LE BON, LA BRUTE, LE TRUAND…
Pourquoi ne pas essayer de qualifier ainsi des stylos d’une même marque ?
Essayons, une marque au hasard, Wahl Eversharp, par exemple…
LE BON
De toute évidence, ce serait un Doric, ou les Doric…
Ici, un Doric Première génération, surdimentionné, couleur Marocco pearl. Années 30’s.
Un stylo qualifié souvent comme l’un des plus beaux de style art déco (avec le Patrician de Waterman, et le Coronet de Wahl Eversharp!).
LA BRUTE
Plutôt le Skyline, ou les Skyline. Années 40’s.
Un stylo à gueule de bouledogue, inspiré, parait-il, d’une locomotive ou d’un bombardier.
Une gamme énorme produite sur une dizaine d’années.
Le stylo le plus vendu aux USA pendant une partie de la seconde guerre mondiale (sans doute avec le Parker 51).
LE TRUAND
En 1945, Eversharp a acheté aux frères Biro les droits pour développer un stylo révolutionnaire : le stylo bille. Après avoir dépensé beaucoup d’argent en études, le stylo CA, dérivé du stylo plume 5th Avenue à plume capotée conçu pour concurrencer le Parker 51) n’était pas encore prêt quand la marque Reynolds a sorti son propre modèle de stylo bille. Eversharp a alors commercialisé le sien. Les deux marques ont vendu d’énormes quantités de stylos avant que les acheteurs s’aperçoivent qu’ils étaient très imparfaits. Eversharp qui avait eu l’imprudence de garantir son stylo à vie a dû rappeler et rembourser plus d’un million de stylos (parait-il), ce qui a mis la marque au bord de la faillite. Il a fallu, en fait, attendre Bic et son Cristal (1950) pour avoir des stylos billes parfaitement fiables, avec le succès que l’on connaît, entraînant le déclin et la faillite de nombreuses marques de stylos plumes partout dans le monde.
Il y a un début à tout. Mais tout finit par finir.
(surtout vers la fin, comme ajouterait probablement Woody)