La vraie histoire de Lohengrin et d’Elsa de Brabant.
Vous connaissez la légende dont Wagner fit un opéra magnifique : Elsa, héritière du duché de Brabant, est sur le point de se faire dépouiller de son duché, lorsqu’à apparait, descendant l’Escaut sur une nacelle tirée par un cygne, Lohengrin, chevalier à l’armure étincelante, qui lui propose de soutenir sa cause si elle promet de ne jamais lui demander qui il est, ni d’où il vient.
Lohengrin défait l’usurpateur, épouse Elsa et……….. comme les femmes sont incorrigiblement curieuses, Elsa finit par poser les questions interdites (« Den Namen sag mir an ! » et « Woher der Fahrt ! »), et Lohengrin doit disparaître….
Je puis vous affirmer que la fin de l’histoire est totalement fausse : car, en 2022, tout le monde sait bien que les femmes ne sont pas incorrigiblement curieuses ; elles sont juste comme tout le monde !
Voici la fin de la vraie histoire : au lieu de devenir le sabre de Henri, roi de Germanie, Lohengrin en devint la plume ; trouvère devenu réputé, il s’inscrivit à SPO où, devenu l’élève du célèbre chevalier de Gap, il devint un fin calligraphe et correspondit avec l’Europe entière.
Il s’enfermait la nuit pour écrire au sommet de la plus haute tour du château, et interdisait que quiconque le dérangeât.
Mais, n’y tenant plus, Elsa s’introduisit, par une nuit sans lune, dans le scriptorium dont la porte était restée ouverte, et vit son mari, le chevalier au cygne, manipuler des instruments d’écriture tous frappés à ses armes, le cygne non pas tirant la nacelle, mais nidifiant en celle-ci
Ces intruments étaient au nombre de trois : un vert, un rouge, et un transparent………….
Son mari sursauta, avant de s’exclamer « malheureuse, veux-tu notre perte ? ». Elsa s’enfuit alors en courant….
Une semaine plus tard, Lohengrin étant à la cour du roi Henri l’Oiseleur, Elsa, poussée par la curiosité brûlante qui la tenaillait depuis lors (eh oui !), monta en haut de la tour, pénétra dans le scriptorium, et se saisit du premier stylo, le vert,

avec lequel elle écrivit quelques mots sur un morceau de vélin ; l’encre en était d’un vert aventurine,

et, comme l’on était la veille de la Pentecôte, sept semaines après Pâques, Elsa pensa : « cette encre est verte du même vert que le Graal, en lequel Joseph d’Arimathie recueillit le sang du Christ ! ».
Puis elle se saisit du stylo rouge,

avec lequel elle écrivit quelques mots sur le même vélin ; l’encre en était d’un rouge grenat,

et, de même, Elsa pensa : « cette encre est du même rouge que le sang du Christ lors de la Passion ! ».
Puis elle se saisit du stylo incolore, rempli d’un liquide incolore, mais, comme Elsa de Brabant n’était pas membre de SPO, et par conséquent ne savait pas ce qu’était un « demonstrator »,

intriguée, elle tenta d’écrire quelques mots, toujours sur le même morceau de vélin ; le stylo glissait normalement, mais aucun trait n'apparaissait ; Elsa passa le doigt là où était passé le stylo, mais son doigt couleur de rose demeura vierge de toute souillure d’encre………….
Plus intriguée que jamais, elle quitta le scriptorium et redescendit de la tour……….
Le surlendemain, lorsque qu’un messager parvint à la cour du roi Henri l’Oiseleur, afin d’annoncer la mort aussi soudaine qu’inexpliquée de la duchesse de Brabant, retrouvée, gisant intacte mais morte en son lit à baldaquin, Lohengrin fut saisi d’une tristesse qui n’était point feinte…….
Il me faut à présent vous dire qu’il ne s’appelait pas Lohengrin mais Rørik ou encore Riourik, et avait été infiltré par Oleg ( ou Helgi en vieux norrois), prince de Novgorod et de Kiev, afin d’espionner la cour du roi Henri de Basse-Germanie ; ayant compris, depuis la fatale nuit sans lune, que la curiosité de son épouse allait inéluctablement le compromettre, il avait dû se résoudre, à son plus immense désespoir, à remplacer l’encre sympathique qui remplissait son « demonstrator » frappé du cygne héraldique, par du Novitchock, transparent, incolore, inodore, et…………….. d’une létalité fulgurante....