


Cela fait maintenant un bon mois que cette Sailor Manyo Shirakashi encre mon Visconti Homo-Sapiens à la plume stub italicisée par Matthieu Faivet, et ce vert olive et son bel effet d'ombrage m'enthousiasme toujours autant : un véritable engouement pour un coloris à la fois subtil et peu conventionnel.
D'après Google translate, cela représente la couleur des feuilles du chêne blanc du Japon, dont le dessin figure d’ailleurs sur le packaging.
Wikipedia :
Quercus myrsinifolia est une espèce asiatique d'arbre du sous-genre des chênes en forme de rondelle de la famille des Fagacées. Il porte plusieurs noms communs, dont le chêne à feuilles de bambou, le chêne à feuilles persistantes chinois et le chêne chinois en forme de coupe. Son nom chinois est Pinyin: xiǎo yè qīng gāng, qui signifie petit chêne en forme de coupe annulaire (littéralement traduit par petit arbre à feuilles vertes), au Japon, il est appelé chêne blanc (chêne blanc, shirakashi, à ne pas confondre avec Quercus alba) et en Corée il est connu sous le nom de gasinamu (가시 나무). Il est originaire du centre-est et du sud-est de la Chine, du Japon, de la Corée, du Laos, du nord de la Thaïlande et du Vietnam.



Je me perds dans la contemplation de toutes ces jolies nuances.

Après ; c'est une question de goût ; mais je trouve que cette couleur modérément excentrique dégage un petit air à la fois sérieux et précieux.
Ce liquide possède toutes les qualités visco-dynamiques que j’ai déjà rencontrées chez les autres produits de la série Manyo : parfaite fluidité avec une excellente viscosité, toutefois en moins ”poisseuses” que les encres Sailor de la série Shikiori.

La décomposition des couleurs dévoilé par la chromatographie n’a rien à voir avec le vert-olive qui en résulte n'est-ce-pas ? Je ne devrais pourtant pas m'en étonner : dès le cours préparatoire, l'institutrice nous avez bien montré qu'on obtient du vert à partir de bleu et de jaune.
J'ai le souvenir qu'enfant, la qualification de cette couleur en "vert caca d'oie" me rebutait, alors que c'est l'une des jolies nuances du feuillage assez répandue dans la nature ; D'où l'importance, voire les nuisances, que la philologie joue dans nos schémas.
Humide, l'encre parait vert-bleue, mais en séchant, la composante jaune ressort nettement ; Au final, on obtient un vert-olive moyennement dense .
Donc la chromatographie révèle tout d'abord une composante bleue ciel pour ensuite montrer un jaune vif ; Est-ce pour cela que le Tomoe River 52 g (ancienne formule), qui n’absorbe presque pas, conserve la belle couleur vue au sortir de la plume alors que la composante jaune prend le pas dans les premières dix secondes du séchage sur la plupart des autres bons papiers ?


J’ai déjà remarqué sur les autres flacons de Manyo en ma possession que l’étiquette collée en façade, figurant les feuilles ou fleurs, évoquées dans le poème traditionnel qui a inspiré le coloris, est très précise et représente parfaitement les nuances appposées sur la feuille de papier une fois le séchage achevé. La composition de l’encre ignore à mon avis les aptitudes exceptionnelles du Tomoe River pour s'attacher à valider le rendu de la plupart des autres bons papiers … A mon grand regret, je me retrouve en train d'affirmer que le Tomoe River ne respecte pas la véritable couleur de l'encre Shirakashi.


