Il était quand même temps que je passe faire ma petite présentation depuis mon inscription. Donc voilà, moi c'est Etienne, et je suis retombé récemment dans la folie des plumes suite à un constat douloureux : je ne sais plus écrire à la main. La perspective de préparer un concours m'a cependant amené à reprendre un stylo bille, et à juger au bout de 15min et quelques crampes que c'était pas la bonne solution.
Du coup, pourquoi "retomber" ? Y a quelques années j'avais un peu la tête dans le hobbies de l'écriture, notamment sous l'impulsion d'un pote qui bossait alors dans une papeterie un peu chicos des beaux quartiers parisiens. A l'époque je m'étais offert un chouette Sailor Pro Gear fine (en provenance de Singapour, au début des années 2010 ont pouvait encore espérer esquiver la douane en rusant sur les moyens de transport et trouver des super deals). Chouette Sailor que j'ai, non sans une pointe de remord après coup, totalement négligé en le laissant sécher gentiment au fond d'un tiroir pendant des années.
Mais du coup, je l'ai ressorti de son tiroir, nettoyé à fond, balancé mes cartouches pour sortir de la boîte le convertisseur encore neuf vendu avec, acheté un flacon de Quink noire, et patatra, il ne m'en fallait pas plus pour replonger.
De là, tout s'est enchaîné très rapidement, outre mon Sailor qui a retrouvé une seconde jeunesse, ont donc suivi :
- mon Waterman qui me suit depuis le lycée, le modèle équivalent aujourd'hui serait le Allure fine, super basique et une plume parfaitement insipide, mais bon, c'est pour l'attachement sentimental. Nettoyé à fond avec un convertisseur désormais au derrière, ça peut toujours servir.
- un Parker 51 new génération 2020 fine, parce que j'adore le design globalement, mais cette réédition, bien que pas dépourvue de qualités, est vendue honteusement chère (sans même un convertisseur dans la boîte, plume acier, 95 euroballes catalogue, vous déraillez Parker).
- un TWSBI VAC700R fine qui m'a totalement chamboulé, je suis un fan absolu de ce stylo et par extension de la marque en général


- deux Lamy Safari fine éditions 2021, en terracotta red et en savannah green, parce que ça fait des années que j'utilise du Lamy (j'ai toujours un Pico quelque part dans le fond d'une poche ou d'une sacoche), et que la paire de couleurs historiques est cool. Le terracotta est généralement encré en Diamine Pumpkin, et le savannah en Diamine Delamere Green, ça leur sied bien respectivement. J'ai très envie d'expérimenter avec une stub sur ces deux là, sachant la facilité pour changer de plume sur ces stylos. Globalement ouais, c'est un peu mes labos d'expérimentation.
- un Pilot Capless graphite bleu fine, qui là aussi a été un coup de foudre. Le stylo est une tannée à nettoyer et le convertisseur CON-40 est une saloperie à remplir si on veut vraiment faire le plein ras-la-gueule (en cela il porte bien son nom), mais la plume est fantastique, et le mécanisme rétractable est un vrai plaisir à tripoter. Il est généralement encré avec une Iroshizuku Ama-Iro, qui va bien avec la robe du stylo.
- un Conklin Duragraph red nights medium, parce que je trouve que les résines Conklin ont une gueule d'enfer, je voulais une plume un peu plus large que mes fines histoire de varier un peu, et ça change des classiques européens et japonais. Il est souvent chargé avec de la Diamine Syrah.
- un Lamy 2000 fine parce que bon, il m'a toujours fait envie. Il va parfaitement je trouve avec un joli marron comme la Diamine Macassar ou la MB Toffee Brown.
- un TWSBI Eco fine, parce TWSBI c'est de la balle, même à 30 balles.
Et enfin les deux derniers, qui sont un peu une avance sur héritage on va dire, comme ils étaient inutilisés depuis des années (décennies ?) j'ai eu le plaisir de les recevoir de mon Pôpa :
- son Parker 51 original d'étudiant (plume fine je pense ?), dans une version dont j'ignorais totalement l'existence, à savoir une version cartouche/convertisseur, apparemment une série très limitée dans le temps produite uniquement entre 1961 et 1963 d'après ce que j'ai pu lire (pour référence : https://parker51.com/index.php/51s/cartridge-51/ ). Parker a tenté le coup, mais ça a été un four commercial, la solution cartouche étant à l'époque jugée peu noble par rapport aux Aerometric et Vacumatic. J'ai été vraiment surpris en le démontant la première fois, je m'attendais à galérer pour le remettre en état, mais pas du tout ! Super facile à mettre en pièces et à nettoyer, et comme j'avais déjà un convertisseur Parker avec mon 51 NG, ben j'ai pu le remettre en marche tout de suite. Il est dans un état assez fantastique pour son âge, la plume 18ct écrit encore superbement, et pour le coup il sort de l'ordinaire. Mon père m’a dit avoir acheté spécifiquement ce modèle en 64 car quand on est à la fac et qu’on a un stylo vide, c’est plus facile de changer une cartouche que de se promener avec son flacon d’encre. Ironique quand on sait que le passage à la cartouche/convertisseur sur le 51 NG 2020 a fait hurler les puristes...
- son Montblanc 146 medium, acheté au tout début des années 90 (donc encore frappé W.Germany sur le capuchon), mais passé en service plusieurs fois depuis pour des problèmes de fuite, donc c'est un mélange de pièces anciennes et modernes. Baptisé affectueusement le FrankenStück. Je ne sais pas si c'est propre au 146 ou si c'est aussi dû aux décennies d'usage par mon père, mais la plume est la plus douce de ma collection, j'ai l'impression de ne même pas sentir le papier quand j'écris, c'est assez fantastique comme sensation. En revanche il est exigeant niveau encre le bougre, avec la mauvaise combinaison la plume sèche très très (trop) vite. Je suis encore en expérimentation pour voir si ça mérite un tour en service, puisque, évidemment, je n’ai pas l’outil pour le démonter entièrement…
Bref, maintenant je suis bien embêté car mon étui à 12 places est plein, mais j'ai quelques autres envies qui me gratouillent (chez Pilot, Pelikan, Diplomat, Kaweco, Visconti, c'est sans fin), , mais si je reprends un autre étui de 12 places... Enfin, vous voyez où ça nous mène...
Au plaisir de vous lire !
S.