

Je vous présente ma dernière acquisition, un Pilot Falcon, corps en métal laqué bleu (« saphir » selon la terminologie officielle) métallisé, plume en or blanc 14K SM (soft medium). C’est un stylo dont les origines remontent aux années 70 et il a conservé quelques traits caractéristiques des créations japonaises de cette époque. On trouve sur internet de nombreuses références à son aîné le Falcon Namiki, au design quasi identique mais au corps en résine un peu plus léger, trop léger pour certains. Le marketing de Pilot Namiki reste compliqué à décrypter, des modèles quasi identiques étant commercialisés sous des noms différents en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Pour ajouter à la confusion il est souvent fait référence à ce stylo comme à un « Pilot Namiki » mais à ma connaissance un tel monstre à 2 têtes n’existe pas. Il est commercialisé au Japon comme « Pilot Elabo ». Elabo serait un jeu de mots entre le verbe japonais 選ぶ (erabou, choisir) et le verbe anglais elaborate.

Bel équilibre d’ensemble pour le corps de ce stylo, mention spéciale au dessin du clip concave et à cet effet « pans coupés » en partie supérieure du clip qui évite tout effet d’arêtes vives. « PILOT JAPAN » figure en tout petit au dos du capuchon, au dessus de la bague. Le capuchon se dévisse en moins d’1,5 tour.


L’équilibre est parfaitement conservé en postant le capuchon :

La plume constitue évidemment la caractéristique la plus originale du Falcon. Elle n’est pas spécialement ornée mais sa forme s’inspire d’un bec d’oiseau en évitant tout aspect crochu qui serait sans doute déplaisant à l’œil. Le feed n’est pas complètement opaque et prend un aspect bleuté lorsque l’on éclaire la plume par dessus ; on peut même apercevoir le « breather hole » au travers du plastique du feed.

C’est ici une plume soft medium en or blanc 14K, qui s’harmonise particulièrement bien avec cette couleur de laque bleue matinée d’un soupçon de gris et de violet, et fait de ce stylo un modèle de classicisme et de discrétion. La glisse est très douce et la flexibilité se ressent mais pas au point d’en faire un outil pour écrire des pages entières de pleins et déliés. Disons plutôt que le ressenti est semblable aux plumes des Waterman Man 100 2ème génération pour prendre une référence des plus connues sur ce forum. Beaucoup de « retour » donc pour cette plume, assez juteuse par ailleurs.

Le converter est un modèle à bouton poussoir qui se remplit en quelques pressions. Une petite tige à l’intérieur sert de guide à une masselotte casse-bulles et permet à l’encre de bien descendre jusqu’à l’orifice du converter. De nombreux converters, lorsqu’ils sont neufs, ont un état de surface trop lisse qui favorise l’adhérence de l’encre aux parois et peut entraîner une interruption de l’alimentation du stylo. Ce n’est pas le cas ici, les ingénieurs de Pilot sont passés par là mais attention, l’orifice du converter est particulièrement « ouvert » et expose l’utilisateur à un risque réel de projection d’encre si le converter est retiré un peu brutalement, avec un reste d’encre à l’intérieur.

Pour conclure, un essai du Falcon encré en ajisai (genre des hydrangea, espèce : hortensia), couleur parfaitement assortie à la laque de ce modèle, que je recommande vivement.


Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin !
