Depuis le temps que je parcours votre forum, je me suis enfin décidée à rejoindre votre communauté de passionnés, et je me présente donc en bonne et due forme.
Je viens d’une famille où les livres et les instruments d’écriture sont considérés comme des objets qui se manient avec précaution et respect, et c’est certainement cela qui m’a conduit à travailler en bibliothèque.
Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours adoré manipuler crayons et stylos pour écrire et dessiner, et j’étais fascinée par les porte-plumes Sergent Major de mon père que je n’avais pas encore l’âge de tenir en main.
Mon rapport à l’écriture, tout du moins à la mienne, a longtemps été compliqué : j’aime écrire mais je déteste mon écriture.
Pour faire court, mon chemin a malheureusement croisé celui d’une institutrice « à l’ancienne » aux yeux de laquelle seuls les droitiers ont le droit de tenir un stylo !

Ma main gauche a donc été priée de céder sa place à ma main droite, et j’ai subi une dizaine d’années de réflexions et quolibets quant à mon écriture. Le summum ayant été atteint en Hypokhâgne lorsque mon professeur s’est exclamé « Mais même en grec ancien tu écris mal ! ».

Ma joie d’écrire s’est pleinement exprimée en entrant à l’université, avec la prise de notes (ou plutôt des crypto-notes) sur les genoux grâce à mon fidèle compagnon, un Waterman Graduate, toujours fonctionnel aujourd’hui.
J’ai continué à écrire dans ma vie active jusqu’à ce que je travaille en bibliothèque où la plume est littéralement bannie : le porte-mine, à la rigueur le Bic, sont tolérés.
Or je ne sais pas écrire du tout avec un bille, mon écriture ressemble plus à des pattes de mouche ivre qu’à de la caroline. D’où une certaine frustration de ne pouvoir écrire au plume.
Ce n’est que l’année dernière que j’ai redécouvert le plaisir d’écrire à la plume, ainsi que celui de collectionner les stylos.
Comment et pourquoi me direz-vous, et bien je suis tombée par hasard sur une revue nommée « Le Stylographe magazine », et votre forum par la même occasion. Je me suis alors rendue compte que mes stylos me manquaient et surtout, que tout ce que je croyais savoir des stylos était erroné : la taille des plumes, leur forme, la matière du corps du stylo, ou encore des marques inconnues.

J’ai fureté dans mes cartons (je ne jette rien) et j’ai retrouvé la boite à chaussure dans laquelle je « range » mes anciens stylos plume (en majorité des Waterman), qui ont eu le petit souci de rencontrer le sol avec leur plume.

Je les ai tous gardé depuis le tout premier, un Waterman qui m’a été offert pour mon entrée en 6ème.

J’adorais ce stylo, il m’a aussi beaucoup aidé à arrêter de ronger mes ongles (d'ailleurs ça se voit). Un vrai tout-terrain jusqu’à ce que je torde sa plume. Un vrai crève-cœur. J’en ai profité pour avoir un stylo plume par couleur d’encre : j’en ai eu jusqu’à huit, encrés en Waterman.
En voyant tout ce petit monde, j’ai décidé de leur offrir une boite plus confortable, après un gros nettoyage. La boite est en cours de réalisation, je vous posterai un photo lorsqu’elle sera finie.
Quant à ma nouvelle passion, la collection, elle a commencé par l’envie de posséder un exemplaire par marque, dans la mesure du possible.
Je sais, ce n’est pas gagné pour certaines marques très onéreuses, mais il faut commencer petit dans la vie.

Je jette mon dévolu selon plusieurs critères : déjà l’esthétique, le stylo doit me plaire à l’obsession.

Ensuite comme j’ai une écriture fine et petite, j’écris avec une plume F si elle est souple, et avec une plume M si elle est plutôt rigide. Surtout pas de plume B, sinon on ne distingue plus certaines de mes lettres.
Je préfère les stylos fins et longs, avec une section petite, car je ne positionne pas mes doigts comme il faudrait : je tiens un stylo posé sur l’annulaire et non le majeur. En outre je n’arrive pas à écrire avec des « cigares », j’ai des crampes dans les pouces très vite.
Enfin j’apprécie que mon stylo glisse sur la page, et non qu’il gratte.
Je vous présente le nouveau logement (fait maison) des stylos de ma nouvelle collection, qui est déjà plein


J’ai expliqué à mes proches que la collection de stylos c’est comme pour les maquettes (et oui je suis aussi maquettiste statique), c’est le syndrome de l’écureuil : il amasse ses noisettes, les plus belles, il les stocke et les admire le reste de l’année, sans savoir laquelle choisir.
Pour finir je vous présente mes bébés préférés, toujours avec moi :

Un Visconti Breeze (M) encré Iroshizuku Yu-Yaké, un Pelikan M120 Iconic blue (F) encré Königblau de Pelikan et un Lamy CP1 Black (M) encré Iroshizuku Ama-Iro.
Voilà j’espère ne pas avoir été trop longue dans ma présentation et encore enchantée d’être parmi vous.
