Bien, j'admets en avoir décontenancé certains, avec le choix de cet intitulé ; je l'ai retenu, parce que j'ai trouvé amusant ce terme, introduit sur SPO par nos amis amateurs de stylos japonais.
Ceci étant, j'aurais pu choisir pour titre " Usures, patines, nostalgies, marcescences, mélancolies", avec, au fond, la même signification pour un titre plus littéraire mais moins accrocheur.....
Bien, j'y vais, moi aussi, de mes quelques idées...
Ce matin, je ne savais pas ce que j'allais bien pouvoir raconter ; la première image que j'ai eue à contempler était l'incarnation même de la marcescence, en fait le reflet que me renvoyait le miroir de la salle de bains alors que je me rasais! "Wabi-sabi !", me suis-je écrié, tel Archimède s’écriant "Eurêka" du fond de sa baignoire !

Moralité : c'est de la salle de bains que jaillit l'illumination !
Mais je lis que Silverado, à l'ouverture même des débats, m'a piqué cette constatation.......
A présent, un texte, plein de nostalgie :
Et à présent, deux images, voulant illustrer la patine liée au temps, et aux efforts de l'homme, dont l'on ne sait pas trop s'ils vont ralentir ou accélérer l'écoulement du temps, images qui représentent deux objets à la forme de galets, à qui la main du petit homme a tenté de rendre un peu de patine :
Le stylo est un Unic Luxe bordeaux; le modèle est de 1946, et cet exemplaire, arborant une superbe plume n°8 en or, est de 1949, année en laquelle le gouvernement français a autorisé le retour à l'utilisation de l'or pour des "futilités"....

Sa restauration était en principe simple, mais il m'a causé bien des soucis, en particulier du fait de son bizarre ressort double, donc triple avec la barre de compression, qui prend trop de place dans le corps ; le mieux est souvent l'ennemi du bien...
L'objet du dessous est un peu plus particulier, et surtout, un peu plus ancien : il s'agit d'une hache de combat d'apparat, objet de luxe dont on a retrouvé des exemplaires exportés tout du long de la Manche et de la mer du Nord, jusque au Danemark, preuve d'un commerce néolithique florissant ; avec moins de soleil qu'au moment de la prise de vue, elle apparaîtrait verte, d'un vert-bleuté-gris, dû à sa large chloritisation...
Ah, un détail, elle a été abandonnée demi-taillée voici environ cinq mille ans, par un artisan dont la postérité n'a pas retenu le nom, puis retrouvée par hasard, voici quelques années, par un continuateur qui, difficilement, car le matériau en est fort dur, en a affiné tant bien que mal la taille et le polissage afin de prêter la main à la finition de l'ouvrage de son lointain grand-père.......