Celui que je présente aujourd’hui est fait dans un celluloïd Omas nommé Blue Saffron que je trouve particulièrement beau et spectaculaire. Il est composé de jaune orangé, de pourpre, de bleu violacé et de blanc, le tout peut faire penser au désordre de couleurs malaxées qui règne sur la palette d’un peintre.
Voici déjà un zoom sur ce cellu


A signaler, à propos de ces celluloïdes, que Wahl-Eversharp a proposé un coffret de sept Decoband faits de divers celluloïd Omas, coffret dénommé The magnificent seven.
Il faut dire d’emblée que ce stylo est un stylo hors-normes.

A gauche, le Decoband et à droite, un bic crystal

Par ses dimensions d’abord.
Les voici :
Longueur avec capuchon : 14.7cm
Longueur sans : 14.2cm
Diamètre de la section : de 1.2 à 1.4cm
Diamètre du corps : 1.5cm
Diamètre du capuchon : 1.7cm
Hors-norme aussi au titre de sa majestueuse plume, une Bock de taille 8 en 18k et semi-flex. Cette plume a été conçue et produite exclusivement pour les stylos de ce qui est devenu le groupe The Pen Family (qui comprend WE, ASC, Bexley, Oldwin, Conway Stewart). On trouve cette plume sur les Decoband, sur les Bologna extra et les Oldwin. Elle offre un grand confort d’écriture et est adaptée à une utilisation au quotidien. Chacun aura donc compris qu’il ne s’agit pas d’une plume très flexible mais d’un compromis très réussi à mon sens entre flexibilité et facilité d’utilisation.

Il faut ensuite parler du système de remplissage. Il s’agit d’un pneumatic filler comme ceux que produisait la Chilton Pen Company à la fin des années 20. A ma connaissance, ce système n’est plus utilisé aujourd’hui (à part sur le Bologna extra d’ASC). Aucun mécanisme : plume immergée dans l’encre, en repoussant l’air autour d’un sac en caoutchouc, une pression s’exerce sur lui et l’écrase. Le système est alors clôt. Lors de l’ouverture du système sur l’extérieur, le relâchement de la pression sur le sac fait que l’encre le remplit brutalement. En se gonflant, le sac chasse l’air autour de lui dans des conditions suffisamment contraintes pour que l’on entende un petit pchit (j’espère que vous avez bien suivi et pris des notes). Si l’on est à peu près certain que le sac se remplit toujours de la même quantité d’encre à chaque remplissage (capacité 2.1ml !), on ne sait jamais, par contre, ce qu'il reste d’encre. C’est le défaut du stylo, le seul à mon avis.
On distingue bien le trou qui permet, plume immergée, de "mettre sous tension" le système. On obture ce trou avec le pouce et on enfonce simultanément le cylindre dans le corps. Le système ainsi "fermé" est prêt au moment où l'on enlève le pouce, à ce remplir d'encre

On peut signaler que d’autres éléments, plus secondaires, ont été mutualisés par The Pen Family pour certains de leurs stylos : la petite pastille qui porte le symbole de la marque, les agrafes sont dessinées sur la même base, la frise grecque également.
Les dimensions du stylo invitent évidemment à penser qu’il n’est pas d’une utilisation très confortable.
Ça n’est certes pas un stylo banal mais, très correctement équilibré, la douceur de la plume aidant, on trouve rapidement un modus vivendi avec lui et on s’en sert avec beaucoup de satisfaction.
Pour toutes les raisons citées (plume et système de remplissage créés pour ce stylo et celluloïd de la famille Omas), ce stylo est vraiment à part et j’en ai conscience à chaque fois que je l'utilise.
Une petite dernière

En guest stars, les superbes blocs de papier à lettre A5 de Life et un cahier Good Inkpressions pour la dernière photo