Oh ! Un stylo à deux balles ! Je veux dire... À moins de vingt euros. Faut-il vraiment se fendre d'une deuxième revue sur ce prestigieux forum pour un moderne morceau de plastoc qui n'a rien de « précieux », muni d'une pauvre pointe en ferraille à ferrer les mules ?
La réponse est « oui » car, d'une part, la revue d'Invictus a perdue ses photos dans la déconfiture d'Hostingpics ; c'est toujours triste une revue qui perd ses photos. Et, d'autre part, je dois lui opposer un démenti retentissant !
« Il s'est avéré que le Junior était incontinent du "cul"… », écrivait-il en avril 2017 alors qu'il relatait l'échec de la conversion en eyedropper d'un Sailor Profit Junior Demonstrator, ou Skeleton. Mais comme le titrait le regretté Frédérique Dard : « J'ai essayé : on peut ! »
Je me suis procuré ce stylo il y a plusieurs années dans un konbini des faubourgs d'Hamamatsu. Depuis, il n'a guère quitté mes différents sacs, photo ou à dos. Malgré tout, son état reste impeccable. Un Kaweco Sport, transparent lui aussi, a bien essayé un temps de le supplanter mais je le trouve moins agréable à l'usage avec sa plume M et le bébé Sailor a vite retrouvé sa place. Attention, je ne dis pas que la plume du Kaweco n'est pas une bonne plume ! Je dis juste que je préfère la MF de Sailor. J'ai noté aussi que, bien que je le possède depuis beaucoup moins longtemps et qu'il soit plus souvent resté dans le plumier que parti en voyage, le Kaweco présente quelques signes de ternissement quand le Sailor affiche toujours une belle transparence.
Place aux images.
Le Profit Junior fonctionne soit avec les cartouches de la marque, soit avec un convertisseur dont la contenance ne dépasse guère celle d'une cartouche internationale. Autant dire ridicule !

D'où la nécessité absolue de le convertir en eyedropper. Pour cela une goutte de

Remplissage à la seringue. Pas plus haut que le bord ! J'ai choisi de la Callifolio Violet. Violet, c'est bien pour un écolier, non ?
Attention ! On ne revisse pas le corps sur la section mais bien la section sur le corps sous peine des graves déconvenues que je vous laisse imaginer… Et on sert fort, jusqu'au blocage. En serrant suffisamment, la graisse silicone devient même superflue.

Quand c'est plein, la panne sèche n'est pas pour tout de suite !

J'aime voir l'encre envahir la section. Le conduit translucide mène joliment la lumière jusqu'au bout de la plume.

Et c'est parti pour des pages et des pages et des pages et des pages et des pages…
Un jour je vous parlerez plus en détail de ces plumes MF de Sailor. J'en ai plusieurs qui procurent des expériences variables mais toujours amusantes : juste assez fines pour un usage quotidien mais assez larges pour laisser voir le caractère de l'encre.
Je sais ! J'aurais pu faire appel à un modèle main. J'en compte parmi mes relations de travail mais elles sont toutes cruellement vénales.

La réunion s'éternise ? Vous pouvez tromper l'ennui en jouant avec l'encre et la lumière. Résistez malgré tout à l’irrépressible envie de dévisser le corps. Vous vous attireriez de désagréables remarques sur votre désintérêt.

Même pas peur !

Je précise pour les sceptiques que j'ai converti ce Sailor en eyedropper il y a trois ou quatre ans. La fiabilité du montage ne fait donc, pour moi, aucun doute.
Voilà ! J'espère que ça vous a plu.
Nota : le Sailor Profit Junior Skeleton n'est pas régulièrement distribué en France mais on peut se le procurer, pour moins de vingt euros, auprès des marchands nippons qui sévissent sur la baie ou la marketplace de la zone.