Un petit texte accompagne le stylo. En voici la substance : Delta a produit le Lex sous la devise Dura lex, sed lex en l’honneur des professions de la justice (qu’on se rassure, il n’est pas besoin d’en faire partie pour posséder le stylo !).
« La loi est dure mais c’est la loi » invite à observer que si la loi peut paraître parfois trop rigide ou sévère, elle est aussi la même pout tout le monde et de ce fait sert donc l’ensemble de la communauté.
Cette devise qui prend son origine dans l’ancienne Rome rappelle qu’il fut une époque où la loi, du fait de son caractère oral, pouvait être aisément déformée et ainsi servir des intérêts particuliers. Avec l’avènement durant cette période de la loi écrite (et donc de l’instrument d’écriture), la loi est sans doute plus rigide mais elle est avant tout la même pour tous. La loi, l’intérêt général ont pour instrument (entre autres) le stylo.
Il conviendrait d’ajouter que depuis la Rome antique, les intérêts particuliers ont su s’adapter au nouveau caractère de la loi mais là, c’est une autre histoire et ce n’est plus Delta qui parle.
Passons au stylo. Il s’agit d’un stylo de belle taille, de longueur identique à un Duofold centenial (14cm avec le capuchon et 12.5cm sans) mais d’un diamètre un peu plus important (1.2cm au niveau de la section). Il est d’une taille intermédiaire chez Delta entre les oversize et les tailles medium.

Le capuchon de presque 2cm de diamètre est impressionnant. Il est orné d’une bague rhodiée et d’une plus petite bague en casein. La balance, symbole de la justice apparaît en haut de l’agrafe et elle est plaquée sur petite pièce d’émail noir. Le capuchon est postable par vissage (longueur du stylo dans cette configuration, 16.5cm).

La résine donne une belle impression d’épaisseur. Elle est bien noire et brillante mais différemment d’un acrylique.
Le stylo pèse sans le capuchon au maximum 25g et est d’une prise en main agréable.
Il est muni d’un convertisseur vissable mais on peut naturellement utiliser des cartouches de format international.
Sa ligne en flat top et parfaitement droite sans aucune déviation pour sacrifier à un besoin esthétique rappelle sans doute le message de la devise romaine : la droiture de la loi s’incarne notamment dans l’instrument qui sert à l’écrire.

Sa plume, son défaut : à l’origine, il y a une plume Bock acier sur laquelle est collée une petite plaque en alliage 18k ; Delta appelle ça, une plume Fusion. Ça n’est pas qu’elle soit désagréable (quoique pas à la hauteur de la gamme dans laquelle est vendu le stylo), c’est surtout que l’on cherche à faire passer cette plume pour ce qu’elle n’est pas, une plume 18k donc une plume haut de gamme. Il s’agit là, à mon avis, d’une erreur de la part de Delta d’avoir vendu un stylo par bien des égards haut de gamme avec une plume d’entrée de gamme.

Quand j’ai acheté ce stylo il y a quelques années, c’était l’un de ceux que je désirais le plus. La plume m’a longtemps déçue (en plus, elle était mal réglée) et un beau jour, j’ai pu essayer (et adopter) une titane. Je n’ai pas hésité bien longtemps pour procéder à l’échange sur le Lex (c’était aussi la première fois que je démontais une plume). J’ai enfin pu avoir un stylo à tous points de vue très satisfaisant.
