Mes chers Amis, vous me pardonnerez ce long silence. Non que j'aie boudé vos belles créations que je regarde avec bonheur, haïkus et photos continuant de dialoguer en surprise et en beauté, des salades sur asphalte de Misko au mystérieux regard croisé de jddegap, en passant par les magnolias de confinement de Gérard !
Mais je me sentais incapable de prendre la parole en haïku. J'ai partagé mon temps entre le travail virtuel mais bien réel, les soins de veiller à ce que mon père qui aura, tenez-vous bien, 88 ans demain jour du déconfinement, ait bien tout ce dont il avait besoin, que je lui ai apporté régulièrement, j'ai assuré également assuré toutes les autres courses domestiques afin d'éviter à ma femme asthmatique et allergique de prendre le risques d'aller s'exposer en grand magasin, suivi l'évolution de la santé de deux personnes de ma famille, un cousin et sa compagne, que j'aime tous deux beaucoup, qui ont été atteints mais se sont remis après tout de même pour mon cousin un séjour à l'hôpital quoique sans respirateur ni réanimation, heureusement.
Ce qui restait de ce temps, je l'ai donné à la lecture, à quelques promenades protégées dans mon quartier, promenades dont j'ai rapporté de nombreuses images dont celle du haïku d'aujourd'hui, et que vous verrez au fil des jours et semaines à venir avec de nouveaux haïkus j'espère. J'ai beaucoup contemplé aussi, filmé, écrit de longs poèmes qui n'avaient pas leur place ici bien qu'ils aient suivi les étapes de ces 55 jours - je compte à partir du premier lundi pendant lequel les gens avaient encore le droit de voyager officiellement. Mais de ces poèmes là, je vous parlerai ensuite dans un autre sujet si vous le voulez.
Je tiens à vous remercier chers Misko, Gérard et Jérôme, de vous être manifestés par messages privés à plusieurs reprises, vous inquiétant de savoir si j'allais bien. Sachez que vos signes amicaux m'ont infiniment touché !
C'est comme si la rareté du haïku avait épousé le silence et ce silence je l'ai observé spontanément, il s'est fait de lui-même, sans préméditation. J'en sors aujourd'hui, dernier jour du déconfinement, car ce silence, en dépit de toutes les angoisses, de toutes les souffrances, des incertitudes qui vont continuer de nous habiter, de la difficulté de l'avenir pour beaucoup d'entre nous, ce silence, en tant que tel, je l'ai aimé. Il est donc logique et légitime qu'au moment où il va céder la place à un retour au moins partiel de la vie affairée, je lui rende hommage d'un haïku. c'est ce que je fais ce matin, ou plutôt ce Midi Trente-et-une minutes du Dimanche 10 Mai 2020, à Lyon :
