Il s'agit donc, avec les Optima, d'un des stylos haut de gamme de la marque.
Un proto-modèle 88, le 88P, a été dessiné en 1947 par Marcello Nizzoli, mais je n'ai pas trouvé davantage d'information sur le sujet. Si quelqu'un a des infos ou des références où je pourrais en apprendre plus, je suis preneuse.
La collection des planètes est une édition limitée, où un modèle a été dédié à chaque planète du système solaire (ainsi qu'un pour Pluton, un pour le Soleil et un « Nebulosa »), chacun produit à 888 exemplaires, numérotés (sur le capuchon). Le dernier, la Terre, est sorti en février 2021. Le modèle Venus est paru en 2020.
caractéristiques figurant sur la boîte
Ne figure, ni sur la boîte, ni sur la fiche technique du vendeur (Iguanasell), mais attesté par ce dernier par mail : le conduit est bien en ébonite.Capuchon et corps en Auroloide rose poudré.
Attributs plaqués or rose.
Édition numérotée et limitée.
Plume en or rose massif 18 Kt.
Les Auroloides sont des celluloïds de marque déposée par Aurora.
Bien emballé avec plusieurs surboîtes qui cachent un coffret en bois « laqué », quand on l'ouvre, il laisse apparaître des charnières qui semblent plaquées d'or rose. J'ai trouvé ce détail assez séduisant.

De forme cigare, avec ses extrémités arrondies et son agrafe à boule, il est de silhouette assez classique.

Cependant je le trouve très harmonieux, tout en courbes. Aucune arrête ne vient casser la ligne. L'agrafe naît d'une fine bague qui vient délimiter le cap top, en résine noire, du reste du capuchon, en celluloïd marbré. Cet attribut fait ainsi le tour du capuchon, s'élève tout en s'étrécissant, redescend lentement, avant de remonter s'épanouir en un joli bouton, en un mouvement fluide, presque dansant. Tout cela m'évoque quelque chose de très doux, assez féminin.

La large bague sur la lèvre du capuchon, est gravée de la marque Aurora, calligraphiée dans une écriture ronde assez simple. Bien que colorée en noir, cette gravure reste très légère.
Au pied du stylo, une autre fine bague vient séparer le corps en celluloïd du turning knob qui permet d'actionner le piston.

Ce celluloïd « marbré rose poudré » est très translucide. On le voit sur le corps, où l'on devine le système d'alimentation, qui étonnamment apparaît dans le tiers médian du stylo, semblant laisser le tiers inférieur vide, et ne laissant qu'un tiers au réservoir d'encre.
Mais on le voit bien davantage au niveau du capuchon, surtout là où il recouvre la section, en résine noire, comme la partie inférieure du stylo et supérieure du capuchon.

Le capuchon se dévisse, d'un tour un tiers environ, et à la lumière on voit assez bien le filetage par transparence (à mi-chemin environ entre le dessus de la bague et la boule de l'agrafe).
C'est alors que se dévoile la longue et jolie plume, en or rose massif (18 carats).

La section, tronconique, se termine d'un côté par un petit rembourrage pour empêcher les doigts de glisser vers la plume et de l'autre par le filetage du pas de vis. Bien que ne venant pas sous les doigts dans une prise en main classique, il surprend par sa douceur si l'on force les doigts à se poser dessus.

Sous ce filetage vient une courte fenêtre de visualisation de l'encre, parfaitement transparente, laissant apparaître le conduit, noir. Cette fenêtre est encadrée de deux fines bagues.
J'ai rempli le stylo d'une encre rose, ce qui ne met pas en valeur cette fenêtre sur ces photos.


Un petit zoom sur l'agrafe à boule en dédicace à Misko


Quand le piston est actionné, on voit apparaître un joint translucide qui vient pousser le contenu du réservoir vers la plume, mais étant donné que ce joint doit être percé en son centre pour laisser passer le conduit, j'ai l'impression qu'il reste toujours une ou deux gouttes qui sont impossibles à chasser.
J'ai choisi une plume italique. Bien que parfaite à l'examen à la loupe, elle a fait quelques motifs sur le micromesh (merci Jddegap ! ). De ce que j'ai lu ce n'est pas rare avec les stylos Aurora.
Il est possible que cela soit dû à une mauvaise position de ma part, mais cela fait un bout de temps que je n'ai plus de blancs à l'écriture, ni avec mon NoNonsense à plume italique, ni avec mes Parallel Pen... alors ou cette plume a un soft spot très étroit, ou il y a un défaut de polissage de la plume en sortie d'usine.
Mais une once de patience et de persévérance paient largement.
Je l'ai encré en Pilot Iroshizuku Benzaiten, une encre sortie en édition limitée pour le 100ème anniversaire de la marque.

C'est la première Iroshizuku 100th Anniversary que j'achète. J'ai trouvé le petit fil d'or tissé dans la cravate tout mignon.
La prise en main est superbe. C'est un stylo extrêmement léger. Tout doux. La plume est assez rigide ; elle n'aime pas les papiers texturés comme le Crown Mill vergé, ce qui me fait penser qu'elle n'a pas de souplesse. Mais je la trouve néanmoins très douce, très agréable.
Les celluloïds étant réputés perdre leurs couleurs aux UV, ce stylo a droit à l'étui capitonné posé sur le bureau où siège mon vénérable Duofold.

A les voir comme ça, on ne dirait pas que plus de 90 ans les sépare, n'est-ce pas ?
En résumé et en conclusion, ce stylo, d'un rose poudré, avec ses jeux de transparence, ses lignes courbes et sa plume douce m'a fait penser à ce poème.

Nubes
Islas del cielo, soplo en un soplo suspendido,
¡con pie ligero, semejante al aire,
pisar sus playas sin dejar màs huella
que la sombra del viento sobre el agua !
¡Y como el aire entre las hojas
perderse en el follaje de la bruma
y como el aire ser labios sin cuerpo,
cuerpo sin peso, fuerza sin orillas !
Octavio Paz, Libertad bajo Palabra
- - -
Nuages
Îles du ciel, souffle en un souffle suspendu,
le pied léger, semblable à l'air
marcher sur ses plages sans laisser plus de trace
que l'ombre du vent sur l'eau !
Et comme l'air entre les feuilles
se perdre dans le feuillage de la brume
et comme l'air être des lèvres sans corps,
corps sans poids, force sans bords !
Octavio Paz, Liberté sous Parole
- - -
papier : Tomoe River 52 g/ m²
sur les photos stylo fermé et la première photo du stylo entier ouvert, le fond est une marmotte de La Fée Jaja Bosse, aka Mrs Hobie.
Photos de mon chéri.
- - -
PS : si il y a un mot que vous ne comprenez pas, vous le trouverez certainement dans le glossaire

- - -
Quelques chiffres
référence chez Aurora : 888-VE
poids avec capuchon 22,19g
poids sans capuchon 15,23 g
diamètre corps 14,2 mm
diamètre section de 10,4 à 12,2 mm
longueur de la section 18 mm depuis sa gorge (diamètre le plus étroit) jusqu'au bord du filetage (filetage exclus).
longueur avec capuchon 136,6 mm
longueur sans capuchon 130 mm
longueur de la plume sortie 22,2 mm
largeur du bec 1,7 mm
hauteur de la fenêtre 5 mm
- - -
Autres revues sur des Aurora 88
par ordre antichronologique
Aurora 88 Black Satin par Scriptorium06
viewtopic.php?f=26&t=20411
Aurora 88 Amare par Johndorian
http://stylo-plume.org/viewtopic.php?f=26&t=20314
AURORA Oceano Atlantico L.E. 444/480 par Caribou
http://stylo-plume.org/viewtopic.php?f=26&t=20296
Aurora 88 Black Mamba par Jddegap
http://stylo-plume.org/viewtopic.php?f=26&t=18992
Stylo Plume Aurora 88, Résine Noire, Attributs or, 801 par Fabrice
http://stylo-plume.org/viewtopic.php?f=26&t=18913
[Aurora 88 Ottantotto Anniversario] petite revue par Piautre
viewtopic.php?f=26&t=15661#p243067
Aurora 88 Ottantotto Anniversario LE par Hobiecat
http://stylo-plume.org/viewtopic.php?f=26&t=15184
Auroro 88 Capuchon Métal M architecte par Dan Smith par Combava
viewtopic.php?f=26&t=14716
Aurora 88 Noir/Chrome par Hobiecat
viewtopic.php?f=26&t=8623
- - -
Aurora Plumes STUB vs IT par Jddegap
http://stylo-plume.org/viewtopic.php?f=26&t=19479