Plumes de chardonneret, c'est joli, ça. Mais les chardonnerets, qui n'ont aucune méfiance, se font croquer à la douzaine par les chats : surveillez votre Balance
Ne prenez pas de précautions oratoires, c'est inutile

. Adaptation, oui, certainement, parce qu'il entre dans cette prévention contre le poids une part psychologique, bien sûr : on écrira beaucoup plus facilement avec un stylo qui vous attire, au hasard un Yukari Royale

. Il faudrait peut-être aussi que je m'enlève de la tête que 9 fois sur 10, le surpoids est ajouté artificiellement pour que le client ait l'impression d'en avoir pour ses sous, quelque chose de plus dense en main étant perçu comme de meilleure qualité, ça aiderait peut-être

. Je plaisante : depuis des années, j'ai vraiment du mal à écrire, je veux dire écrire longtemps avec un stylo lourd. J'essaie toujours de comprendre d'où ça vient : si le poids entre d'abord en ligne de compte, la forme y est évidemment pour quelque chose, la manière dont la plume se comporte aussi, de même que la manière de tenir l'instrument et d'écrire.
Un Pelikan 800 pèse 21 grammes sans capuchon, sans être exagérément gros, avec une plume que j'aime vraiment bien. Or avec lui, ma main se crispe presque immédiatement, ne parvient plus à trouver des marques qu'elle trouvait autrefois. Là, c'est et le poids et la forme qui jouent. Pareil avec le Man rentré il y a quelques jours, 27 grammes, pas plus gros que l'autre, corps cylindrique. C'est cuit tout de suite avec lui aussi, le rejet étant accentué par la perception de la plume trop sèche. J'ai au bout de trois lignes la main qui fait mal. J'adore mon gros Susutake en bambou avec sa marche abrupte et sa bonne grosse Naginata Togi, je me cale parfaitement, mais je ne l'emploie jamais pour écrire longtemps.
Dès que je reviens à un stylo qui pèse entre 10 et 15 grammes, disons moins de 20, c'est immédiatement un plaisir, un soulagement. Plus de crispation. Un Balance, c'est 10 grammes, c'est d'une précision parfaite, il me tombe en mains à la perfection, rien ne se crispe. Pareil pour les Pilot/Namiki que j'affectionne, ou même les gros Aurora, 15 grammes, plus gros, mais qui ne me fatiguent pas une seconde la main (et non, ce n'est pas uniquement parce qu'ils sont encore tous frais !). Ca n'a bien entendu pas seulement à voir avec le poids, mais aussi avec ma façon d'écrire et de tenir le stylo. Mon écriture s'est un peu allégée, j'ai depuis quelque temps une façon un peu zarbi et pas très élégante de tenir naturellement le stylo. Je remarque aussi que j'ai beaucoup plus de facilité avec un stylo fuselé dont la ligne est ininterrompue, sans filets pour la casser : s'il est un peu plus lourd, j'ai moins de mal.
Jimmy