Pour moi les "nibmeister" sont avant tout les secouristes.
Avant même de parler de customisation, j'ai eu recours à eux pour de simples réglages, affinages et polissages.
Lamy 27 dont la pointe <EF> d'origine était légèrement asymétrique et légèrement oblique. Corrigée. Elle produit désormais un trait bien constant dans tous les angles.
J'ai majoritairement eu recours à Annabelle Hiller et M.Bacas. La première, est rattachée à la boutique Appelboom aux Pays-Bas le second vit aux USA, en Géorgie et travaille en indépendant. Je n'irai pas détailler les tarifs et prestations, leurs sites respectifs le font fort bien.
Evidemment le fait qu'ils soient à l'étranger nécessite une bonne maitrise de l'Anglais et particulièrement du jargon du milieu. Les opérations peuvent prendre du temps et avec les frais de douane (dans le cas des USA) c'est une opération longue, un peu complexe et souvent onéreuse.
Je me suis aussi récemment adressé à Matthieu que je remercie pour son bon suivi et sa communication, mais je lui ai encore confié trop peu de plumes pour partager d'expérience significative comme le peut Jérôme. Très probablement dans le futur

.
Caran D'Ache Varius passé d'une <M> à <Stub>
Ma première désillusion en rentrant dans cet univers fut de m'apercevoir que la finition des pointes des plumes est (devenue ?) très aléatoire, même avec des marques à la réputation très prestigieuse.
Montblanc "M" mon premier «""haut de gamme""» en sortie de boite : Baby's Bottom. J'ai fait d'une pierre deux coup et en ai profité pour en faire une <CSI>.
Grâce au travail de rectification des nibmeister j'ai pu me rendre compte que, la plume (à distinguer de sa pointe) et le pedigree du modèle importaient sauf quelques exceptions, assez peu.
Je cherche désespérément dans mes mails une vieille conversation que j'ai eue avec Mark lorsque je lui avais envoyé mon Montblanc.
Il m'y expliquait qu'il y avait beaucoup de pipeau et de mystique autours de marques, tantôt dans la communication des fabricants, tantôt dans les croyances relayées par les utilisateurs.
Alors qu'en réalité il n'y pas de magie, ni de matériaux miraculeux. Que le stylo de grande marque comme la merdouille à 10$ d'Ali express se terminaient en leur pointe d'une bille d'un métal analogue. Que le ressenti d'une plume n'était qu'une bête histoire de reliefs, de fractions de millimètres, de frottements et de surfaces qui interagissent les unes part rapport aux autres.
Et que dans la grande majorité des cas et si l'on exclut des variabilités liées à la souplesse propre à chaque plume, la seule chose qui importe c'est la géométrie de la pointe qui touche le papier.
Etre conscient de cela n'empêche pas de rêver, ni d'inventer un thème à ses modèles.
Kaweco AC Sport plume acier mini-stub "de course"
, j'avais demandé à ce que cette plume supporte une écriture rapide, les bords ont été fortement arrondis.
Ces échanges ont radicalement changé mon rapport aux produits.
Et a mesure que ma collection s'est agrandie, j'ai compris ce qu'il voulait dire.
Grâce à ce travail de correction et ces conversations, je me suis rendu compte de ce qu'était une plume bien ajustée qui marchait vraiment et qu'il n'y avait pas besoin de composer en utilisant certaines encres ou certains papiers (même s'il est avéré qu'ils affectent parfois significativement l'écriture et le résultat visible) .
Ainsi ils (les nibmeisters) ont redonné vie à des plumes qui seraient restées au fond d'un tiroir ou qui m'auraient condamné à un usage tortueux.
D'ailleurs quand je compte me procurer un nouveau stylo je calcule dans le prix total, les éventuels frais de nibmeister.
Pelikan M600 dont la plume avait initialement un léger Baby's bottom, j'avais des faux départs avec certaines encres. Corrigée. Depuis, elle fait trait de toute encre.
Pour ce qui de la personnalisation pure, mon choix s'est cantonné à des <CI> et dérivés de <Stub>, l'architecte est une stub qui fait son intéressante parce qu'elle est à 90°

mais un jour peut-être j'essayerai de m'en faire faire une. On trouve encore des <stub> sur le marché, mais la plupart sont un peu trop large. J'ai un penchant pour la finesse du spectre. Les nibmeister m'ont permis d'obtenir des plumes à la fois "sémitiques" (type stub italic et variantes) et fines à la fois. Mes goûts rejoigne finalement un peu ceux de Jérôme dernièrement, mais si je suis peut-être plus près que lui à sacrifier en variation de trait pour gagner en confort ?
Pour reprendre le comparatif musical de Mirifix78, ma tessiture est moins étendue.
<F> Diplomat 14k, transformée en <Stub> tout en restant relativement fine.
Même processus pour ce Lamy 2000 transformé en <CSI>
De plus en plus, j'essaye moi-même de corriger certains défauts.
A l'éclairage des précieux conseils et informations que j'ai pu glaner de ci de là et aussi des mes propres expériences, je me lance parfois seul avec ma loupe et mon micromesh.
Platinum #3776, quoique douce, la plume était un peu sèche, j'y ai remédié en écartant légèrement les becs. Le débit est parfait à présent.
Je n'ai malheureusement pas le matériel de Mirifix78 ce qui, comme il l'a justement remarqué, limite le champ des possibilités, et mes tentatives échouent trop souvent à mon goût.
J'ai quand même pu rattraper certaines plumes avec brio (ou par chance

).
Waterman Carène qui avait un très léger Baby's bottom que j'ai corrigé tout seul avec du Micromesh.
Post un peu long, mais ça compense pour les SDD où je n'ai n'ai rien à dire et pour lesquels je me suis abstenu
