Jusqu'en 2004, environ, les seules encres pour stylos dites permanentes étaient les bleu-noir ferrogalliques et l'encre de chine Pelikan pour stylos.
En 2004 est apparu sur le marché la marque noodler's qui vendait (et vend toujours) sa première encre permanente dite "bulletproof", soit à l'épreuve des balles. La naissance de ce produit serait le résultat d'une demande ou pari portant sur une encre indélébile pouvant être utilisée pour les mots croisés sur papier journal, pour la petite histoire voir ce lien (http://www.boston.com/business/globe/ar ... nk_supply/).
Depuis lors ce sont successivement les marques suivantes qui ont proposé des encres permanentes pour stylos:
- Private Reserve
- Sailor (pigmentée)
- Platinum (pigmentée)
- De Atramentis (nanoparticules)
- Montblanc permanente noire et bleue (idem que De Atramentis ?)
- Super 5 (?)
La bulletproof présentée ce soir est la 1er de la marque a être commercialisée. Son créateur met en avant :
- le coût faible de l'utilisation d'un stylo plume avec de l'encre par rapport à certains (lesquels ?) bille de sécurité,
- l'impossibilité d'altérer des chèques (je sais pas vous, mais moi la dernière fois que j'ai émis un chèque ça remonte à 20 ans!)
- la fabrication locale 100% USA,
- la valeur mise sur la produit et non l'emballage,
- et d'autres choses que j'ai oublié (voir http://noodlersink.com/why-noodlers/)
L'encre se présente dans une simple bouteille contenant environ 88 ml soit un poids (et non un volume, sauf erreur) de 3 onces USA. A noter que la bouteille est pleine jusqu'à ras-bord. Prudence lors de l'ouverture du flacon.
L'étiquette:

Expérience faite cette encre laisse un très fin film noir sous la plume. Ce film ne forme pas de dépôts et n'entrave pas, même à la longue, le flux. Par ailleurs cette encre s'enlève très facilement des mains. Pour les maniaques de la propreté du stylo, un rinçage avec une solution avec de l'ammoniaque permettrait de se débarrasser de ce film.
C'est une encre composée à 97% d'eau, le reste mystère ! Ce qui la rend permanente, c'est qu'elle se lie avec la cellulose du papier, comme une espèce de colorant pour tissus en coton.
Quelques images:



Le papier utilisé pour ce test est recyclé et a un grammage de 70gr/m2. Malgré cela, même avec une plume juteuse ça ne traverse pas. Sur papier journal l'encre sèche en 1 à 2 secondes. Sur Clairefontaine et autres papiers glissants c'est long, jusqu'à 1 minute et plus en fonction du débit du stylo.
La couleur ? eh bien noir:


Cette Noodler's est la plus noire des 3 encres présentées. Suivent Montblanc permanente, Lamy noir, Waterman intense black et la grise Montblanc 90e anniversaire. La Waterman à des tons froids (gris-bleu) alors que la Lamy est neutre, voire un peu chaude.
La plus fluide est la Montblanc permanente noire (trop à mon goût), ensuite la Noodler's, ensuite la Montblanc grey 90th anniversaire, et pour terminer la Lamy et Waterman équivalentes.
Les encres dans le même ordre que les images précédentes


Et pour finir un test de résistance à l'eau (à droite) et eau de Javel(à gauche) par trempage.

Bon en résumé que dire de cette encre ?
Elle a un flux parfait, à éviter sur papiers glacés ou type Clairefontaine ou Rhodia avec une plume au flux abondant. Sous peine de devoir attendre longtemps que l'encre sèche. Elle lubrifie bien la plume en contact avec la plume. Se comporte très bien sur papiers de faible qualité. Achetée aux Etats-Unis, elle est bon marché et peut se diluer jusqu'à 40% avec de l'eau distillé sans trop de changement d'intensité de couleur mais avec une perte de la lubrification. Et surtout si vous craignez pour vos écrits, eh bien elle résiste à tous les solvants. La seule manière de l'effacer est le laser !
Un étudiant di MIT, ayant relevé le défi de Noodler's qui proposait 1000$ par an cumulable à qui arriverait à l'affacer sans détruire le papier l'a prouvé. Depuis Noodler's a crée la Bad Back Mocassin (quel nom!) qui est une encre noire "laserproof". Bon après tout a-t-on réellement besoin d'une telle encre ??
Une bonne résistance à l'eau me suffit en général. J'aime aussi l'idée de ce Nathan Tardif, professeur foufou, collectionneur passionné bricolant ses encres quelque part dans la Massachusetts.