Bon, et bien je suis super embêté car j'aime beaucoup le Fabriano Traccia (l'ancien en 60 g/m²).
Je dois cependant avouer que ce Favini Schizza e Strappa en 55 g/m² lui est supérieur presque en tout et
pour deux fois moins cher.
Je précise que j'écris quasi exclusivement sur du Fabriano Traccia (55 et 60) et de l'Optik Paper (80 et 90), avec quelques incursions sur du Tomoe River 52, du Fabriano Ecoqua et du Clairalfa (80 et 90).
Le Favini Schizza e Strappa en 55 g/m² est un papier très fin dont la sonorité "claque" clair quand on l'agite. Au toucher, comme à l'écriture, c'est un papier assez sec comme l'a indiqué grindsel. On est plus dans un aspect "papier calque" que bloc Rhodia. Ce n'est pas un défaut en soit, mais c'est une des deux choses que je n'apprécie pas dans ce papier. Je trouve que le Traccia sonne mieux, il fait plus "vieux papier".
En revanche, terme d'écriture le rendu est top.
Pilot Heritage 912 FA, Iroshizuku murasaki-shikibu
Noodler's Konrad, Rohrer & Klinger Alt-Gloldgrün
Pilot Custom 845 FA, Iroshizuku take-sumi
Matthieu Faivet Hokkaïdo Slim avec Bock 250 titane F, Montblanc Petit Prince Red Fox
C'est un papier qui est plus blanc que les Fabriano (Traccia et Ecoqua) et il fait mieux ressortir les couleurs des encres. Il ne subit pas de bleed-through (passage de l'encre au travers du papier) malgré sa finesse et ne provoque pas de fougération (encre qui bave sur les bords).
De plus, le ghosting (visibilité du verso par transparence) n'est pas gênant tant que le papier est posé sur un support. Le ghosting semble important sur les scan mais ce n'est pas aussi visible à la lumière naturelle. Je ferai des photos demain à la lumière du jour.
Le Schizza e Strappa est également plus lisse que le Traccia 55 (lui-même plus lisse que le Traccia 60). La glisse est donc plus facile tout en gardant une légère rugosité qui renvoie de l'information sur le travail de la plume. En comparaison, l'Optik Paper me semble encore plus lisse et le Tomoe River serait "une vrai patinoire".
Comme c'est un papier lisse et sec, j'ai eu un défaut d'amorçage avec l'Heritage 912 FA. Mais cela arrive aussi avec le Tomoe River quand on redémarre trop vite. Avec ce genre de plume flex, on peut rapidement vider le conduit en cour d'écriture et il faut savoir prendre son temps après une longue série de mots.
C'est la seconde chose que je n'apprécie pas dans ce papier. Les Fabriano sont plus texturés, ils facilitent l'accroche de l'encre au démarrage et je ne rencontre pratiquement jamais ce genre de problème.
Honnêtement, je chipote car c'est un super papier et je viens d'en commander deux blocs (A4 et A5, mais c'est peut-être du 50...).
Ma répartition des papiers par utilisation :
- exercices quotidien d'écriture : Optik Paper, Traccia 55, Ecoqua
- Brouillon : Clairalfa
- Mémoire et récit : Traccia 60 et 55
- Tomoe River : je ne le sors que rarement, trop élitiste j'ai l'impression de gâcher...
Où je vais placer le Schizza e Strappa : son excellent rendu et ce tout petit problème d'amorçage (1 fois avec le flex) en font donc un excellent papier pour les test de stylos et d'encres, ainsi que de partage
d'impressions d'écritures avec d'autres calamophiles.
Encore un grand merci à Jérôme (et à tab) pour cette découverte.