La question de la perception des couleurs est un vaste sujet.
Je place de côté les difficultés techniques, liées à l’affichage via internet, dynamique de l’écran avec calibrage de celui-ci et étalonnage de l’appareil photo, …etc, etc.
Vous avez peut-être déjà comparé les couleurs vues par chacun de vos yeux ? Pour ma part, il y a une différence sensible. Imaginez d’un individu à l’autre …
Il y a également l’affect, le parcours de chacun, l’environnement culturel qui l’a imprégné, et on obtient toutes ces affirmations de préférence différentes, voir opposées.
Comme j’ai eu l’occasion de l’écrire dans ma présentation, je suis venu à se forum via le remarquable nuancier de Plum73 ; Quelle découverte : toutes ces marques d’encre dont j’ignorais le nom, et ces couleurs invraisemblables. (Ecrit-on vraiment des pages entières en jaune ?)
Les discussions autour des encres, archivées sur ce forum, constituent également un bel ensemble documentaire.
Pourtant, malgré ces informations, l’achat d’une nouvelle encre n’est pas obligatoirement exempt de surprise à l’arrivée du nouveau flacon.
L’effet obtenu sur le papier (quel papier d’ailleurs ?) n’est pas celui espéré. Ou, d’un stylo à l’autre, l’effet obtenu diffère. Sans parler de ces stylos qui ne tolèrent pas une encre bien spécifique, quand ils s’accommodent d’autres et que cette fameuse encre donne satisfaction avec un autre stylo.
Tout ceci faisant le sel et la beauté de cette passion pour les stylos-plume …
Autre chose :
Par nature, je préfère le soir, et puis l’organisation de la société est telle que je ne dois pas être le seul qui, essentiellement, utilise ses stylos-plume à la lumière artificielle.
Voilà où je veux en venir : sauf à utiliser une lampe de retouche photo simulant la température Kelvin du jour, j’écris la plupart du temps à la lumière d’une lampe de bureau tout ce qu’il y a de plus banale, et donc, la couleur que je perçois de l’encre sur le papier n’est pas la même que lorsque je reprendrai ce document à la lumière du jour. C’est particulièrement notable avec les encres bleues conventionnelles, surtout dans les 10 ou 15 secondes qui suivent le tracé des lettres (essentiellement donc au moment précis où l’on regarde ces mots qui viennent de se former). Par exemple, l’encre Herbin Eclat de Saphir, que j’apprécie à la lumière solaire, reflête quand elle est encore humide le jaune de l’éclairage et fait paraître le bleu comme violet. Et ça, ça m’énerve !

Bien sûr, il y a écrit et écrit.
Il n’empêche, vous qui passez ici, appréciez sans doute l’acte d’écrire en soi, indépendamment de ses finalités, et vous conviendrez sans doute que la perception que l’on a de l’encre au moment où la plume la couche sur le papier est une notion qui fait sens.
Je parle ici pour moi. Qu'en est-il pour vous ?
Pour ma part, je me suis reporté actuellement vers une encre bleue-noire (Parker) qui présente un ombrage (c'est bien ainsi que l'on dit ?) que j'apprécie ; à la lumière du jour, elle paraîtra différente de ce que je distingue au moment où j’écris le soir, mais, au moins, j’aime déjà ce que j’en vois à la lumière artificielle.
