Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâce
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Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâce
Ah, les retours en grâce. Il y a deux ans ou quelque chose comme ça, j’achète neuf pour une soixantaine d'euros un Lamy 2000 à plume EF, un stylo que j’avais depuis longtemps envie d’essayer à cause de son dessin. Le stylo arrive, la plume n’est pas extraordinaire, équivalente à une fine, sans rien de particulier, ni douce ni très accrocheuse. Un stylo pas désagréable, mais sans rien de plus, pas de coup de foudre ni même d’intérêt particulier, l’impression d’avoir foutu des sous en l’air comme c'est trop souvent le cas. Quinze jours après, le piston lâche sans que je ne prenne la peine de le réparer, vu le peu d’intérêt ressenti pour l’instrument.
Il y a quelques jours, je le retrouve au fond d’une boîte et je me dis que c’est trop con, que je ne vais pas m’avouer vaincu devant un piston allemand, non mais. Je le répare donc. Pour être honnête avec toi, lecteur ou lectrice ébahi dont je vois bien les grands yeux émerveillés, tu aurais pu en faire autant, c’est d’une simplicité enfantine, d’autant plus qu’il n’y avait là-dedans rien de grave.
Pouf-pouf, Iroshizuku inside cette fois, grat-grat sur un cahier Moleskine au papier ivoire très lisse... et là, Ô Lôôôôd’, Ô Djiiizeuss, un miracle : la plume est adoucie, précise, l’encre coule à flots, ce qui magnifie la couleur de l’encre (guess laquelle ?) malgré la plume fine, la tenue en main du coup en devient agréable et l’objet sans fioritures comme sympathique, l'envie me prend de jouer les Nicolas Bouvier et de l’emmener faire le tour de la terre au fond de mon p’tit sac. Ce stylo a retrouvé la place que je comptais vaguement lui donner, catégorie stylos rustiques façon godasses de marche à emmener partout, qui comprendrait ses demi-frères Safari et Al-star, le Capless, un petit Pelikan genre 2xx ou 400, pourquoi pas un vieux Waterman 52 1/2 V et le Pilot Custom 74, ce dernier faisant la course en tête. Encore qu'un stylo plus raffiné que ceux-là puisse faire un bon compagnon de voyage et de chambres d'hôtels italiennes. Avant de m’égarer une fois de plus, comme il faut bien une morale à cette anecdote totalement passionnante, la voilà : les goûts évoluent, une encre peut changer le caractère d’une plume, on peut redécouvrir un stylo qu’on aurait pensé ne jamais apprécier. Je devine, lecteur, tes yeux ahuris devant une telle sagesse.
Dis maman, est-ce que ça dure, l’amour ? Tais-toi et mange ta soupe, Juan, tu m’as déjà demandé hier la même chose à propos d’un autre.
Dans un genre très différent, j’ai ressorti il y a un moment du placard un Pilot Falcon d’abord dédaigné et qui ne me quitte plus. J’aime bien les petits retours en grâce.
Jimmy
Il y a quelques jours, je le retrouve au fond d’une boîte et je me dis que c’est trop con, que je ne vais pas m’avouer vaincu devant un piston allemand, non mais. Je le répare donc. Pour être honnête avec toi, lecteur ou lectrice ébahi dont je vois bien les grands yeux émerveillés, tu aurais pu en faire autant, c’est d’une simplicité enfantine, d’autant plus qu’il n’y avait là-dedans rien de grave.
Pouf-pouf, Iroshizuku inside cette fois, grat-grat sur un cahier Moleskine au papier ivoire très lisse... et là, Ô Lôôôôd’, Ô Djiiizeuss, un miracle : la plume est adoucie, précise, l’encre coule à flots, ce qui magnifie la couleur de l’encre (guess laquelle ?) malgré la plume fine, la tenue en main du coup en devient agréable et l’objet sans fioritures comme sympathique, l'envie me prend de jouer les Nicolas Bouvier et de l’emmener faire le tour de la terre au fond de mon p’tit sac. Ce stylo a retrouvé la place que je comptais vaguement lui donner, catégorie stylos rustiques façon godasses de marche à emmener partout, qui comprendrait ses demi-frères Safari et Al-star, le Capless, un petit Pelikan genre 2xx ou 400, pourquoi pas un vieux Waterman 52 1/2 V et le Pilot Custom 74, ce dernier faisant la course en tête. Encore qu'un stylo plus raffiné que ceux-là puisse faire un bon compagnon de voyage et de chambres d'hôtels italiennes. Avant de m’égarer une fois de plus, comme il faut bien une morale à cette anecdote totalement passionnante, la voilà : les goûts évoluent, une encre peut changer le caractère d’une plume, on peut redécouvrir un stylo qu’on aurait pensé ne jamais apprécier. Je devine, lecteur, tes yeux ahuris devant une telle sagesse.
Dis maman, est-ce que ça dure, l’amour ? Tais-toi et mange ta soupe, Juan, tu m’as déjà demandé hier la même chose à propos d’un autre.
Dans un genre très différent, j’ai ressorti il y a un moment du placard un Pilot Falcon d’abord dédaigné et qui ne me quitte plus. J’aime bien les petits retours en grâce.
Jimmy
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
Jolie histoire.
En titre, j'aurais mis "Le miracle de l'Iroshizuku".
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
Cette petite histoire de plumes et de vie fait du bien cinq minutes avant de partir faire cours : merci Jimmy !
(j'ai une heure libre de 9 à 10 heures : je passe donc par la poste)
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
Ah le Lamy 2000! Ravi de voir que tu aies pu le réparer... Alors qu'est-ce qu'il avait exactement comme souci? Je me suis toujours demandé comment se démontait la bête...
Un truc m'étonne, le fait que tu n'aies pas apprécié sa plume. J'ai acquis une EF pour ce qui me concerne et son comportement m'a vraiment plu d'emblée, doux, juteux... bon ok ce n'est pas de l'EF japonaise mais ça fait son job sans raté, bref pas transcendant mais trés agréable.
Il n'y a qu'un truc qui m'a géné à l'usage, il me glisse des mains. En fait sa forme fuselé n'arrète pas mes doigts ou bien c'est la matière. Bref j'aime vraiment ce stylo pour sa solide austérité mais... voilà!
Bon et alors, la Kiri Same avec lui elle donne quoi?
Un truc m'étonne, le fait que tu n'aies pas apprécié sa plume. J'ai acquis une EF pour ce qui me concerne et son comportement m'a vraiment plu d'emblée, doux, juteux... bon ok ce n'est pas de l'EF japonaise mais ça fait son job sans raté, bref pas transcendant mais trés agréable.
Il n'y a qu'un truc qui m'a géné à l'usage, il me glisse des mains. En fait sa forme fuselé n'arrète pas mes doigts ou bien c'est la matière. Bref j'aime vraiment ce stylo pour sa solide austérité mais... voilà!
Bon et alors, la Kiri Same avec lui elle donne quoi?

Modifié en dernier par Loositen le 25 mai 2011 14:05, modifié 1 fois.
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
Perdu, pas Kiri-same, l'autre
! La plume étant bien alimentée, la couleur est magnifique et changeante même avec une plume fine.
En fait, c'était seulement le piston qui s'était déboîté de la tige sur laquelle il est juste enfiché et mis de travers dans le cylindre. Ca se démonte très facilement, on dévisse la section (au niveau des petits tétons), on continue à l'autre bout de dévisser le bouton de piston après le point de blocage, on sort le joint, on le remet en place et on revisse le tout. C'est à la portée d'un enfant curieux.
Je n'avais rien trouvé à cette plume d'entrée. Moyennement douce, elle gratouillait vaguement dans les lointains sans être désagréable, rien de transcendant. La Pilot l'adoucit, comme c'est souvent le cas. Le stylo ne me glisse pas plus des mains que ça. Juste un stylo qui donne l'impression d'être bien costaud, avec lequel on s'imagine bien écrire calé au creux des pierres à l'abri du vent sur une côte atlantique. En fait je dis ça, mais je triche, j'utilise depuis des années des Tradio pour ce faire ! Et pour les chambres italiennes, mon Pelikan tortoise adoré des années 30 est un instrument de rêve !
Jimmy

En fait, c'était seulement le piston qui s'était déboîté de la tige sur laquelle il est juste enfiché et mis de travers dans le cylindre. Ca se démonte très facilement, on dévisse la section (au niveau des petits tétons), on continue à l'autre bout de dévisser le bouton de piston après le point de blocage, on sort le joint, on le remet en place et on revisse le tout. C'est à la portée d'un enfant curieux.
Je n'avais rien trouvé à cette plume d'entrée. Moyennement douce, elle gratouillait vaguement dans les lointains sans être désagréable, rien de transcendant. La Pilot l'adoucit, comme c'est souvent le cas. Le stylo ne me glisse pas plus des mains que ça. Juste un stylo qui donne l'impression d'être bien costaud, avec lequel on s'imagine bien écrire calé au creux des pierres à l'abri du vent sur une côte atlantique. En fait je dis ça, mais je triche, j'utilise depuis des années des Tradio pour ce faire ! Et pour les chambres italiennes, mon Pelikan tortoise adoré des années 30 est un instrument de rêve !
Jimmy
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
Belle histoire, il m'arrive ce genre de chose avec des livres que je n'ai pas lu depuis longtemps et que j'avais oublié.
En ce moment je me laisserai bien tenter par un Lamy Safari.
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
Très jolie histoire en effet dont je mes suis délectée au petit déjeuné.
Plaisante façon de commencer la journée : Les retrouvailles inattendues et inespérées entre le maître et l’objet
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Re: Du Lamy 2000, des stylos de voyage et des retours en grâ
C'est amusant de tomber sur ce fil alors que Toulouse Stylos m'a appelé aujourd'hui pour m'avertir que mon Lamy 2000 était revenu de réparation (tombé sur la plume). J'espère que la plume sera au moins aussi bien qu'avant.
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