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Pour rester dans le thème du forum, voici quelques photos prises lors de notre encore récent séjour dans ce pays étonnant, un séjour qui restera profondément encré (sic ) dans nos mémoires tant il nous a comblé au travers des différents domaines observés.

Distant de quelques centaines de mètres les uns des autres sur une même artère entre Ginza et Nihonbashi, un parcours entre Ito-ya, Maruzen et le Musée Pilot & Namiki :

Salon Maki-e chez Ito-ya à Tokyo :

Sur plusieurs étages, un petit paradis pour les stylos et papiers ; voici une très courte sélection lors de cet événement consacré aux techniques du Maki-e.

Nakaya :




Sailor avec de joyeux KOP colorés :


DaniTrio, également avec de la couleur :


Musée Pilot & Namiki :

Désolé pour l'association entre lumière difficile à saisir et mauvais photographe...

Deux larges vitrines, l'une pour Namiki, l'autre pour Pilot, couvrant un large ensemble de la production depuis la création à nos jours de ces deux marques.

Namiki, vue d'ensemble sans intérêt :

Namiki, dommage de ne pas mieux voir ces jolies libellules :


Pilot, vue d'ensemble :

Pilot, intéressant design pour cet instrument dans l'esprit "Capless" :


Plumes et agrafes :




Maruzen :

Là encore, une très belle sélection...

Un peu de Sailor...


Un peu de Nakaya...


Un peu de Namiki... (dont le colibri sur la droite, première photo, que je viens encore de rater et que je possèderai un jour...)





Chez Fukuya à Hiroshima :

On quitte rapidement Tokyo pour une intéressante sélection de stylos Sailor :


Mon préféré au fond un peu dans l'esprit d'un "deskpen" :



Petite parenthèse...

Dans de nombreux musées, il est possible d'observer des pièces utilisant les mêmes techniques, celles du Maki-e ; là encore, un vrai plaisir que d'observer ces petits trésors anciens ou plus récents. Deux exemples au hasard (accompagnés de leur légende respective), provenant de deux différents petits musées à Tokyo :

Je connaissais certaines de ces photos, c'est un plaisir de les revoir. Il y a au milieu de ces productions de masse un sentiment de l'objet sinon unique, du moins fabriqué à la main en quelques unités, la sensation de voir l'artisan derrière qui est assez fascinante. On se rend compte égalmenet que ce qu'on connaît de certaines production industrielles n'est qu'une infime partie de ce qui se fait, c'est par exemple le cas chez Pilot dont il faut quelques centaines de pages pour faire le tour de la production.

L'alignement de plumes, presque comme des papillons dans des boîtes, est intéressant. On aurait envie de les essayer toutes. Les objets, enfin, sont comme toujours assez extraordinaires. Des objets pareils, il suffirait d'être entourés de quelques-uns. Nulle envie d'accumulation.

Comment sont vus les Namiki, les Yukari par exemple, au Japon ? Objets courants, objets présentés à part ?

A ce propos, j'ai une question pour les japonisants : que signifient ces kanjis qu'on retrouve sur tous les Namiki ? Ce sont des caractères qui figurent sur tous les stylos, y compris les Tradition basiques : http://www.nibs.com/NamikiEmperorCrane.html (le texte de droite, qu'on retrouve partout, l'autre étant la signature elle-même) ?

Je me souviens dans un autre ordre d'idées, toujours lié au Japon, d'avoir plusieurs fois visité le joli musée Pincé à Angers, où à côté d'une très belle collection d'estampes on peut voir céramiques, armes, objets chinois et japonais. Mais là, pas de stylos

Jimmy

Merci beaucoup Erick pour vos images du Japon : ce salon, ça devait vraiment être quelque chose.

On aperçoit dans vos images une petite boîte en laque Aka Tame, l'image juste au dessus de celle qui contient l'encrier. J'aimerais beaucoup pouvoir faire un encrier en laque urushi !

De voir ainsi sur un même lieu la production Sailor, Namiki, Nakaya cela est une chance unique ! On aperçoit aussi des modèles Sailor qui ne sont pas présents sur le marché européen, je pense notamment aux résines marbrées et cannelées.

Y avait-il d'autres marques en stylos en dehors des 3 très connues ? Des marques très pointues comme Hakase sont-elles présentes sur ce genre de salon ?

jpeg a écrit :Je connaissais certaines de ces photos, c'est un plaisir de les revoir. Il y a au milieu de ces productions de masse un sentiment de l'objet sinon unique, du moins fabriqué à la main en quelques unités, la sensation de voir l'artisan derrière qui est assez fascinante. On se rend compte égalmenet que ce qu'on connaît de certaines production industrielles n'est qu'une infime partie de ce qui se fait, c'est par exemple le cas chez Pilot dont il faut quelques centaines de pages pour faire le tour de la production.

La production de Pilot est effectivement impressionnante et elle couvre une large gamme de produits. On connait les stylos et encres mais je vous ferai des scans concernant la papeterie et les objets en cuir, dans les deux cas pensés pour les stylos à plume.

Idem pour quelques autres documents qui apportent des précisions utiles concernant les techniques ou les plumes employées selon les gammes.

jpeg a écrit :Comment sont vus les Namiki, les Yukari par exemple, au Japon ? Objets courants, objets présentés à part ?

Courants dans le sens où on les retrouve en collection plus ou moins exhaustive dans de nombreuses boutiques - ou plutôt grands magasins - mais leurs prix restent conséquents même au Japon (pas de compromis sur la qualité... ni sur le prix !).

Une anecdote : alors que nous achetions des couteaux de cuisine visiblement très réputés à Kyoto (Aritsugu, dans le marché ; terriblement efficaces ), j'ai demandé à ce que soient gravés sur la lame les mêmes caractères Kanji que ceux qui figurent sur mon Nakaya NeoStandard ; le ridicule ne tue pas après tout !

En confiant le stylo au jeune homme (enfin, plus que moi ), il l'a pris avec soin de manière très curieuse. Je lui ai demandé s'il y avait un problème et il m'a simplement précisé qu'il était rare de voir de si beaux stylos et que cela devait coûter très cher. Finalement, pas plus que certains couteaux mais je me suis bien rendu compte que cela restait rare au quotidien même dans ce pays où stylos et papiers sont présents un peu partout et encore bien employés.

jpeg a écrit : A ce propos, j'ai une question pour les japonisants : que signifient ces kanjis qu'on retrouve sur tous les Namiki ? Ce sont des caractères qui figurent sur tous les stylos, y compris les Tradition basiques : http://www.nibs.com/NamikiEmperorCrane.html (le texte de droite, qu'on retrouve partout, l'autre étant la signature elle-même) ?

[quote="Christophe Larquemin, auteur du livre "Les Quatres Saisons de Namiki""]La plus répandue compte six caractères et peut être divisée en trois parties. A droite, la première, composée de trois lettres est appelée "Namiki-kan" et indique que le stylo provient de la manufacture Namiki. Cet idéogramme fut remplacé après-guere, suite à l'avènement de la désormais Pilot Corporation, par le symbole de l'école Kokkokai. Un pictogramme dont chaque lettre évoque les fondements traditionnels de la célèbre institution : la nation, la lumière et le groupe.[/quote]

loic a écrit :On aperçoit dans vos images une petite boîte en laque Aka Tame, l'image juste au dessus de celle qui contient l'encrier. J'aimerais beaucoup pouvoir faire un encrier en laque urushi !

Pas si petite ! Elle doit bien faire quelque chose comme 20x25cm... Elle se trouve à la Galerie d'Artisanat du Musée National d'Art Moderner. A faire dans les deux cas !

Pour la petite histoire, en sortant de ce musée et alors que nous étions sur le trottoir, Sa majesté l'Impératrice Michiko quittant son palais tout proche est passée à quelques mètres de nous dans sa limousine fenêtre ouverte, toute souriante et en nous faisant des signes de la main. Bien plus sympathique que Poutine (que je n'aime pas croiser en voiture ).

loic a écrit :De voir ainsi sur un même lieu la production Sailor, Namiki, Nakaya cela est une chance unique ! On aperçoit aussi des modèles Sailor qui ne sont pas présents sur le marché européen, je pense notamment aux résines marbrées et cannelées.

Y avait-il d'autres marques en stylos en dehors des 3 très connues ? Des marques très pointues comme Hakase sont-elles présentes sur ce genre de salon ?

Oui, la sélection est bien plus importante et intéressante que dans de nombreuses boutiques européennes mais c'est bien souvent la même offre qui se repète (Sailor, Namiki, Pilot, Nakaya, etc...). J'ai essayé au travers de ces quelques photos de sortir du lot mais on ne trouve pas pour autant les marques artisanales et encore confidentielles comme Hakase, jamais observée pendant ce séjour.

Cependant, à mon grand regret mais il n'est pas possible de tout faire, je n'ai pas non plus eu le temps de visiter certaines boutiques plus pointues ou portées sur le vintage à Tokyo. La prochaine fois ?!

Une marque comme Danitrio est-elle bien représentée au Japon ou est-elle surtout destinée à l'export ?

Y a t-il là où tu es passé des boutiques très pointues consacrées aux stylos, tant modernes rares ou artisanaux qu'anciens ?

J'avais un ami qui était allé là-bas chercher des papiers pour son travail. Il doit y avoir des choses vraiment intéressantes de ce côté, même si ça ne touche les plumes que d'assez loin.

Jimmy

J'ai uniquement aperçu DaniTrio à cet évènement Maki-e chez Ito-ya. Rien ailleurs. Le sujet est - je crois - régulièrement évoqué en d'autres lieux et leur position apparait comme ambiguë à de nombreuses personnes. Ma perception ne diffère pas tellement, il y a cet aspect équivoque entre leurs origines américaines et cette légitimité japonaise (dans l'air du temps ?) qu'ils cultivent. Débat probablement stérile mais leur stratégie intègre dans tous les cas une importante dose de marketing opportuniste (pléonasme ?) qui me chatouille légèrement.

Il se trouve au moins deux boutiques que je regrette d'avoir ratées à Tokyo : Shosaikan et Eurobox. La première semble être à la pointe sur les stylos modernes - mais propose également des stylos anciens - et le papier. Eurobox semble être une référence pour le vintage (je cite : "with probably the best selection of old pens in Japan. There is no better place to find a vintage Japanese pen").

La papeterie est présente partout... On connait tous au moins l'importance que revêt le cérémonial de l'échange d'une carte de visite au Japon ?! Dans un autre domaine que j'affectionne tout particulièrement, la gastronomie, on observe souvent le soin apporté à la présentation des menus, notamment au travers de l'usage de beaux papiers. Egalement, pas mal de boutiques spécialisées dans les articles de correspondance, bien plus courantes que ces maisons désormais prestigieuses à Paris, Londres ou Florence et pour autant de qualité équivalente ou même supérieure.

Alors nous avons passé pas mal de temps chez Ito-ya en fin de séjour à acheter papier et carnets divers. Mais aussi et surtout à Kyoto où se trouvent quelques unes des boutiques les plus réputées pour le papier (Morita de mémoire et une autre encore). Elles sont surtout valables pour le papier à usage au quotidien, je n'ai pas les besoins professionnels plus pointus de votre ami. C'était déjà passionnant et nous avons eu bien du mal à nous freiner avant de nous rappeler la difficulté de voyager avec tubes et kilos de papier en plus de tout le reste.

Je veux y retourner

En des temps où règnent le marketing et la communication commerciale, vient inévitablement ce qui les accompagne, la question sur les racines du produit, puisque c'est ce qu'ils mettent en avant. Ca n'a pas grand intérêt.

Je ne sais pas si, en dehors de la présentation, il serait plus intéressant d'aller dans une boutique japonaise pointue de stylos modernes, on y trouverait j'imagine la même chose qu'à Paris, Londres, NY ou Singapour. Ce serait certainement bien plus intéressant en ancien, j'imagine.

Ce qui m'intéresserait le plus, ce sont les papiers. J'ai utilisé quelques papiers japaonais extraordinaires, j'en utilise quelques-uns également (qui viennent de chez Morita) pour le montage des documents. Il est à noter, dans un registre qui touchera davantage de monde, qu'il existe pour le tirage jet d'encre de photographies des papiers Japon traités qui procurent des rendus tout-à-fait particuliers, très loin des sentiers battus des très bons papiers pur chiffon, à fortiori des paiers ordinaires.

Concernant la papeterie courante, je recevais à une époque régulièrement des amis japonais. Ils ont une petite tradition bien agréable d'offrir de petits présents de rien du tout, des bricoles sans valeur pour marquer l'amitié et remercier de l'hospitalité : il y avait toujours parmi eux du papier ou quelque chose lié à l'écriture : blocs, carnets à trois sous, marque-page, crayons...

Jimmy