Je vous présente (longuement) aujourd'hui ce que je crois être un stylo surprenant et peu commun, qui je l'espère, vous intéressera.
L'année dernière, en visite chez ma sœur dans la merveilleuse cité de Buenos Aires, j'ai fait ce que je fais désormais partout où je vais, j'ai cherché des stylos plumes. A San Telmo, charmant quartier des antiquaires, je tombe sur un antiquaire, certes, et chez cet antiquaire, sur deux Parker 51 Vacumatic que je m'empresse de mettre sur le comptoir en vue d'un échange commercial. Voyant que les stylos m'intéressent, le patron sort de derrière les fagots une boite en carton où glandouille une tripotée de stylos plume moins engageants. Parmi ces derniers, je découvre celui que vous allez voir en photos ci-après et qu'il n'est donc pas nécessaire que je le décrive esthétiquement. Je vais quand même préciser qu'il est marqué au corps des mots "Industria Argentina", au capuchon d'un "Made in USA", à la plume (acier) d'un "Michigan 4 Ex.Fine" et que si on ne fait pas (?? à ma connaissance) de stylos se terminant par une ou des pointes, c'est parce que les pointes ça pique. Cela dit, il m'a tout de suite crevé les yeux, ce drôle là, avec sa forme de suppositoire et sa belle allure. Alors je l'ai posé sur le comptoir aux côtés des deux Parker et d'un petit stylo octogonal mal-en-point, et j'ai demandé au bonhomme, le cœur battant, la paupière tressautant de nervosité et d'excitation, le prix de ces articles. Et comme il me répondait en espagnol et que cette belle langue m'est étrangère, ou presque, je lui ai demandé d'écrire le numéro gagnant sur une feuille. Les prix, en Argentine, se terminent par de nombreux zéros, mais il ne faut pas se laisser impressionner. Je fais des calculs de conversions terribles dans ma tête. Une quarantaine de milliers de pesos: c'est pas cher, mais vu que le plus gros billet à l'époque d'avant Milei était de 1000 pesos et que 1000 pesos valait 1 euro environ, ça fait une belle liasse de billets, très fastidieuse à composer. Il empoche l'argent, j'empoche les stylos, je le salue et me voilà dehors, tout content, allant retrouver mes proches à la terrasse d'un café.
Une fois de retour en France, je lui ai remis un sac et je l'ai essayé. Les inscriptions sur la plume ne mentaient pas, celle-ci est très fine, trop fine et qui plus est trop rigide à mon goût du moment. Je l'ai mis de côté. Je lui ai même, comble de l'humiliation, ôté son sac pour le mettre sur un autre stylo! Ce n'est qu'avant-hier que je l'ai ressorti et re-re-mis en état de marche. Comme certains d'entre vous le savent, je profite du fil "Stylos-plume, encres et créativité" pour passer en revue mes stylos en dessinant avec eux. Des dessins qui me permettent de redécouvrir certains stylos délaissés et de constater que mes goûts en matière de plume évoluent en permanence, en tout cas en ce qui concerne l'activité sus-citée (pour l'écriture, je passe). Et les plumes fines et rigides, qui n'avaient pas mes faveurs, de devenir aimables à mes yeux et à ma main. Celle-ci en fait partie, et comme le débit est bon et que ce stylo est beau, ne ressemble à aucun autre et me rappelle de bons souvenirs, il va avoir le privilège de retrouver ses copains fonctionnels et encrés. Et comme je le trouve bien étrange, je me fends de ces lignes pour vous le présenter.
Il mesure 13.5cm fermé pour un diamètre de 1 cm. Le voici (enfin) :


Le capuchon en métal a tendance a bouffer le filetage. La plume est percée de deux fentes parallèles à la fente centrale. J'ai déjà vu ça sur des plume "R made in France": cela leur confère une certaine souplesse. Ce n'est pas du tout le cas de celle-ci: elle est ultra rigide:

Et pour finir, voici un petit résumé graphique des questions et réflexions plus ou moins probantes que m'inspire ce stylo et que je soumets à votre expertise:

Si vous avez des renseignements au sujet d'un stylo qui aurait des similarités avec celui-ci et/ou des explications au sujet de cette (ce?) celluloïd, je suis tout ouïe!