




J’hésitais d'en faire la présentation puisque, sauf la couleur et le feed en ébonite de mon exemplaire, c’est le même Libra en résine acrylique que celui que nous a fait découvrir o1984 , il y a déjà un an et demi.
C’est aussi le même que celui, plus récent, de Fdelbano, sauf que le sien est en ébonite …
Il y a aussi le stylo-plume de darazs, en ébonite également, et qui lui dispose d’une plume architect.
Mon exemplaire couleur ivoire est donc différent et je peux faire une revue qui ne sera pas exactement un doublon.


Le positionnement à la fois technique et commercial de cette marque est tellement particulier que je crois utile de vous faire part de ma satisfaction, mais également de mes réserves.
Au moment de passer commande, voici quelle était mon interrogation principale : pourquoi un stylo-plume de taille kingsize, équipé d’une plume or 18 carats et d’un système d’alimentation à piston, coûterait-il deux fois moins cher qu’un modèle de taille inférieure comme l’Aurora Optima et le Pelikan M800 noir, par exemple, ou de 3 à 4 fois moins cher qu’un modèle de taille identique, tels le Montblanc 149, le Pelikan M1000 ou le Visconti Homo-Sapiens, tout en offrant un choix de plumes beaucoup plus vaste


Nota : sur cette photo, j'ai écrit avec un Waterman 12 et non avec le Libra.
Déjà, ce ne sont pas du tout les mêmes plumes !
Pour mon goût, les deux italiens, surtout le Santini, souffrent d'un déséquilibre esthétique :

Avant d'entrer dans les détails, voici un résumé de ce qui explique, à mon sens, les prix (relativement) abordables chez Santini :
- Une conception extrêmement simple, plutôt maligne, d’un corps presque d’une seule pièce moulé en résine d’acrylique.
- Un étrange piston très imposant. Sur son site, la marque insiste sur ce qu'elle fait (corps, plume, conduit), mais elle passe totalement sous silence le piston ; o1984 pense que c’est un kit "Scmidt KFH 450 Piston Fountain Pen" :
https://www.schmidttechnology.com/en/sc ... gue_en.pdf
- L’absence d’un véritable housing.
L’avantage de cette version claire, c’est que les différentes parties techniques sont révélées à contre-jour … le mécanisme est énorme !



On comprend pourquoi le corps est lui-même disproportionné pour pouvoir le loger et tout de même laisser une place normale à la réserve d'encre.

Par delà l’unique bague le séparant du bouton du piston qu’un outil ad hoc permet, j’imagine, d’extraire pour accéder au mécanisme, le corps moulé d'une seule pièce présente une ergonomie remarquable, avec une section très longue dotée d'une partie concave d'un minimum de 9 millimètres, disposant d'un renflement final qui évite aux doigts de retomber sur la plume.
Le filetage en est très éloigné. si néanmoins il devait entrer en contact avec une partie de la surface d'un doigt, il est tellement fin que je ne le sens pas.

Cet aspect fait naître des réserves pour le fonctionnement sur le long terme ; le capuchon de mon Parker Duofold âgé de 95 ans, la première année d'un stylo en plastique, s’enclenche plus facilement sur son pas de vis que celui de ce Santini, vraiment trop fin !
Finitions approximatives :

Côté capuchon, ça manque d'élégance mais c’est vraiment bien pensé :

La base comporte une surépaisseur que la transparence révèle, destinée à y graver le filetage mâle, et une large bague en or recouvre totalement cette partie creusée afin de renforcer l'endroit. Je n'ai absolument aucune idée du procédé mis en œuvre pour apposer cette bague ... à moins qu'elle ne soit déposée dans le moule avant d'y faire couler la résine

La (belle) plume, son conduit en ébonite et son logement :


La plume est juste posée sur le conduit sans le moindre petit ergot de maintien.


Le constat, c'est qu'il n'y a pas de véritable housing que l’on visserait à l’entrée de la section, mais simplement une partie femelle encollée à l'intérieur du stylo plume dans laquelle glisse le conduit en ébonite, sans beaucoup de friction. (on en aperçoit la fin, sur la vue en haut à gauche, quand la transparence de l'acrylique révèle la partie réservoir d'encre au bout du housing.
Edit du 24 11 2021, voir ICI; il y avait bien un bloc-plume se dévissant, mais tellement bloqué lors de l'ajustement que la plume sortait quand je voulait dévisser ...
A plusieurs reprises lors de mes essais, j'ai pu constater que la plume se translatait un peu trop aisément sur le conduit.
Un avantage à cela : il est aisé de faire évoluer le débit.
Néanmoins, l'exercice des pleins sur les lettres descendantes avec une plume flexible étant gourmand, mes essais confirment qu'il est préférable d'utiliser une encre bien fluide.
J'ai finalement opté pour de l'Aurora noire, regrettant alors que les déliés soient moins fins que ceux que j'obtenais avec l'Edelstein Garnet.
L'écriture ...

Sur la vue du bas, j'aime cet effet de tension de surface qui retient l'encre entre les becs écartés à leur maximum.
La flexibilité est bien là comme annoncé de F à B, mais, et pour cela le stylo n’y peut rien, ce type d’écriture est plus abordable à ceux qui écrivent droit ou légèrement penché sur la gauche qu'à ceux qui, tout comme moi, penchent leurs lettres sur la droite mais qui en plus tournent leur plume sur la gauche, car au moment d'appuyer fortement pour marquer les "downstrokes", les becs de la plume ne sont absolument pas placés perpendiculairement au mouvement.

Il m'a donc fallu trouver une position dont les contraintes me conviennent, (à droite sur la photo), pour utiliser mon écriture penchée à droite avec le flex.



Autre possibilité que je vous montre ci-après en ligne 2 : garder la prise en main qui m'est habituelle depuis longtemps et écrire "droit".
Sur la quatrième ligne, un exemple avec mon écriture ordinaire sans jouer sur le flex ; le trait équivaut à du M apposé avec une plume bien souple, c'est agréable, ça rappelle un Pelikan M1000, (si l'on ignore le ressenti procuré par la prise en main d'un stylo-plume autrement plus luxueux).

C'est amusant une plume flexible :

