De mon côté, ma stratégie, tout en finesse, a consisté en une délicate imprégnation, une subtile et progressive acculturation :
"
Tu as vu celui-là ? Il est beau, non ? Tu veux l'essayer; il écrit beaucoup trop fin pour moi ? Ce sera bien pour tes pattes de mouches", etc.
Et cette stratégie a parfaitement fonctionné, mieux que prévu, au-delà de toute attente, excessivement !
Maintenant, quand le facteur dépose un colis qui
m'est destiné, j'ai droit à : "
C'est quoooooi ?,
C'est un stylo ?", "
Un quel ?", "
Je peux essayer ?", ...
Même plus moyen de recevoir un colis en confinement, d'ouvrir un emballage tranquille !
Et puis les encres !
"
Cette semaine, il me faudrait un rouge un peu rosé, mais surtout pas trop rosé, mais quand même un peu".
Et quand je vois ses marmottes rebondies, elles débordent de toutes parts !
Elle a plus de stylos de notre ami Matthieu que moi, pourtant, normalement, c'est mon ami, non ?
Je veux dire mon ami à moi ! Qui fait des stylos pour MOI...
Enfin, sur le rebord de l'évier de la cuisine, les sections qui trempent dans l'eau sont plus souvent celles de ses stylos que celles des miens...
Ah ! Ces nouveaux convertis ! Plus catholiques que le pape !
Et puis, il y a une histoire de mousses dans le Kokedera, le Saihō-ji, mais ça, c'est une autre histoire, une histoire d'infini, et je ne puis vous la dire ici.

Cari.
"La tradition, c'est nourrir les flammes, pas vénérer les cendres" (Gustav MAHLER).