
ici une comparaison avec une pointe de flèche romaine dont j'ai trouvé la photo sur internet.
Pour ce stylo produit entre 1977 et 1985, Parker aurait utilisé le slogan suivant : "one point, two ways to write", pour vanter la capacité de la plume à écrire des deux côtés. Le numéro de cette série évoquant la rotation de 180° à effectuer avec la plume...
Une bonne partie de mes stylos (pas tous, toutefois) est capable de la même prouesse (écrire sur les deux faces). Alors pourquoi faire un cas particulier du 180 ? Simple argument publicitaire ou réelle spécialisation ? En effet, certaines plumes indiquaient des largeurs différentes (F/B, X/M …). Pour celle dont il est question ici : une seule lettre F. En effet c’est Fine d’un côté et Fine de l’autre. Quel est donc l’intérêt du 180 dans ce cas ?


Ce modèle porte l’indication « Made in France », avec un code « UI » sur le capuchon, indiquant une date de fabrication au cours du quatrième trimestre 1981. Le corps est métallique, avec un habillage « Milleraies » finalement pas désagréable.

Le capuchon se clipse avec fermeté, sans risque de partir tout seul. Il se clipse également sur le corps en positions postée, ce qui permet de ne pas abîmer le revêtement par le frottement. Toutefois, il tourne librement dans cette position, ce qui n’est pas très agréable, je trouve.
Après nettoyage, je l’ai encré avec la Waterman Bleu Noir pour ses premiers essais.

Et là excellente surprise, je le trouve très agréable à utiliser. Malgré la finesse du corps, le stylo tient bien en main. La plume est très précise, et glisse avec juste le bon niveau de frottement, du côté normal. Contrairement à ce que j’imaginais avant l’essai, il y a même une certaine souplesse, toute relative, certes, mais bien présente. A l’envers elle gratte un peu plus, elle est franchement rigide car tenue par le conduit, mais elle reste très correcte. Le seul point négatif tient à la forme de la plume : il n’est pas évident de voir son orientation. En prise de note, on se retrouve vite avec la plume à 90° (d’autant que le capuchon tourne tout seul quand il est posté, et ne joue pas son rôle de repère).
Avec l’habitude, je lui trouve plutôt un air d’avion ou de fusée, avec peut-être quelques airs de famille avec les prototypes X-3 Stiletto de Douglas (1952) ou Leduc (1946-1953), voire avec l’Espadon de E.P Jacobs (1946-1950).

Pour évoquer ses cousins plus proches dans la famille des stylos, on devrait mentionner :
- Le Parker Classic, qui lui a succédé à partir de 1986, avec une plume similaire mais « monoface »
- Le Sailor Trident, avec sa plume symétrique à 120°
- Le Hero 360, la variante chinoise de ce dernier (la plume n’a qu’un plan de symétrie, mais il semble y avoir des fentes sur la tranche des becs lui permettant d’écrire réellement dans 360°, un jour j’essaierai peut-être).
En Conclusion, c’est un stylo vraiment atypique, que je trouve plutôt agréable à utiliser malgré son corps au diamètre plutôt étroit (contrairement au Parker 50 que j’ai pu mentionner dans un autre sujet).
Et sinon, je ne croyais pas vraiment aux histoires d’agents de sécurité dans les aéroports, refusant l’embarquement aux possesseurs de stylos plumes. Depuis que j’ai ce Parker 180 dans la poche, j’avoue me méfier un peu plus…