J’ai retrouvé l’autre jour, dans un tas de « papiers à jeter », le carnet de recettes de ma mère, égaré depuis longtemps ; Elle me l’a donné.

C’est un très robuste cahier de 192 pages, 16 x 22 cm, cousu, entoilé, au papier séyès plutôt jauni sur les bords.
C’est dommage : je ne trouve pas le nom du fabricant.

Il fut offert à ma mère par sa belle-sœur, à la fin de 1957, laquelle, en prévision du futur mariage de mes parents, avait pris soin d’y recopier, parfois au stylo bille, souvent au stylo-plume, bon nombre des recettes de plats qu’elle-même appréciait. Ma tante avait décidé de séparer les desserts en commençant la recopie des recettes sucrées aux deux tiers du cahier.
L'écriture de ma tante, âgée aujourd'hui de 90 ans :

Un bleu encore beau, sans doute une encre en flacon.
Une recette lue et relue :

Dommage, c'est au stylo-bille.
C’est amusant à constater : pour les recettes de plats en sauce et autre nourriture roborative, il n’y a pas eu beaucoup d’ajouts à cette copie initiale, par contre, du côté de la pâtisserie, où certaines pages sont éclaboussées de tâches de lait, d’œuf, … etc, j’identifie trois écritures : celle de ma mère, celle de mon père, (au stylo bille au cours des années 60), et la mienne, en 1971-1972, au stylo-plume, d’une écriture, sinon belle, disons appliquée du collégien de 11 ans que j’étais alors.
Pour moi, qui ai bazardé tous mes cahiers et classeurs, sauf ceux de la terminale, ce sont des retrouvailles très émouvantes, d’autant plus que, selon le procédé connu, ma mémoire à désormais retrouvé ces moments d’écriture gourmands, lorsque, intéressé, je recopiais ces recettes de gâteaux dans l’idée d’en goûter la concrétisation, dont je laissais le soin à ma maman.
A cette époque, j’utilisais des Stypen à mini cartouches internationales.
Il me semble que c’était avant la commercialisation de l’encre bleue effaçable.

Le bleu pâle de la recette du gâteau Mousseline me rappelle quelque chose, couleur à l’origine plus sombre.

Le gris du Caramel ne m’évoquant absolument rien, je crois bien qu’il s’agissait à l’origine d’une encre noire.
Manifestement, j’ai ouvert le stylo à la 4e ligne pour presser la cartouche et augmenter le débit.
L'écriture, moins soignée mais plus affirmée, montre qu'il a dû s'écouler une ou deux années entre ces deux copies.
