
Dur de résumer en deux lignes l’histoire d’une entreprise plus que centenaire (fondée en 1919) et de ses stylos. La seule chose notable dans le cas du Curidas, c’est qu’il a été pensé dans un but d’efficacité, de rapidité d’ouverture.
Mon histoire avec la marque
Là, j’ai plus de choses à dire. J’adore les plumes japonaises, je possède plusieurs Pilot (Capless, Falcon, Custom, MR, Plumix, Vortex), Namiki (Tradition et Empereur), Platinum (Preppy, Plaisir, 3776), Sailor (1911, Lecoule, King of Pen). Je crois que je vais ouvrir un magasin ! (Non mais ça va pas ?! Je les garde!) Mais j’ai de quoi faire pour tous les goûts, tous les budgets et chaque stylo, chaque plume m’a donné entière satisfaction. J’aime aussi les stylos du style du Capless, comme le Lamy Dialog 3, pour leur facilité et leur d’ouverture. Donc quand j’ai vu le Curidas, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté.
Cela fait quelques jours maintenant et je suis bien content de cet achat.
Description du stylo
Il s’agit d’un beau bébé. Il mesure 153 mm de long pour 13,8 mm de diamètre (tout le long du stylo). Sur la photo, on voit la différence avec un Capless qui mesure 140 mm de long pour 12 mm de diamètre maximal. À titre de comparaison avec un autre stylo que vous connaissez tous au moins de nom, le Montblanc 149 mesure 144 mm de long pour 15 mm de diamètre maximum.

Le stylo est fait en plastique translucide, qui est très agréable en main, donne confiance au niveau de la qualité de fabrication et, chose très positive, qui ne garde pas les traces de doigts.
L’agrafe est amovible mais elle ne gène pas : contrairement à celle du Capless, elle est très en retrait de la plume. Par contre, une bosse sous la section sert à accueillir une partie du capot de fermeture de la plume : elle est très mal placée pour moi et assez désagréable.

Parlons de ce capot justement. C’est un système de fermeture simple (simpliste?) en plastique gris. Il est assez fin mais a l’air solide et il est bien protégé. Il évite les fuites intempestives, le séchage de la plume et les accidents de manière générale.
Au niveau du démontage, la section se dévisse puis tout le reste est tenu assemblé par des petits tenons qu’il suffit de faire tourner pour passer au niveau suivant du stylo.

Enfin, les modèles : le stylo existe en 5 couleurs : cristal, fumée, vert, bleu, rouge. Leurs noms véritables sont plus exotiques mais la couleur est relativement standard. Dans toutes les couleurs, il existe trois tailles de plumes : EF, F, M. Sachant que j’écris petit, je penchais vers la EF, puis je me suis rappelé qu’on parlait d’un Platinum et j’ai pris une F.
La boîte
La boîte est très simple, fonctionnelle, moche. Elle fait son travail, elle est facile à ouvrir et on la range honteusement dès qu’on peut. Ou on la jette, au choix. Elle contient tout de même le nécessaire. Le stylo bien sûr, un petit livret de mode d’emploi (même si le stylo se démonte très facilement sans outil), la garantie, une cartouche et une espèce de morceau de plastique gris tout aussi moche que la boîte qui sert en fait à retirer et replacer l’agrafe.

En main, en écriture
Le stylo tient très bien en main, il est très agréable en dehors de cette petite bosse sous la section. Le diamètre du stylo étant régulier, il suffit de reculer un chouilla les doigts et ça passe, mais on est obligés de le faire (je trouve).
Le piston pour rétracter la plume (il a un petit nom ?) est très long, très imposant (pareil, on sent la qualité de fabrication) mais s’utilise facilement à une main. C’est très agréable pour moi : je déteste garder un stylo ouvert mais je dois, au travail, prendre plein de petites notes très courtes. Le fait d’avoir une plume rétractable est particulièrement agréable plutôt que de devoir déclipser ou dévisser un capuchon.
Au niveau de la transparence, j’ai eu une petite surprise. En effet, le corps du stylo est translucide mais les pièces internes sont nombreuses et surtout un adaptateur passe autour de la cartouche ou du convertisseur et empêche de voir le niveau d’encre. Je ne trouve pas ça particulièrement dommage mais certains vont peut-être regretter d’avoir un stylo transparent pour ne pas voir ça.
Au niveau de l’écriture, enfin, j’ai donc pris une plume F. Je l’ai encrée avec mon encre quotidienne : l’encre noire de Cross. J’aime beaucoup sa fluidité et la profondeur de son noir. L’écriture est très agréable : pas de raté dans le débit, pas de problème de séchage ou de trace intempestives, tout va bien. La plume glisse très bien sur le papier mais on la sent, de la même manière qu’une petite brise se sent dans les cheveux sans empêcher de marcher. Elle n’a aucun flex.

Conclusion
Un Capless du pauvre ? En un sens, oui, avec les matériaux utilisés qui n’ont rien de noble, il est difficile de considérer ce stylo comme un haut de gamme. Pourtant il est particulièrement agréable, je m’y suis très vite attaché. Peut-être aurons-nous un jour un Curidas dans des matériaux nobles et, ce jour, Platinum aura fait un carton plein (pour mes goûts en tous cas). En attendant, pour 80 €, soit le prix d’un Capless auprès de certains revendeurs, le choix est difficile entre les deux. L’un sera plus noble et l’autre plus utilitaires.