

C'est en fait parce qu'ils ont pensé l'impression de cette "typo" de la même manière que l'on pense la calligraphie.
Tous ceux, ici, qui se sont essayés à la calligraphie d'alphabets anciens, le savent, les lettres sont constituées de l'assemblage des mêmes "strokes" ou "traits de plume", une fois que tu t'entraînes à tracer cette succession de formes, tu sais que tu peux tracer toutes les lettres de cet alphabet.

Et c'est comme ça qu'ils ont fait pour imprimer la Bible de Gutenberg, ils ont constitué une sorte d'inventaire des "traits de plumes" nécessaires à la formation de toutes les lettres de cet alphabet gothique. L'intervenant sur cette capture d'écran nous montre à quoi pourrait ressembler l'inventaire des traits de plumes utilisés (il manque probablement des traits mais peu importe c'est pour comprendre comment ça fonctionne) C'est super intéressant de voir comment l'imprimerie est alors , à ses début, complètement dans la logique de la calligraphie, on est certes dans le tampon mais on a encore un pied dans la calligraphie. Ewan Clayton le montre également plus tard, le séquençage est aussi important, c'est à dire que comme il y a le ductus dans la calligraphie, avec un sens précis pour tracer les lettres, il y a également un séquençage de mise pour l'impression des lettres des textes de cette Bible. Il y a encore certainement beaucoup d'autres choses de dites, mais je n'ai pas fini de regarder la conf ^^

Si la conf vous intéresse c'est là: https://youtu.be/b-Awx3IcCKc bon il y a l'option de sous titres générés automatiquement mais c'est plus déroutant qu'autre chose.
Edit: Etant donné que j'ai le bouquin sous les yeux, je peux compléter sur deux trois points.
L'étude menée sur la Bible de Gutenberg est à l'initiative de Paul Needham, le libraire de l'université de Princeton, et Blaise Agüera y Arcas, un physicien et informaticien en 2001.
Ils ont remarqué donc des divergences dans les angles de certaines lettres et on remarqué qu'en transparence avec une source lumineuse, il n'y avait pas qu'un seul coup de tampon mais bien plusieurs, superposés.
On se demande pourquoi ils sont partis sur cette solution, et en fait il est expliqué dans l'ouvrage que la Bible de Gutenberg contient 290 caractères et 83 ligatures (des lettres accolées l'une à l'autre comme "œ" par exemple), du coup ça portait à 373 le nombre de pièces à façonner pour imprimer les caractères, et ce en s'assurant d'une certaine régularité dans les hauteurs et largeurs. du coup la solution de partir sur des séquences de mêmes formes leur a semblé plus simple. On imagine quand même que ça n'a pas dû être super aisé, ni rapide, on est plus régulier que si cela avait été manuscrit, mais d'un point de vue temps, je ne suis pas certaine qu'ils y aient beaucoup gagné, mais c'était pas le but, ils cherchaient plutôt à produire quelque chose de régulier. Ils ont certainement dû faire appel à des scribes pour exécuter cette tâche qui relève quand même plus de la calligraphie que de l'impression telle qu'on la connaît.