
Pour le papier, « fait main » n'est absolument pas une garantie, tels ces chiffons juste bons à s’essuyer les mains, qu’on trouve reliées en carnets dans les cabanes des marchés de Noël.
Que je l’affirme dès l’abord : je ne regrette en rien cet achat !
C’est parce que Google me connaît bien et que la papeterie Pasdeloup a choisi un nom très malin pour son site internet, www.papier-artisanal.com, que sont parvenus jusque chez moi depuis La Creuse ces 10 feuilles A5, plutôt onéreuses, d’un papier vergé fait main d’environ 120 gr/m² constitué de fibres de lin et de chanvre.
Ces feuilles Pasddeloup sont magnifiques à contempler.
Leur main est incomparable. Le correspondant devrait l’apprécier …


A prendre néanmoins en compte : un petit calcul m’apprend que la feuille me revient 43 fois plus cher que celle issue d’un bloc A5 de 50 feuilles de papier à lettre Triomphe Clairefontaine que, lui, je regrette d’avoir acheté puisqu'il encombre un tiroir « pour le cas où », alors que, forcément, je lui préfère toujours les Lalo, Original Crown Mill et autres Tomoe River qui sont aussi là, à ma disposition pour ma correspondance épistolaire.

Comme il s'agit de recadrage au format A5, le filigrane au loup n'est pas sur toutes les feuilles.
Après avoir rédigé avec bonheur une première véritable lettre avec la plume large et flexible d’un Vacumatic, dont l’encre Montblanc Midnight Blue est absorbée presque immédiatement et ressort extrêmement foncé, j’ai décidé de consacrer une feuille à cette revue pour aller plus loin.

Ci-dessous un scan ; J’ai dédoublé mes lignes sur une feuille de Clairefontaine, détachée du FAF.

Donc, il ne faut pas attendre de ce type de papier qu’il répercute le comportement habituel d’un stylo-plume donné, ni que la couleur de l’encre soit respectée. Pour cela, le meilleur compromis est, à mon avis, obtenu d’une feuille de papier couché détachée d’un bloc orange d’Oxford Optik Paper 80 gr/m².

Le feedback m’a étonné : même les plumes les plus délicates s’en arrangent sans heurts ni remords : la fine hyper rigide du Parker Duofold de 1925, la F flexible du Santini Libra, très agréable à utiliser en souplesse (dérapage impossible), même les coins acérés de l’italique de l’Aurora Optima n’accrochent pas la surface.
Il n’empêche, comme je l’avais pressenti, c’est la large plume flexible du Parker Vacumatic de 1936 qui me procure le plus de satisfaction, à l’usage comme pour le résultat obtenu sur ce papier vergé au relief prononcé.
Les plumes fines s’en sortent très bien, sans accroc, à la condition d'un débit correct.
Je conseillerais pour ma part un stylo à débit moyen, moyen-plus, avec une plume stub qui améliorera le caractère du rendu procuré par ce vergé et une encre plutôt sombre … ou noire.



Le verso gratte. Certains feuillets sont plus marqués que d’autres. Y écrire avec un stylo-plume est une expérience peu satisfaisante .
En aparté pour les graphistes et photographes : les noirs et le niveau de détail obtenu d’une impression jet d’encre noir & blanc sont proprement époustouflants !



J’appréhendais un peu avant de le découvrir.
Combien de papiers artisanaux sont totalement incompatibles à l’encre de nos stylos-plumes ?
Mais j’ai décidé de faire confiance au professionnalisme manifeste que je percevais en parcourant le site internet de ce couple de papetiers.
Comme j'ai l'idée de m'en servir pour certaines impressions photographiques, et aussi que je préfère de plus grandes feuilles pour la correspondance … et que ce papier est disponible en A4 …