Surtout le Big Red, un des premiers objets ouvertement « marketing », doté d’une couleur voyante et vendu le double du prix des autres modèles.
Dans les années 20 du siècle dernier, ce stylo à bouton-poussoir était aussi décliné en celluloïd dans d’autres couleurs. Il s’en est vendu des millions.
C’est sans doute un des stylos les plus imités à l’époque et encore maintenant.
J’ai eu le modèle original en très bon état extérieur, restauré. Il souffrait de l’amputation du conduit Lucky Curve sensé empêcher l’écoulement de l’encre (les réparateurs de l’époque sciaient le bout du conduit pour faciliter la réparation). J’y ai laissé deux chemises. Il avait aussi la fâcheuse tendance à couler sur le papier sans prévenir. Comme j’aime bien que « ça marche » je ne l’ai pas gardé.
J’avais eu avant des Duofolds internationaux modernes, un noir et un "ice" grenat, ainsi que la réédition du Mandarin. Je les ai revendus, trouvant leurs plumes trop raides à mon goût.
Par hasard je suis tombé sur des copies chinoises : Moonman 600 S.
J’en ai d’abord commandé un par curiosité (pour une vingtaine de dollars) et j’ai été stupéfait de la qualité de finition de l’objet. Deux autres sont arrivés avec une finition différente. L’acrylique est bluffant. J’ai remplacé les plumes trop fines à mon goût par des Jinhao M et par une JoWo B. Tout est parfait.
J’ai eu ensuite l’opportunité d'avoir une réédition du Big Red originale, modèle centennial.
Sa plume M (j’aurais préféré une extra B) a gagné en douceur et me semble moins raide que celles que j’avais avant.
En faisant ma recherche, j’ai eu la surprise de voir que Jinhao proposait une copie de ce stylo. Plusieurs revues sur Youtube vantaient sa qualité de fabrication.
Je suis parti en quête de l’objet qu’on ne trouvait que sur Ebay pour des prix variant entre 15 et 25 dollars. Mais plus de « Big Red » : en rupture de stock (ah ces collectionneurs américains !). J’ai commandé un « orange » et plus tard j’ai enfin réussi à avoir l’objet de toutes les convoitises.
Ce qui est assez paradoxal avec ce modèle, outre sa finition excellente, c’est que l’hommage est plus poussé que la version de Parker. En effet Jinhao a conservé l’agrafe à boule d’origine, là ou Moonman copie ouvertement les Duofolds récents avec une agrafe (flèche) très semblable, tout en introduisant des couleurs assez incroyables et inédites.
Mais trêve de bavardage et passons aux images …
Le vieux (source Wikipedia) :

Qui est qui ?


Plumes :

Capuchons :

Le « tatouage » :

Le conduit du Jinhao interchangeable (incompatible avec celui du Moonman) :

Vitaminé (il existe aussi en blanc et en gris marbré) :

Les cousins :

Avec la version Kaigelu plus lourde et qui a une agrafe neutre :

Pour terminer j’aimerais vous parler de l’acrylique qui remplace avantageusement le celluloïd plus difficile à travailler et plus fragile.
L’acrylique n’est pas une matière plastique artificielle ; on la prélève sur un animal qui lui a donné son nom.
A l’origine les acryliques vivaient à l’état sauvage, mais l’espèce menaçait de disparaitre face au braconnage massif.
On a pu créer une espèce d’élevage. Chaque corne fournit la matière qui est prélevée tous les deux ans (c’est le temps nécessaire de repousse). Cela a permis d’abaisser les coûts de production et de fournir plus de variétés de couleurs.
Une photo du sympathique animal avec ses deux cornes prêtes à être prélevées :

Merci pour votre attention soutenue.