Même si Conklin est dans le giron du distributeur Yafa (tout comme Monteverde, Delta, Stipula et Schmidt) et distribué dans plus de 40 pays, pas facile d’en apercevoir à la papeterie du coin.
Donc, l’achat se fait via internet, sur le site e-bay, chez un vendeur chypriote. Je vois déjà la tête de certains!!

Même pas peur. Commandé le vendredi, envoyé le lundi et reçu le lundi suivant.

(Faut dire que j'avais déjà acheté chez ce vendeur auparavant

Le grand déballage :
Colis conséquent pour un simple stylo, ça rassure.

La première couche enlevée,
Oufti, c’est quoi ça !!! Une boîte de Cheerios ∆HMTPIAKA décorée PIO !!!
Oui mais elle est belle.

Je continue pour enfin apercevoir, entre les flocons de frigolite (ne cherchez pas chez Robert ou Larousse, c’est typiquement belge) la boîte bleue Conklin.

Je l’ouvre et là l’horreur, le stylo est tout griffé, plein de stries partout !!!
Impossible d’aller à la consultation du mardi à Yverdon, je fais appel à un ami.

Il me confirme : c’est bien un vrai Conklin Glider tout neuf mais imitation vintage.

Un peu d’histoire :
Avec ses modèles actuels, Endura, Mark Twain Crescent et Glider, Conklin est à la recherche de son glorieux passé. Comment cette marque en est arrivée là ?
Roy Conklin crée en 1898 la Conklin Pen Manufactury Compagny à Toledo.
En 1901, il met au point un système de remplissage par compression, c’est la naissance du fameux croissant magique. Dans la foulée, il commercialise le légendaire «Crescent Filler ».
Ce stylo sera le plus vendu du marché en 1913, Conklin est au sommet de la hiérarchie des fabricants de stylos.
Le fameaux croissant magique.

(source : internet)
Mais le système à levier de Sheaffer va tout changer. Le croissant magique devient disgracieux, encombrant et Conklin insiste et ne veut pas lâcher son système.
A partir de 1920, Conklin est dépassé par ses concurrents Waterman, Parker, Sheaffer et Wahl.
En 1924, il sort l’Endura avec deux modèles, un à levier et l’autre avec le croissant.
En 1931, Conklin propose le Nozac (no sac). Stylo en celluloid, sans sac, il contient bien plus d’encre que n’importe quel stylo.
Son système de remplissage est innovant, pour le remplir, il faut tourner un bouton situé à l’extrémité du corps afin d’aspirer l’encre.
Un an plus tard, le Nozac translucide avec une jauge à mots fait son apparition. Le plus grand modèle permet d’écrire plus de 7000 mots.
Bien qu’à la pointe de la technologie, il ne connaîtra pas le succès espéré par manque de moyen lors de sa promotion.
L'Endura à levier

(source : internet)
Le Nozac

(source internet)
En 1938, la société est vendue à un consortium de Chicago qui se lance dans la fabrication de stylos économiques. Ceci mettant fin à la production haut de gamme de Conklin.
C’est cette année-là que le Glider fait son apparition. Malgré son faible prix de vente 2,25$, le Glider est un bon produit avec une plume Cushon Point
et est situé dans le haut de la nouvelle gamme Conklin.
En 1948, Conklin arrête ses productions.
En 2000, elle renaît et devient la Conklin Pen Co ink. Ses stylos sont essentiellement des répliques des modèles ayant fait la gloire de cette marque.
Le Glider des années 1940

La présentation :


Comparaison avec un Fidelio et Sailor Large

Un stylo tout de noir vêtu pour le corps et la section (cela devrait plaire à certains), la bague et le clip ( pas très réussi à mon sens) sont en acier chromé, plume acier également.
Sur le corps, on retrouve donc ces fameuses stries (je ne connais pas le terme exacte) comme sur les aînés donc on reprend également la forme du clip.
Le mot « Conklin » est partout :
sur la plume : Conklin Toledo USA
sur le clip : Conklin
sur la bague : Conklin USA - Glider
sur le top cap : Conklin Est. 1898
Impossible de ne pas savoir qu’il s’agit d’un Conklin.





La prise en main est bonne, la section concave y est pour quelque chose. Vu sa longueur, pas utile de le poster.

La plume a un bon gabarit, la glisse est bonne, le débit est très bon et peut paraître généreux sur certains types de papier.
Le flux est constant, je n’ai eu aucun blanc pendant tout l’essai.

Evidement, rien à voir avec la souplesse d'antan

L’alimentation se fait par cartouche ou convector. Petit détail, ce dernier vient se visser dans la section.
En conclusion : Stylo d’un bon gabarit, léger, au style résolument rétro, pas désagréable à utiliser,
mais une plume or, un clip mieux fini lui aurait peut-être donné ce petit + qui ne s’explique pas mais qu’on ressent dès la première prise en main.
