* L'alimentation en encre se fait soit avec des convertisseurs ou des cartouches de marque Aurora ou Parker. Mon Hastil est équipé du convertisseur Aurora d'origine dont la membrane en plastique peut se durcir au fil du temps (le mien marche encore très bien).
* La section en plastique noir est striée verticalement et le numéro de série de chaque stylo y est gravé. La tenue en main n'est pas du tout agressive.

* Une fois le stylo fermé, les deux extrémités sont ornées du même disque en plastique noir.


* Les dimensions : largeur de la section 8,4 mm , longueur fermé : 137,4 mm , longueur ouvert : 121,4 mm , capuchon : 55,2 mm , plume : env 15 mm , diamètre stylo : 9,4 mm
Qualité d'écriture
Mon stylo doit avoir une plume de type M. La plume n'a aucune flexibilité. Elle est douce mais pas trop. On guide l'écriture sans difficulté même sur papier très lisse. L'écriture rapide ne pose pas de souci, et si l'écriture inverse gratte pas mal ça reste utilisable pour tracer des traits très fins.
Bien que le stylo soit fin je ne le trouve pas inconfortable. Je préfère quand même des sections un peu plus large, mais c'est très subjectif. A noter bien que la section ne s'élargisse pas à son extrémité la texture de la section fait que les doigts ne glissent pas.
Conclusion
Ce stylo est un "must have" pour tout collectionneur. Il est élégant, original et est à la portée de toutes les bourses sur le marché de l'occasion. Si vous tenez à en avoir un neuf, pas de souci Aurora le propose encore de nos jours, mais le budget sera nettement plus conséquent.
Pour terminer quelques photos :
Avec de gauche à droite un Pelikan 400, un Parker 360, un Cross centenial, un Aurora Hastil, un Aurora Marco Polo, un S.T. Dupont Olympio large

Et pour le plaisir le Hastil et le Marco Polo sous la Dent du Chat face au lac du Bourget

