
Une de mes préférées parmi les Iroshizuku qui sont presque les seules encres que j’utilise depuis des années. Couleur joyeuse et légère sous cette plume, Yu Yake se rangerait plutôt du côté des gris Kiri Same et Fuyu Syogun : une encre fluide, légère et transparente à tendance aqueuse (j'aime bien les encres un peu aqueuses, elles donnent souvent l'impression d'un temps de latence infime avant que les mots ne se forment). Je dirais qu’elle est un peu moins lubrifiée que d’autres, mais c’est peut-être un peu caché par l’aquosité. Cette plume Aurora favorise beaucoup le shading, il est ici encore très présent, tempéré par la teinte assez claire et la saturation moyenne et bien moindre qu’il ne le serait avec une encre très foncée. Avec une plume plus juteuse, l’ombrage serait certainement un peu moins prononcé et la part foncée de l’encre ressortirait davantage.
L’encre est un peu longue à sécher. Comme d’autres Iroshizuku, elle change de couleur en séchant : la nuance rougeâtre d’abord très présente, comme le rouge de la peau de certains abricots s’estompe rapidement sans disparaître complètement, l’encre s’éclaircit alors un peu. Pour avoir une idée de l’équivalent informatique, sur mon écran elle est proche du Citrouille de Chroma (cliquer sur le petit carré pour voir l’échantillon en plein écran). La saturation n’est pas très forte et le contraste avec le papier n’est pas très marqué, ce n’est pas un orange pétaradant.
Comme je m’en fous complètement, je n’ai pas regardé la tenue à l’eau.
Joyeuse, lumineuse et transparente : on ne signera certainement pas ses chèques avec, mais elle est parfaitement utilisable pour prendre des notes et se faire plaisir avec de la couleur. A coup sûr mon orange préféré, subtil, acidulé et doux à la fois.
Sur une page d'écriture, elle est jolie comme tout avec la vert bleutée Syo Ro, sa complémentaire l’éclatante bleue Asa Gao, la violette un peu fanée Murasaki Shikibu ou la noire Take Sumi : ça tombe bien, c’est ma palette depuis longtemps ! Elle devrait parfaitement s’accorder aussi avec la pâle Kiri Same grise, le plein été (ou l’automne, on a payé, on y voit ce qu’on veut, hein !) et le milieu de l’hiver.
Il faut garder à l’esprit que je ne l’ai essayée qu’avec une plume et un papier. Un très rapide essai avec la même plume sur un papier chiffon rugueux Zerkall la fait apparaître un peu plus claire et moins rouge.
Jimmy
Elle est un peu moins rouge en vrai et sur le fichier original, j'ai à peine pris le temps de corriger, le passage au jpeg abîme l'original. Cela concerne surtout la tache orange qui n'était pas parfaitement sèche au moment de la photographie