Bonjour à tous,
En faisant une petite recherche, je tombe sur ce fil. Comme il m’est difficile de résister lorsqu’il est question d’Aurora et d’Optima

, quelques précisions forcément subjectives.
L’Optima est le stylo qui m’a guéri des achats compulsifs. La preuve, j’en ai cinq !

Parmi eux, deux récents et trois « anciens ». Par « ancien », il faut entendre des stylos des débuts de la fabrication, 92, 93 et 94, les deux récents étant un bleu/argent à plume fine et un gris Nero perla à plume M essayés ailleurs.
Subjectif forcément, les goûts esthétiques et la manière d’écrire sont différents pour chacun. Ce que j’aime dans ces Optima, c’est leur légèreté, gage d’écriture sans fatigue. Le dessin, l’élégance un peu trapue, le mélange d’histoire, de ligne classique et de dessin plus contemporain. La longue section et les matières chatoyantes - pour les modèles en couleur - sans être tape-à-l’oeil. La régularité et la fiabilité parfaite. La facilité de démontage et de nettoyage, tant du réservoir que du feed en ébonite. La qualité de fabrication est parfaite.
Question plume, c’est là encore parfaitement subjectif, j’ai utilisé des centaines de stylos avec des plumes très différentes, celles qui me vont le mieux, celles auxquelles je reviens tout le temps au point de ne plus écrire qu’avec elles ou presque,
celles qui me manquent quand je n’écris pas avec elles, ce sont les Aurora. Elles sont plutôt rigides mais douces avec ce feedback dont on entend tout le temps parler, qui permet de contrôler naturellement l’écriture en gardant la main légère, l’alimentation généralement bien réglée y étant aussi pour quelque chose. Il y a des plumes modernes très douces et plaisantes, certaines Pilot, les Sailor, certaines Pelikan courantes, je ne parle pas de la plume souple du 1000 - même si on peut avoir ici une préférence pour les Pelikan plus anciennes - mais peu offrent ce sentiment de contrôle de l’écriture qui produit en ce qui me concerne une écriture très régulière. La plupart des autres, si on écrit bien avec, donnent parfois le sentiment de vous échapper un peu. La légèreté et la prise en mains de l’Optima entrent peut-être en ligne de compte, ainsi que le regard qu’on porte sur l’objet et la plume, qui modifient aussi la perception qu’on a de l’écriture.
J’aime beaucoup - follement ! - les plumes Aurora M. Pour donner une idée, elles sont par exemple légèrement plus larges qu’une F de Pelikan 800. Il y a en fait peu de différences entres les anciennes et les récentes M, l’ancienne 14K est peut-être très légèrement plus moelleuse que la récente, les deux sont pour moi proches de la perfection. J’ai une ancienne M en 18K
(sur le rouge 75e anniversaire), elle est un peu trop douce à mon goût, elle a un peu moins de retour que les deux autres. La fine ancienne
(sur un merveilleux et archi-classique Goldoni de 1993) est une des plus belles plumes que je possède : très souple mais incroyablement facile, très moelleuse sans mollesse, une infinie délicatesse qui donne l’impression de survoler et d’effleurer la page quand on a la main légère. Si on aime la variation de trait ou qu’on écrit de manière plus appuyée, le rendu est aussi très beau. Le terme de
« plume » est à entendre dans les deux sens ici tant la légèreté de cette plume est impressionnante

. Ce n’est pas une flexible à proprement parler, c’est une plume très particulière en plumes modernes. Cette plume est différente des autres et en particulier des plus récentes, ses becs sont plus longs. La dernière plume, celle que j’aime le moins, à laquelle il faut un peu de temps à chaque fois pour s’y habituer est la F récente, celle du bleu. Elle est un peu plus fine qu’une F typique européenne, elle est trop dure à mon goût, si elle est précise, il lui manque un peu du moelleux des autres. On s’y fait très vite, mais elle demande quelques lignes de mise en mains à chaque fois. Une fois parti, elle est agréable à utiliser.
On trouve très facilement des modèles neufs des années 90. Il faut juste faire attention à la matière, certains Celluxoides des tous débuts, même si on les achète parfaits peuvent encore craquer, ce qui m’est arrivé avec le vert, remplacé par l’usine par le plastique vert moderne (l’Auroloide) un peu moins joli que l’original. Ces stylos de vingt ans démarrent au quart de tour.
Tout cela est une fois de plus parfaitement subjectif, lié à mes goûts et à mes habitudes d’écriture.
Jimmy