Des automobiles aux formes époustouflantes...

Le Concorde préparait son premier vol d'essai (bonjour messieurs)...

Certes Bowie ressemblait encore à ça :

Mais bientôt il ressemblerait à ça...

La société changeait à toute vitesse. Et les rapports hommes/femmes aussi... ou presque


Moulinex s'apprêtait à libérer la femme (si si, c'est écrit)...


Et l'industrie du stylo-plume n'était pas en reste. Les publicités d'époque en témoignent...

Epouses, compagnes, mères, soeurs, maîtresses... Toutes trouvaient leur place dans la société des années soixante : la femme, le regard empli d'admiration, était là pour offrir (fournir ?) à l'homme aimé l'objet de sa convoitise...


Oui, la modernité entrait dans les foyers : l'Homme écrivait avec son PFM (Pen For Men) - cet objet allongé au fonctionnement si complexe, nécessitant de nombreux schémas techniques que seul Monsieur pouvait comprendre... Notez bien le réservoir "à taille d'homme".


Et pendant ce temps-là, la femme ébahie avait enfin une chance de comprendre les principes de la capillarité... Merci Parker


Oui, décidément, quelle belle et grande époque que celle des années soixante !
Plus sérieusement, cette période fut réellement charnière pour l'industrie du stylo-plume.
Qu'on en juge sur pièce : De bas en haut : Parker 51 (dans sa version Aero), Parker 61, Parker 65, Waterman CF, Pelikan M30, Sheaffer Imperial VIII

Si le P51 Aero et le CF (cartridge filler) sont en vente depuis déjà quelques années, les autres modèles sont bien des créations des années 60.
Tous ces stylos ont en commun un corps et une section en plastique, un design longiligne et épuré, une absence de décrochement au niveau de la section. Les plumes, en revanche, ont un design qui varie beaucoup : de la plume capotée des P51 et P61 à la plume inlaid de Sheaffer (sortie en 1959 sur le fameux PFM...), en passant par la semi-capotée du Pelikan et celle plus franchement assumée du P65...

Variété également dans les systèmes de remplissage. Le P51 et son système aerometric ; le P61 d'abord dans sa version "capillarité" qui épate Doris Day puis dans sa version "cartridge filler" ; le P65 sorti directement dans sa version à cartouche. Pelikan reste fidèle au piston même si certains modèles d'époque sont aussi proposés en version cartouche. Quant au Sheaffer Imperial, il évolue au fil de la décennie, passant du système Touchdown à la version cartouche (c'est cette dernière qui est présentée ici).
Alors que valent les plumes ?

La plume capotée, c'est spécial, il faut aimer écrire avec une plume très rigide et cachée.
La plume CF : esthétiquement réussie mais un peu insipide sous les doigts (c'est un jugement qui n'engage que moi).
Le Pelikan et le P65 : là c'est intéressant car on combine douceur et souplesse (surtout le Parker). Attention, je n'ai pas dit flexibilité !
Enfin la plume inlaid Sheaffer n'est plus à présenter : douceur immuable et débit irréprochable en plus de la beauté esthétique...
Que vous dire de plus sur ces sympathiques stylos du quotidien ? Le plastique noir, c'est très léger. La qualité varie d'une marque à l'autre. Parker se détache nettement avec ses P61 et 65, c'est vraiment de la belle fabrication qui passe l'épreuve du temps. En plus il y a de jolis cabochons... là où Sheaffer et Pelikan sont un peu rapiats.


Personnellement, et même si tous ces stylos sont assez longs, je les utilise systématiquement postés car le capuchon en métal rajoute du poids et fait oublier leur côté un peu "plastoc". Ce sont dans tous les cas des stylos remarquablement équilibrés. Je les appréciais peu au début de ma collection il y a dix ans. Depuis, j'ai appris à les aimer. Ce sont eux qui trainent le plus souvent dans mon sac où la poche de ma veste.

C'est tout pour aujourd'hui. Merci de m'avoir accompagné dans ce petit voyage vers les années soixante...
