Pingouin a écrit : ↑22 mai 2022 15:22
Petite question, juste pour le plaisir du débat, et non le moins du monde pour critiquer ton travail :
la décoloration de l'ébonite, patine ou détérioration ?
Parce qu'on pourrait être tenté de se dire qu'il serait dommage de repolir un stylo en argent ou en laiton qui a acquis avec le temps une certaine patine. Tout comme personne ne songerait à redonner à la Statue de la Liberté ou aux toits de l'Opéra Garnier leur aspect d'origine.
J'ai moi-même depuis peu un Waterman en ébonite, qui a pris avec le temps une teinte chocolat assez jolie. Mais quand je vois ton travail, je suis plus que tenté de lui offrir un de tes bains de jouvence. D'un autre côté, cette patine brune lui va à ravir et lui offre une petite touche personnelle.
Bonjour,
Comme le dit Pollux, que je salue au passage, il s'agit d'une altération de la matière par l'impulsion combinée de deux facteurs : le taux d'humidité de l'air et la lumière. Cette altération est donc une réaction chimique. Lui redonner le noir d'origine est un "décrassage" chimique de cette couche altérée afin de laisser réapparaître la couleur d'origine.
On peut obtenir ce résultat avec d'autres méthodes plus agressives (à mon humble avis) tant pour le stylo que l'utilisateur : chimique d'abord (bain de javel) ou mécanique autrement (frottement avec une matière abrasive). Ce dernier cas efface aussi passablement les marquages et dessins d'origine.
On peut aimer l'aspect chocolat (qui généralement risque toutefois d'être peu uniforme si on manipule le stylo (l'humidité du corps humain ayant un impact à moyen terme)). Ce qui me gène le plus est l'odeur peu ragoûtante.
Pour plus de précision : ma mixture permet de réduire chimiquement cette carapace altérée et par frottement (perso, j'utilise une éponge magique qui est douce et du chiffon/papier genre sopalin), on décape sobrement cette altération.
L'odeur qui en résulte est plus neutre.
On peut aussi, pour redonner du lustre utiliser un produit de polissage (genre simichrome) mais il faut un autre produit qu'on trouve chez soi uniquement : L'huile de coude.
A la fin du processus, je met de la cire de carnauba pour protéger le stylo "rénové" des futures altérations qui ne s'arrêteront pas (l'Ebonite ainsi redécouverte réagira chimiquement avec les mêmes causes).
L'odeur qui en résulte devient agréable
