Photo de famille nipponne 3/3 : Pilot Custom 823
Posté : 09 févr. 2015 23:02
Bonsoir à tous,
Suite et fin de la petite réunion de famille japonno-dijonaise avec un must : le Custom 823.
L’aîné de la famille est un très grand garçon : 148mm environ, c’est-à-dire la taille d’un Mont Blanc 149, d’un Pelikan M1000 ou d’un Visconti Homo Sapiens oversize.

Sa forme de cigare très allongée, très légèrement bombée (bien moins que chez ses frères) et effilée accentue encore cette impression et lui donne une ligne racée et très pure, à peine rehaussée par les deux anneaux dorés du sommet du capuchon et de la pointe du corps. Ces deux anneaux présentent un élégant relief central (visible sur une photo un peu plus bas). On retrouve également la double bague du capuchon, avec les trois étoiles et la mention gravée en noir « *** Custom 823 *** Pilot Made in Japan ». On retrouve ic la traditionnelle agrafe à boule de Pilot.
Je sais que ce tropisme européen des anneaux a naguère énervé quelque peu Pilotnamiki dans sa présentation (qu’on peut lire ici, et qu’on peut considérer comme définitive sur le sujet pour la richesse de ses informations et la qualité des recherches effectuées. Dommage que les photos ne soient plus accessibles… Inutile de dire que je ne prétend en rien m’y mesurer !).
Personnellement, je trouve plutôt amusante cette façon de reprendre les canons du genre en guise d’exercice ce style, pour y apporter de l’intérieur des innovations et une maîtrise de la conception, de la fabrication et des données techniques de l’instrument d’écriture qui a peu de concurrents aujourd’hui. Il y a là une sorte de pied-de-nez assez jouissif. J’avoue que cette philosophie m’inspire au fond plus de respect que celle de quelques constructeurs actuels et européens, qui propose des objets à l’esthétique de plus en plus recherchée, avec une surenchère dans le caractère exceptionnel des matériaux et du design, mais qui tend à devenir une fin en soi au détriment de la qualité des plumes et des conduits, souvent sous-traités, pour ne rien dire du contrôle qualité.

Le système de remplissage est un piston à dépression, qui permet d’embarquer jusqu’à 2,5ml d’encre. Le maniement est en très agréable et très simple. On dévisse le sommet du corps, on tire la tige, on plonge la plume dans le liquide, on pousse la tige d’un mouvement rapide et régulier, on laisse tremper quelques secondes, et le tour est joué. Le système du joint du piston est très ingénieux : il laisse passer air et liquide quand on le tire, mais pas quand on le pousse, chassant ainsi le contenu du corps vers l’extérieur.
On note cependant une variation sensible de poids entre le réservoir plein et le réservoir presque vide (avec une légère déportation du poids vers la plume), sans que cela vienne mettre en cause l’équilibre du stylo, mais qui peut nécessiter une certaine adaptation de la part du scripteur.
Le corps en plastique noir translucide laisse voir l’encre par transparence et suivant la lumière. Ici un peu de Tsuki-Yo :

Le Stylo est équipé d’un stopper, qui interrompt toute communication entre le réservoir et le conduit lorsque le sommet du corps est entièrement vissé. Ce système permet notamment d’éviter les problèmes de fuites intempestives dus à la pression lors des voyages en avion. Il garanti évidemment une totale sécurité dans les déplacements quotidiens. Pour quelques lignes, il est inutile de le dévisser, ce qui devient nécessaire pour des séances plus longues.
Fermé :


et ouvert :


Le 823 possède une plume n° 15, la plus grande de la marque si l’on excepte le monstre du modèle Empereur. Elle est d’une taille comparable à celle du Pelikan M800.

Pour nourrir ce bijou, on trouve un feed à 8 ailettes d’une dimension conséquente.

Le débit est parfait, généreux, gourmand. Même avec une plume asséchée, par exemple en laissant le stopper et en écrivant jusqu’à épuisement du feed, le remise en route après ouverture du stopper est quasi immédiate, signe d’une capillarité optimale.
A peine moins souple que celle du Custom 74, la plume est d’une douceur paradisiaque. Sur tout type de papier — j’ai testé tout ce qui m’est tombé sous la main sauf le papier toilette — le contact est… divin, tout simplement. Soyeux, aérien, on oserait dire spirituel tant la matière s’efface au profit du mouvement continu de la pensée pure. Ce qui demande là aussi un petit temps d’adaptation : la pensée et la plume vont plus vite que la main, ce qui peut occasionner quelques sorties de route dans l’emballement…
Voilà donc un stylo qui, toute considération esthétique mise à part (chacun jugera selon ses goûts) et du strict point de vue de l’instrument d’écriture, représente une sorte d’absolu. Mais qui demande, comme un Stradivarius, un interprète capable de le faire sonner en déployant toutes ses harmoniques. Ce qui, heureusement et contrairement au violon susnommé, reste tout de même à la potée de chacun !
Vous l’aurez compris, depuis quelques mois qu’il m’est tombé dans les mains, le 823 n’a eu de cesse de m’étonner, de me ravir et de m’enthousiasmer. Quelque soit mon humeur, ma fatigue, et ce même les jours où rien ne trouvait grâce à me yeux, il s’est toujours montré à la hauteur, et à chaque fois m’a surpris par le plaisir d’écriture qu’il prodigue.
Et alors parfois, je me dis que peut-être, c’est cela, le Graal ?
Suite et fin de la petite réunion de famille japonno-dijonaise avec un must : le Custom 823.
L’aîné de la famille est un très grand garçon : 148mm environ, c’est-à-dire la taille d’un Mont Blanc 149, d’un Pelikan M1000 ou d’un Visconti Homo Sapiens oversize.

Sa forme de cigare très allongée, très légèrement bombée (bien moins que chez ses frères) et effilée accentue encore cette impression et lui donne une ligne racée et très pure, à peine rehaussée par les deux anneaux dorés du sommet du capuchon et de la pointe du corps. Ces deux anneaux présentent un élégant relief central (visible sur une photo un peu plus bas). On retrouve également la double bague du capuchon, avec les trois étoiles et la mention gravée en noir « *** Custom 823 *** Pilot Made in Japan ». On retrouve ic la traditionnelle agrafe à boule de Pilot.
Je sais que ce tropisme européen des anneaux a naguère énervé quelque peu Pilotnamiki dans sa présentation (qu’on peut lire ici, et qu’on peut considérer comme définitive sur le sujet pour la richesse de ses informations et la qualité des recherches effectuées. Dommage que les photos ne soient plus accessibles… Inutile de dire que je ne prétend en rien m’y mesurer !).
Personnellement, je trouve plutôt amusante cette façon de reprendre les canons du genre en guise d’exercice ce style, pour y apporter de l’intérieur des innovations et une maîtrise de la conception, de la fabrication et des données techniques de l’instrument d’écriture qui a peu de concurrents aujourd’hui. Il y a là une sorte de pied-de-nez assez jouissif. J’avoue que cette philosophie m’inspire au fond plus de respect que celle de quelques constructeurs actuels et européens, qui propose des objets à l’esthétique de plus en plus recherchée, avec une surenchère dans le caractère exceptionnel des matériaux et du design, mais qui tend à devenir une fin en soi au détriment de la qualité des plumes et des conduits, souvent sous-traités, pour ne rien dire du contrôle qualité.

Le système de remplissage est un piston à dépression, qui permet d’embarquer jusqu’à 2,5ml d’encre. Le maniement est en très agréable et très simple. On dévisse le sommet du corps, on tire la tige, on plonge la plume dans le liquide, on pousse la tige d’un mouvement rapide et régulier, on laisse tremper quelques secondes, et le tour est joué. Le système du joint du piston est très ingénieux : il laisse passer air et liquide quand on le tire, mais pas quand on le pousse, chassant ainsi le contenu du corps vers l’extérieur.
On note cependant une variation sensible de poids entre le réservoir plein et le réservoir presque vide (avec une légère déportation du poids vers la plume), sans que cela vienne mettre en cause l’équilibre du stylo, mais qui peut nécessiter une certaine adaptation de la part du scripteur.
Le corps en plastique noir translucide laisse voir l’encre par transparence et suivant la lumière. Ici un peu de Tsuki-Yo :

Le Stylo est équipé d’un stopper, qui interrompt toute communication entre le réservoir et le conduit lorsque le sommet du corps est entièrement vissé. Ce système permet notamment d’éviter les problèmes de fuites intempestives dus à la pression lors des voyages en avion. Il garanti évidemment une totale sécurité dans les déplacements quotidiens. Pour quelques lignes, il est inutile de le dévisser, ce qui devient nécessaire pour des séances plus longues.
Fermé :


et ouvert :


Le 823 possède une plume n° 15, la plus grande de la marque si l’on excepte le monstre du modèle Empereur. Elle est d’une taille comparable à celle du Pelikan M800.

Pour nourrir ce bijou, on trouve un feed à 8 ailettes d’une dimension conséquente.

Le débit est parfait, généreux, gourmand. Même avec une plume asséchée, par exemple en laissant le stopper et en écrivant jusqu’à épuisement du feed, le remise en route après ouverture du stopper est quasi immédiate, signe d’une capillarité optimale.
A peine moins souple que celle du Custom 74, la plume est d’une douceur paradisiaque. Sur tout type de papier — j’ai testé tout ce qui m’est tombé sous la main sauf le papier toilette — le contact est… divin, tout simplement. Soyeux, aérien, on oserait dire spirituel tant la matière s’efface au profit du mouvement continu de la pensée pure. Ce qui demande là aussi un petit temps d’adaptation : la pensée et la plume vont plus vite que la main, ce qui peut occasionner quelques sorties de route dans l’emballement…
Voilà donc un stylo qui, toute considération esthétique mise à part (chacun jugera selon ses goûts) et du strict point de vue de l’instrument d’écriture, représente une sorte d’absolu. Mais qui demande, comme un Stradivarius, un interprète capable de le faire sonner en déployant toutes ses harmoniques. Ce qui, heureusement et contrairement au violon susnommé, reste tout de même à la potée de chacun !
Vous l’aurez compris, depuis quelques mois qu’il m’est tombé dans les mains, le 823 n’a eu de cesse de m’étonner, de me ravir et de m’enthousiasmer. Quelque soit mon humeur, ma fatigue, et ce même les jours où rien ne trouvait grâce à me yeux, il s’est toujours montré à la hauteur, et à chaque fois m’a surpris par le plaisir d’écriture qu’il prodigue.
Et alors parfois, je me dis que peut-être, c’est cela, le Graal ?