Voilà je me présente, je suis un petit belge du Brabant Wallon (mais je ne suis pas hautain ou cucul-la-praline comme certains de mes compatriotes aiment à le dire pour taquiner les habitants du "BW").
Etudiant finissant le Droit, rédacteur en chef du journal de ma Fac de Droit (appelé Le Bègue), professeur d'informatique le soir pour aider les personnes au chômage à retrouver un emploi, réparateur d'ordi et créateur infographique à mes heures perdues, je suis un geek invétéré. Plongé dans le tout numérique, connecté h24 à tout ce qui comporte des puces électroniques... Bref, je n'avais plus utilisé de stylo depuis des lustres, sauf peut-être à mes quelques examens écrits.
J'étais le premier à ne plus utiliser de papier, à lire sur tablette électronique, à utiliser des bics pas chers de temps en temps pour signer un document et y voir un archaïsme sans bornes. La plupart des étudiants en droit sont réfractaires à l'électronique et j'y voyais là une démonstration de conservatisme dont nous savons faire preuve avec brio dans le monde juridique... et de fait mon diagnostic ne doit pas être erroné pour bon nombre de mes camarades.
J'apparaissais alors comme un vecteur d'innovation dans l'institution dans laquelle j'évolue. Libéré de ces instruments d'un autre temps que sont les stylos, les feuilles de papier, les enveloppes, les pots d'encre, etc.
Seulement, un jour j'ai craqué. Vivant à 2000Km/h, toujours joignable, toujours consultable, j'en ai eu marre. J'ai mis toutes mes affaires dans une consigne dans une gare de Bruxelles. J'ai éteint mon gsm (téléphone mobile pour les belges), je suis allé chez un vieux libraire de la rue du midi (où on trouve à mon sens les échoppes les plus intéressantes pour les livres et les partitions de musique) et j'ai acheté une pléiade : Voyage au bout de la nuit de Céline. Je me suis installé dans un café du coin et j'ai lu, tourné les pages, senti la douceur du papier bible, l'odeur du livre de seconde main resté trop longtemps sur une étagère, entouré de ses congénères.
1 jour sans électronique. Un véritable luxe.
Quelques semaines plus tard, j'ai rencontré l'amour. Je me suis encore rendu compte qu'il était impossible d'exprimer des sentiments profonds et doux dans un "texto" ou dans un email. Seulement, Homo Electronicus que je suis, je n'avais plus rien pour écrire décemment, ni même un papier autre que les feuilles A4 impersonnelles alimentant mon imprimante.
Je suis alors parti dans une papeterie. Je me suis alors rappelé à quel point j'aimais ces lieux dans mon enfance, à quel point j'aimais le monde entourant l'encre, la plume et le papier. Je suis sorti de là avec une modeste plume Cross (faut bien commencer doucement) et du papier couleur crème made by Vellum of Crown Mill... Et j'ai écrit, écrit, écrit encore.
Finalement l'amour que je développais à l'égard de ma dulcinée se propageait également à l'égard de l'instrument qui servait à m'exprimer passionnément.
Cela fait maintenant 1 an que je suis avec mon amie et il ne s'est pas passé un jour sans que j'écrive avec ma modeste plume sur mon doux papier. J'ai renoué avec le principe de ces instruments d'autre fois, qui ne sont plus pour moi "d'autre fois".
Etant un passionné, j'ai voulu en savoir plus sur les stylos et cela fait maintenant quelques semaines que je visite votre forum comme simple "guest", j'ai voulu sauter le pas pour échanger avec vous sur cet instrument que j'avais oublié et qu'heureusement j'ai redécouvert il y a maintenant un peu plus d'1 an. J'espère pouvoir écrire encore pendant de longues années et approfondir ma connaissance des plumes, que je ne souhaite plus délaisser.
Désolé j'ai fait long, mais j'avais envie de partager mon parcours avec vous

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