- Pilot Iroshizuku kon-peki ;
- Sailor Shikiori Souten (mes remerciements à nibink pour l'échantillon) ;
- Nagasawa Kobe nr17 Shioya Blue (mes remerciements à DrScholl pour l'échantillon) ;
- Pelikan Edelstein Topaz (mes remerciements à Mirifix78 pour l'échantillon) ;
- Conclusion.
Les essais ont été réalisés sur des papiers que vous pouvez très facilement trouver dans le commerce. Il s'agit de l'Oxford "papier à lettre", un vélin uni très blanc qui est vraiment bien avec les plumes flex, et de l'éternel bloc nr16 de chez Rhodia, qui n'est pas forcément un papier que j'apprécie beaucoup mais qui reste une référence pour un essai d'encre ou de stylo-plume.
Nota : Mes allégations sur les tensions superficielles sont issues de la discussion "Les effets de la tension superficielle d'une encre !" et des conclusions de madame Inès FRITZ qui a produit sur Fountain Pen Network un tableau de synthèse de ces tests d'encres.
Pilot Iroshizuku kon-peki

C'est un bleu clair que j'aime qualifier d'équilibré : suffisamment lumineux pour être agréable et joyeux mais pas d'une teinte encore assez classique pour être utilisée au quotidien.
En écriture flex, elle offre des ombrages (shadding) visibles avec un contraste correctement marqué. En écriture normale, les ombrages restent visibles. Dans tous les cas, il n'y a pas de rougeoiement (sheening) visible sur les accumulations d'encre.
Il n'y a aucune trace d'effilochement (feathering) ni de traversement (bleed througt). La tension superficielle de cette encre est probablement autour de 51-52 mN/m, ce qui la classe dans la fourchette basse des encres moyennements humides et la rend par conséquent peu sujette à ce genre de problèmes lors de l'écriture sur des papiers corrects. Les bords de traits sont net et sans perception visible d'un élargissement du trait.


C'est une encre qui dispose d'une bonne lubrification. Elle est suffisante pour garantir une glisse sans difficulté des plumes fines tout en conservant ce qu'il faut de ressenti (feedback). Il n'y a aucune perte d'alimentation (skipping), même en écriture flex, et offre une grande confiance lors de la réalisation de pleins et de déliés.
Sailor Shikiori Souten

C'est un bleu un peu moins clair que la Pilot mais qui peut également être qualifier d'équilibré : suffisamment lumineux pour être agréable à la lecture et assez classique pour être utilisé au quotidien.
En écriture flex, elle offre des ombrages (shadding) bien visibles avec un contraste plus marqué. En écriture normale, les ombrages sont visibles. Dans tous les cas, il n'y a pas de rougeoiement (sheening) visible sur les accumulations d'encre.
Il n'y a aucune trace d'effilochement (feathering) ni de traversement (bleed througt). La tension superficielle de cette encre est probablement un peu au-dessus de celle de l'Iroshizuku, mais je la classerais aussi dans les moyennements humides, ce qui la rend peu sujette à ce genre de problèmes lors de l'écriture sur des papiers corrects. Les bords de traits sont très net sans perception visible d'un élargissement du trait.


C'est une encre qui dispose d'une excellente lubrification avec une glisse de la plume très onctueuse et un ressenti (feedback) très doux. L'encre semble plus "grasse" et plus visqueuse, nécessitant parfois de ralentir un peu l'écriture pour ne pas risquer une rupture d'alimentation (skipping) passagère. En écriture flex, elle offre une très agréable sensation de contact avec le papier lors de la réalisation de pleins et de déliés.
Nagasawa Kobe nr17 Shioya Blue (fabriquée par Sailor)

C'est un bleu un peu plus foncé que la Sailor et qui s'écarte un peu plus de la Pilot. Bien qu'un peu moins lumineux, il est assez équilibré et classique pour être utilisé au quotidien tout en restant très agréable à la lecture.
En écriture flex, elle offre des ombrages (shadding) bien visibles avec un contraste plutôt franc. En écriture normale, les ombrages sont présents. Dans tous les cas, il n'y a pas de rougeoiement (sheening) visible sur les accumulations d'encre.
Il n'y a aucune trace d'effilochement (feathering) ni de traversement (bleed througt). La tension superficielle de cette encre est probablement entre l'Iroshizuku et la Shikiori et je la classerais également dans les moyennements humides, ce qui la rend peu sujette à ce genre de défaut lors de l'écriture sur des papiers corrects. Les bords de traits sont très net sans perception visible d'un élargissement du trait.


Comme la Sailor, c'est une encre qui dispose d'une excellente lubrification avec une glisse de la plume très onctueuse et un ressenti (feedback) très doux. L'encre semble plus "grasse" et plus visqueuse, nécessitant parfois de ralentir un peu l'écriture pour ne pas risquer une rupture d'alimentation (skipping) passagère. En écriture flex, elle offre une très agréable sensation de contact avec le papier lors de la réalisation de pleins et de déliés.
Pelikan Edelstein Topaz

C'est un bleu très clair qui est, à mon sens, trop lumineux et joyeux pour être utilisée au quotidien. C'est toutefois une belle couleur que je réserverais pour écrire à des proches.
En écriture flex, elle offre des ombrages (shadding) très visibles avec un contraste bien marqué. En écriture normale, les ombrages sont visibles. Dans tous les cas, il n'y a pas de rougeoiement (sheening) visible sur les accumulations d'encre.
Il n'y a aucune trace d'effilochement (feathering) mais quelques point de traversement (bleed througt) peuvent apparaitre sur les zones les plus fortement encrées. La tension superficielle de cette encre est probablement plus élevée que celle de l'Iroshizuku et je la classerais plutôt dans les moyennements sèches, ce qui la rend plus sujette à ce genre de petites mésaventures même avec des papiers corrects. Les bords de traits restent net sans perception visible d'un élargissement du trait.


C'est une encre qui dispose d'une lubrification moindre. Elle est suffisante pour garantir une glisse sans difficulté des plumes fines mais augmente le ressenti (feedback) sur les papiers les moins glissant. En écriture flex, elle peut rencontrer de courtes pertes d'alimentation (skipping) sur les phases d'écriture les plus longue. Il ne faut pas hésiter à relever régulièrement le stylo une petite seconde pour permettre à l'alimentation de se compléter. A cette condition, la réalisation de pleins et de déliés ne pose aucun problème.
Conclusion

Récapitulatif des encres de la plus claire à la plus foncée : Edelstein Topaz, Iroshizuku kon-peki, Shikiori Souten et Kobe nr17.
La Pilot est la plus polyvalente, les Kobe et Sailor sont techniquement plus agréable mais leur viscosité les réservent à la belle écriture, la Pelikan ne me convient pas avec une plume FA.
La Pilot Iroshizuku kon-peki reste mon encre de référence car elle est bien sur tous les critères. Elle peut être utilisée au quotidien et sans aucune appréhension avec les plumes #10 FA. C'est l'encre que j'utilise le plus et j'ai un stylo qui lui est dédié en permanence.
La Nagasawa Kobe nr17 Shioya Blue est une agréable alternative mais les Nagasawa Kobe restent difficiles à se procurer. Elle est plus adhérente que la kon-peki et facilite la réalisation de déliés fins. C'est une des meilleures encres que j'ai utilisées avec une plume FA et seule la facilité d'utilisation des iroshizuku en toute circonstance me fait préférer la kon-peki. J'ai toujours une #10 FA encrée en Nagasawa Kobe, habituellement la nr66 Seishin Cobalt Sky.
La Sailor Shikiori Souten est une excellente découverte car elles est largement équivalente à certaines Nagasawa Kobe. Comme c'est dernière, elle est plus adhérente que la kon-peki et facilite la réalisation de déliés fins. C'est aussi, avec les Kobe, une des meilleures encres que j'ai utilisées avec une plume FA et sa douceur d'écriture lui permettrait de remporter un match devant la kon-peki. J'aurais très bientôt une #10 FA encrée régulièrement en Shikiori (probablement Doyou ou zaza, voire les deux

La Pelikan Edelstein Topaz n'est pas la première Edelstein que je teste et je ne la recommande pas pour un stylo Pilot équipé d'une #10 FA. Les Pelikan sont plutôt des stylos au débit généreux et cette encre doit être formulée dans ce sens. Comme on y trouve des coloris vraiment intéressant, j'aurais plaisir à réutiliser ces encres avec des stylos équipés d'une alimentation adaptée.