Stylo Aristokrat sans plume et avec réservoir

[Comte]

Bonjour,
Bien que novice, je suis fan de stylos anciens (Waterman Cf, Stylomine 303, ...). J'ai trouvé en brocante un stylo de marque ARISTOKRAT bizzare : il a un réservoir à piston pour de l'encre mais pas de plume (il ressemble à un stylo à bille).
Il fonctionne très bien.
Je voudrais en savoir plus sur ce stylo (au delà de la marque, connue en Allemagne du côté de Nuremberg depuis les années 30 jusqu'aux années 60 je crois). Est-ce commun ? De quand date t-il ?
Merci de votre éclairage !
Bien cordialement,
Comte

NB : je n'arrive pas à joindre de photos ("quota atteint"....)

[Oliv']

je n'arrive pas à joindre de photos ("quota atteint"....)

Bonjour, (et bienvenue !)

Le fofo n'héberge pas les photos. Il faut passer par un hébergeur tiers.
Petite recherche avec notre ami gogole

Bon courage

[Comte]

Voici deux images, j'espère que celà fonctionne !

[Parchemin52]

quel étrange stylo! C'est la première fois que j'en vois un!

[Gregdenysse]

On dirait qu'une petite soucoupe extra-terrestre est venue se poser à la place de la plume...
Il s'agirait donc d'un OVNI...

[Pollux]

La bague du capuchon me fait penser à un stylo allemand, dans la lignée des Luxor par exemple.
Joli coloris en tous cas.

Sauf s'il a été modifié, c'est un "Tintenkuli", un stylo (bille) destiné aux architectes ou dessinateurs notamment.

[Grisemine]

Un ancêtre du roller ?

[silverado]

Il y a une petite tige qui coulisse dans un (non moins) petit tube et conduit l'encre sur le papier. J'en ai eu un dans ma jeunesse.
Ce principe a été appliqué à certains stylos pour dessinateurs industriels.
Je n'avais pas trop aimé la façon - trop verticale - de le tenir pour écrire...

[Vacumatic]

Sauf s'il a été modifié, c'est un "Tintenkuli", un stylo (bille) destiné aux architectes ou dessinateurs notamment.

Il y a une petite tige qui coulisse dans un (non moins) petit tube et conduit l'encre sur le papier. J'en ai eu un dans ma jeunesse.
Ce principe a été appliqué à certains stylos pour dessinateurs industriels.

Vous êtes sûrs que c'est un stylo du type Tintenkuli ? Je possède justement un Tintenkuli, c'est-à-dire en gros l'ancêtre du Rotring Rapidograph et de ses concurrents, avec le système que tu décris, silverado, et la pointe ne ressemble pas vraiment à ça. Dans le stylo de Comte, la pointe métallique m'a l'air beaucoup plus courte, et très arrondie à son extrémité, un peu comme dans un stylo-bille. Dans la gamme Rotring, ce serait à mon avis plus proche du "Roll-kuli", qui est une sorte de stylo-bille rechargeable par piston.

[Pollux]

Oui, tu as raison Vacumatic, j'ai surement été trop rapide dans la lecture de ta photo (pourtant claire et précise ! ).
Il a plus une tête de bille que de Tintenkuli

[Vacumatic]

Voici des photos de mon Tinten-Kuli pour comparaison :


La pointe est assez différente :


Je serais curieux de savoir comment se comporte cet "Aristokrat" une fois encré, du moins s'il fonctionne. Je ne sais pas d'ailleurs quel type d'encre lui convient ? À ma connaissance, le Roll-Kuli utilise de l'encre pour stylo-plume (mais je n'en ai jamais eu entre les mains). Plus récemment, dans le même genre, il y a le Monteverde Mega Inkball ou le J. Herbin Roller rechargeable, qui utilisent tous deux de l'encre pour stylo-plume.

Quant à l'époque de fabrication, peut-être que quelqu'un a des informations plus précises sur la marque ; mais en première estimation, je dirais qu'il doit être à peu près contemporain du Roll-Kuli, qui a été lancé en 1955, et en tout cas postérieur au brevet d'invention du stylo-bille, déposé par Lászlo Biró en 1938.
Pour l'anecdote, la bille du Roll-Kuli est en rubis (de synthèse) : peut-être est-ce aussi le cas de ton stylo ?

[Comte]

Bonjour et merci de tous vos commentaires.
Je pense effectivement que mon stylo ARISTOKRAT est plus proche d'un stylo à bille que d'un rotring (pas de tige à l'extrémité).
Je l'ai rempli avec de l'encre pour stylo-plume : j'avoue ne pas avoir réfléchi à de l'encre de chine... Et celà fonctionne bien ainsi !

Pour l'écriture, par rapport à un stylo plume classique je vois
- en négatif le fait que l'écriture est toujours à peu près la même, que l'on appuie fort ou pas : pas possible de faire des effets d'épaisseur de trait etc
- en positif le fait que le stylo fonctionne dans toute les positions en rotation (pas besoin d'ajuster par rapport à une plume) et aussi bien à la verticale qu'incliné ! Et est très doux à l'écriture

Finalement c'est comme un stylo bille mais avec une douceur bien plus agréable (peut-être l'effet de la bille en rubis...) Mais je ne sais pas reconnaitre le rubis : avec vous une piste pour celà ?
Merci en tous cas de toutes ces informations !

[Vacumatic]

Finalement c'est comme un stylo bille mais avec une douceur bien plus agréable (peut-être l'effet de la bille en rubis...)

Même si, comme j'imagine la plupart des membres de ce forum, je reste davantage attaché au stylo-plume, force est de reconnaître que c'est une description plutôt séduisante. En tout cas, le système est loin d'être gadget. Et avec en prime la possibilité de choisir son encre préférée !

Mais je ne sais pas reconnaitre le rubis : avec vous une piste pour celà ?

Je ne suis pas du tout spécialiste en la matière, mais à première vue, je dirais ceci :

Par définition, le rubis est un cristal de type corindon et de couleur rouge. Dans le cas de la bille du Roll-Kuli observée à la loupe, c’est assez facilement repérable (cf. photos ici).
Donc si la bille de ton stylo, une fois débarrassée de tous ses résidus d’encre, a cet aspect, rouge et transparent, il y a de très fortes chances pour que ce soit du rubis (je raisonne un peu par l’absurde : je ne vois pas ce que ça pourrait raisonnablement être d’autre).

Là où ça se complique, c’est que potentiellement, on peut utiliser, avec exactement les mêmes propriétés physico-chimiques et donc les mêmes résultats, du corindon de n’importe quelle couleur (s’il est bleu, on tendra à parler de saphir, mais il peut aussi très bien être incolore). Du coup, ça devient plus difficile à identifier.
Le test le plus souvent évoqué en la matière est le test de dureté, simple en théorie. Normalement, un morceau de corindon devrait rayer à peu près n’importe quel matériau « courant » à l’exception du diamant, donc y compris des matériaux assez durs comme l'acier, le quartz, le silex, etc. Même le carbure de tungstène. Dans la pratique, c’est un peu plus délicat à mettre en œuvre : d’abord, c’est prendre le risque d’abîmer ce qui, par malchance, ne serait pas le matériau suspecté ; ensuite, ça oblige à un protocole rigoureux, en appuyant fort mais pas trop, sur un matériau parfaitement connu, relativement lisse, en distinguant bien les rayures de simples traces, etc.

Peut-être que quelqu'un a d'autres idées ?

Pour la petite histoire, le rubis est depuis longtemps employé en horlogerie pour fabriquer les paliers dans lesquels tournent pendant des heures et des heures les pivots métalliques des différents rouages. Ce n'est pas par hasard, car il présente de nombreux avantages : sa dureté (c’est sur l’échelle de Mohs l’un des minéraux les plus durs après le diamant) et sa résistance mécanique élevée, ainsi qu’un coefficient de frottement rubis/acier très faible. De plus, son utilisation a été rendue économiquement viable par l’invention du procédé Verneuil, au début du XXe siècle, qui permet sa synthèse à prix raisonnable.
Bien sûr, tous ces éléments présentent le plus grand intérêt pour une bille de stylo-bille. Je ne serais d’ailleurs guère étonné que ce soit dans le domaine de l’horlogerie que les ingénieurs de chez Rotring soient allés trouver leur source d’inspiration. Dans le cas du stylo, on peut aussi ajouter que le rubis une matière à peu près inerte chimiquement, ce qui lui permet de résister à tout ce qu’on peut classiquement trouver dans une encre.

[Caribou]

Absolument passionnant, Vacumatic ! Je m'endormirai moins ignorant ce soir !

[equihen]

Bonjour à toutes et à tous.
Ce stylo ressemble beaucoup à une production de la société CORONA, sise à Milan des années 1950.
le stylo italien est présenté dans le livre de 1998 : " Stylos de l'écriture à la collection", de chez Grund, page 151 (pour ceux qui possédent le livre). La ressemblance est frappante, il est présenté comme un "stylographe à bille", et l'auteur précise que la "plume, bille" est très fragile.
La société CORONA, n'a existé que des années 30 aux années 50.

Au revoir;
Patrick

[stylodor]

Effectivement, ça me disait quelque chose.

[Comte]

Bonjour,
Effectivement la ressemblance est très frappante.
Mon stylo est bien de la marque Aristokrat (gravé sur le corps du stylo), mais il y a peut-être eu une collaboration avec cette société Italienne...
Merci de ces précisions !

[silverado]

Il me semble avoir lu quelque part qu'il y a un truc dans le genre chez Herbin