Il en va des couleurs comme pour les sons : le cerveau analyse les informations transmises par les capteurs idoines et les compare à celles stockées dans notre mémoire. Images, dessins, paysages, lumières, mais aussi des souvenirs littéraires attachés au sujet : descriptions, récits, situations, ambiances...Notre jugement est par conséquent fortement dépendant d'éléments plus subjectifs que la notion de couleur per se, ce qui peut expliquer mon relatif désenchantement. Mais voyons les données :


On remarque immédiatement une certaine sécheresse de l'encre, au moins dans ce Waterman Carene à plume moyenne : le métal rencontre une résistance au contact du papier, entraînant un déséquilibre de l'écriture qui se manifeste par des mots hachés, des lettres se chevauchant ou se formant mal.
Quant à la couleur, elle n'a pas la brillance ni la beauté rayonnante des bleu, vert, turquoise, ambre, pourpre, etc...mais elle devrait avoir au moins le charme discret de la bourgeoisie : élégance, raffinement, discrétion, bon goût.

Rien de celà ne se retrouve dans ces notes griffonnées à la hâte, mais pas plus dans un petit texte écrit plus posément, toujours sur le même papier Clairefontaine 90 gr du carnet Quo Vadis Havana :

Au final, cette encre m'a déçu, peut être en attendais-je plus qu'elle ne peut me donner (ah ces commentaires sur les forums..!), j'avais imaginé un résultat plus romantique, plus intimiste, comme un prélude de Debussy... je n'y ai trouvé qu'un trait un peu rebelle, une couleur terne, de fumée grise teintée de jaune comme on les voit parfois flotter au-dessus des cockeries...tout ça n'est pas très poétique!
Mais toute déception recèle un aspect positif : on ne retrouve qu'avec plus de plaisir ce qu'on avait momentanément mis sur le côté. J'attends maintenant avec impatience une demoiselle venant tout droit du soleil levant et dont la vue me remplit d'une douce langueur ...elle s'appelle Kon-Peki.