Aujourd’hui je vous propose un petit voyage vers l’Empire du Milieu, avec non pas un mais trois essais de stylos chinois.
Avant de commencer quelques mots sur les raisons du choix de ces stylos. Oui, pourquoi ceux-ci ? Sont-ils représentatifs des marques et du marché chinois ? Sûrement pas. Alors sont-ils emblématiques d’une culture stylographique exotique à nos yeux ? Probablement pas non plus. Bon alors, pourquoi donc ceux-ci et pas d’autres ? Tout simplement parce qu’ils m’ont paru "fun" et peu dispendieux… Donc des stylos qui ont un petit quelque chose en plus, avec lesquels on peut se permettre de jouer, sans trop abîmer la tirelire en prévision des éventuels futurs indispensables.
Bref, ces stylos, donc, les voici :

Mais quels sont-ils ? Et qu’ont-ils de si particulier ?

Pour commencer, nous avons donc ici un Hero 3266 (en haut sur la photo). Son truc à lui, c’est la plume à « 360° ». Nous verrons que les guillemets ont leur importance.
Ensuite, vient le Lanbitou 8012, dont le corps métallique gravé jusqu’à la pointe évoque l’armure d’Iron Man, ou le tatou c’est selon.
Et enfin le Lanbitou Pocket missile pen. Tout comme le schmilblick : « y tient dans la main ».
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Commençons par le Hero 3266. C’est une variante tout métallique du Hero 360, dont la plume est censée écrire quelle que soit son orientation sur le papier. Le secret ? Une pointe spéciale, symétrique, avec des fentes pour amener l’encre sur le papier tous les 90°. C’est là une différence fondamentale avec le Sailor Trident dont il s’inspire qui dispose d’une fente tous les 60°. La conséquence pour notre héro(s), c’est que si la pointe de la plume est orientée à 45° par rapport au papier, l’alimentation ne se fait plus vraiment bien. La solution ? Tourner légèrement la plume, et ça repart …

L’épaisseur du trait est moyenne, la plume est infiniment rigide de par sa construction. Elle grattait de manière particulièrement désagréable en sortant de la boîte, mais un coup de micromesh a permis d’adoucir tout ça sans problème.
Le capuchon peut se poster, mais on sent qu’il n’est pas vraiment fait pour ça.
L’alimentation se fait par convertisseur fixe à sac.
Il est livré dans une boîte en carton rouge, avec un intérieur en velours mal collé, qui pour le coup fait un peu cheap. Mais bon je ne suis pas particulièrement attaché à l’écrin : une fois le stylo en service il ne sert plus à rien…
A l’utilisation, je qualifierais le confort de « moyen moins » en raison de l’effet de rupture d’alimentation à 45°. En revanche, malgré une utilisation très sporadique ces dernières semaines, il est toujours reparti du premier coup, sans encrassement. De plus, cet effet 45° finit par s’apprivoiser. Il est même quasiment inexistant si l’on tient le stylo plus vertical, à la manière d’un stylo bille. Je finis par me dire que ce stylo pourrait tout particulièrement convenir aux amateurs de stylo bille qui voudraient pouvoir utiliser l’encre des stylos plume…
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Le second sujet de cet essai est le Lanbitou 8012. Il m’a attiré l’œil avec son habillage tout métallique gravé en chevron, sur tout le corps, jusqu’à la section.
Là aussi une plume encapuchonnée (au fait, comment traduiriez-vous « hooded nib » ?). La plume est la seule partie dorée (plaquée ?) du stylo. Elle est rigide, avec pas mal de feedback, mais pas désagréable. Elle se comporte très bien sur du papier à photocopieuse standard, mais il semble qu’elle ait quelque problèmes de dérapages sur du Clairefontaine 90g/m² bien lisse. Peut-être un rinçage plus sérieux (je ne l’ai pas rincé avant usage…) résoudrait-il le problème.

Le capuchon se clipse fermement sur le corps, mais ne peut en aucun cas se poster à l’arrière du stylo. Ça ne tient pas…
Le convertisseur livré est de type piston à vis. Il contient un petit ressort pour jouer le rôle de détentionneur de surface.
Plus étrange, on trouve à l’intérieur du corps une sorte d’insert qui ressemble à un ressort à spire jointive. A quoi peut-il bien servir ? Je pense à une sorte de lest…
Concernant l’emballage, il est inexistant (un simple sachet en plastique). Etant donné les frais de ports gratuits pour ce vendeur, ça peut se comprendre.
Je noterais le confort d’utilisation « moyen plus ». Il fait solide en main, la plume n’est pas désagréable, sans être particulièrement fantastique. Je tenterai un nettoyage et un polissage pour voir ce que ça donne.
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Dernier du trio, voici le Lanbitou pocket missile space mini pen : une dénomination bien longue pour un stylo qui aussi court. On le trouve aussi sous la marque Jinhao.
Il est vraiment petit : impossible de l’utiliser sans mettre le capuchon à l’arrière. Par comparaison, même un pocket pen comme le Pilot M90 peut à l’extrême limite s’utiliser sans son capuchon. Ici c’est impossible, le petit Lanbitou ne tiendrait que par le bout des doigts, et tomberait dans la main sans son capuchon. Ses mensurations : 9.6cm fermé, 8.1cm ouvert, 12.7cm ouvert avec le capuchon.
Il ne prendra que de l’encre en bouteille via un système de remplissage par sac fixe.
Le capuchon ne tient que par friction, que ce soit en position fermée ou ouverte. On peut d’ailleurs se demander ce que ça donnera dans quelques temps avec l’usure…
La plume encapuchonnée est plutôt douce, rigide, avec un trait fin. Sans conteste, c’est la plus agréable des trois stylos.

Même chose que pour le précédent (livraison groupée) : il est livré dans un petit sachet plastique, sans boîte donc.
Conclusion pour ce petit missile : un confort d’utilisation inégal avec une plume agréable, mais un corps trop petit et trop fin pour moi.
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Voilà donc mes premières impressions après quelques jours d’utilisation de ces trois stylos. Pour résumer, voici les trois engins ouverts côte à côte et prêts à l'emploi (sauf le pocket pen, auquel il faudrait rajouter le capuchon...)

Et les trois stylos ouverts, montrant leur système de remplissage :

Ne connaissant pas vraiment bien les stylos chinois, je me garderai bien de conclure de manière définitive sur le sujet. Il me semble que cet échantillon représente plutôt l’entrée de gamme de ce qu’on peut trouver sur ce marché.
En termes de qualité globale, ce n’est donc pas vraiment parfait. Si ces pièces donnent une impression de solidité, il reste toujours quelques détails un peu limite. Par exemple, sur le Hero, si on n’aligne pas bien le capuchon avec le stylo en le refermant, on sent bien un truc qui accroche. C’est désagréable, même si ça ne nuit pas à la qualité de l’ensemble. Et puis au vu des différences de qualité entre les différentes gammes des marchés Européens, Américains ou Japonais, on doit s'attendre à la même chose en Chine. Et pour le prix (dans l'ordre : 10 US$, 8 US$ et 5 US$), c'est pas si mal...
Pour conclure sur ces stylos en particuliers, ils remplissent finalement bien leur rôle. Je les trouve plaisants à emporter en seconde ligne. Et surtout , n’étant pas bien répandus en Occident, ils sont certains de passer inaperçus du grand public et de surprendre les amateurs avertis.