Ça faisait longtemps que je n’avais rien publié mais certaines circonstances ont fait que... Toujours est-il que depuis mon dernier post, j’ai fait quelques achats (ce que le covid ne vous fait pas faire, des fois ! Hein !) alors voici mes remarques sur ce petit Justus

Je ne vais pas faire l’historique de la marque, d’autres l’ont fait mieux que moi avec beaucoup plus de savoir. Justus parce qu’ajustable et 95 puisque sa sortie a eu lieu 95 ans après l’année de création de la marque (si j’ai bien tout compris).
Pourquoi un Pilot, pourquoi celui-là ?
Parce que... c’est mon premier Pilot et j’estime que tout amoureux de plumes (en dehors des ornithologues et des danseuses de cabaret) manquerait quelque chose.
C’est aussi mon premier stylo avec une plume en or rhodié.
J’ai bien aimé le corps guilloché qui rend les marques de doigts presqu’invisibles. J’ai bien aimé l’agrafe qui ressemble un peu aux Pelikan et surtout l’originalité de la plume à souplesse réglable. Je ne parlerai pas du sérieux de la marque et de ses plumes maison rappelés maintes fois sur ce forum et ailleurs.
Vous comprenez donc que ce stylo prend sa place dans ma petite collection et non pas celle d’un autre !
Je commencerai non pas par les choses que je n’aime pas mais par celles qui peuvent en gêner quelques-uns.
L’agrafe : si vous avez l’habitude de le glisser dans la poche de votre chemise, veste ou blouson, vous allez être déçus. L’agrafe est dure et a très peu d’amplitude pour se glisser dans la poche d’un tissu épais. Un système de ressort aurait été un plus, malheureusement ce n’est pas le cas. En ce qui me concerne, mes stylos sont toujours promenés dans un étui, ce point négatif n’en est donc pas un pour moi.
Passons aux + (pour moi) et il y en a !
Il est léger sans l’être (j’aime sentir mes stylos dans la main, d’où une majorité de stylos entre 25 et 50 grammes dans ma petite collection). Léger sans l’être ? Oui, 17 grammes sans capuchon (+10 g. avec) mais l’essentiel du poids étant vers l’avant, on sent bien le stylo entre ses doigts (tout comme mon Tibaldi Infrangibile) mais sans fatigue au bout de la 5e page d’écriture. Crampe de l’écrivain, passez votre chemin !
Pour en revenir à la couleur (noire uniquement pour ce modèle), le guilloché est du plus bel effet (ça change des laqués noirs à mes yeux trop austères - genre stylos de toubib ou de notaire) ce qui donne du « volume » et le distingue agréablement des autres.
J’ai beaucoup aimé les extrémités plates, c’est d’ailleurs ce qui a fait pencher la balance pour l’achat. Les embouts sont dépourvus du guilloché. Ce modèle existant en noir-plaqué rhodium (et noir-or aussi), c’était ma combinaison préférée (et puis j’ai déjà un Waterman en noir & or). Quant à associer le noir, je préfère le rouge ( un attrait pour Stendhal et Jeanne Mas, sans doute... et mon Tibaldi !)
Le stylo est livré avec un convertisseur et une cartouche d’encre noire (1 seule cartouche ! Un peu rapiat sur les bords chez Pilot sur ce coup-là !).
J’aime bien le convertisseur ! Contrairement à ceux que j’ai sur d’autres modèles, celui-ci est à pompe. Quelques coups de pompe dans la bouteille d’encre et hop ! Sans fatigue, le stylo est prêt à écrire ! Non seulement le réservoir est entièrement rempli (contrairement aux convertisseurs à vis) mais il est surtout moins risqué de le remplir sans renverser la bouteille puisqu’on peut la tenir de l’autre main si besoin (je me fais parfois des frayeurs pour remplir les autres stylos). C’est vrai que tenir le stylo d’une main pendant que l’on tourne la vis de l’autre... un truc à avoir des cheveux blancs, bousiller un tapis d’Iran en soie et ma robe du soir de chez Balenciaga !
Mais un stylo ça sert à quoi ? À écrire ! Parlons donc de la plume. Cette languette mobile (à l’aide d’une molette) pourrait sembler moche... en fait, non ! Pas pour moi. Ça ne fait pas pièce rapportée. La plume étant sobre dans son dessin, ça s’intègre assez bien à l’ensemble. La molette de réglage est facile à tourner. Il suffit de tourner le corps du stylo en tenant la molette (ça évite qu’il se dévisse). Et il faut avouer qu’on ne passe pas son temps à la tourner toutes les 5 minutes ! Mais est-ce que ça marche ce système ? Finalement, sans être révolutionnaire et transcendant, oui. Je sens bien la différence sur le papier. J’ai tendance à appuyer un peu comme une sauvage (quoique...) donc je sens et je vois bien le « feed-back » et la différence du trait. Sans appui, la plume est vraiment fine (une vraie EF ici) en position H ; et F (pour pas dire M si on appuie comme moi) en position S. Mais attention, ce n’est pas une « flex », il y a des plumes spécialement étudiées (et c’est tant mieux ! A chaque metier, son outil). La plume de ce Justus est juste modulable dans sa dureté. Un trait extrêmement fin avec léger feed-back (sans sensation de grattage ! Rassurez-vous !) jusqu’à un trait proche du fin-moyen avec une douceur très plaisante ! (Il est aussi possible qu’en fonction de l’encre utilisée, le mode F ou H soit plus prononcé... à voir !) Donc oui, pour terminer, je ne regrette pas ! Je suis ravie et ce Pilot s’apprête à parcourir pas mal de kilomètres avec moi ! Écrire sans fatigue, une plume agréable, un stylo qui ne glisse pas entre les doigts (la section, non guillochée, est suffisamment grande pour placer ses doigts comme on veut et la molette ne gêne en aucune façon), facile à encrer, moderne et traditionnel à la fois, ni trop fin ni trop long (mais il est long quand même avec 150 mm de long pour 13 mm de diamètre), un poids raisonnable, une plume en or... un très beau stylo à mes yeux.
Un (petit) regret toutefois, certainement plus par radinerie d’ailleurs puisque le débit de l’encre est excellent : Le conduit (feeder pour les anglo-saxons) est en plastique... le remplacer par de l’ébonite n’aurait pas été un luxe superflu...
Au plaisir de lire vos remarques et interrogations sur ce nouveau-né dans ma maison

Dans l’exemple d’écriture, les 2 premières lignes sont en F, les 2 suivantes en S et ainsi de suite.


