Passage en revue de mes MB noir et or
Posté : 08 mai 2014 13:30
Bonjour à tous,
Très occupé ces derniers temps, me voici de retour sur le forum ! Pour me faire pardonner cette longue absence, je vous propose une petite revue de mes Montblanc noir et or, grands classiques (presque) tous Meisterstücke, qui couvrent une période d’une soixantaine d’années.
Pour cette revue, je propose de remonter le temps en commençant donc par le plus récent, un 146 qui m’a été offert pour mon bac en 2000.
Celui-ci a la particularité d’être une édition « 75th anniversary » (du Meisterstück créé en 1924, et non pas de la marque), qui dispose d’une magnifique plume bicolore

et d’une bague retravaillée en haut du capuchon, dans laquelle un petit diamant – suffisamment discret pour rester de bon goût – a été serti.

Ce stylo a une place particulière dans ma collection : au-delà du fait qu’il m’a été offert pour mon bac, il s’agit de mon tout premier Montblanc (c’est aujourd’hui la marque la plus représentée parmi mes stylos) et seulement de ma deuxième plume en or après un Waterman Étalon reçu deux ans plus tôt.
Autant vous dire qu’à cette période, c’est tout juste si j’osais l’utiliser… et dans tous les cas je ne l’ai pas utilisé quotidiennement lors de mes études. Un Montblanc Génération est vite venu le rejoindre à cet effet, mais ceci est une autre histoire…
Revenons donc à ce 146 : s’il y a 14 ans, il me paraissait d’une perfection absolue en termes d’écriture, force est de constater aujourd’hui avec tout ce recul que même s’il faut lui reconnaître d’indéniables qualités en termes de glisse, de douceur et de précision, cette plume manque véritablement de caractère et de souplesse.
Comme la plupart des plumes Montblanc actuelles, certes. Même si l’espoir est toutefois permis pour l’avenir (pensez à l’Héritage et à sa plume !), voici une bonne raison de passer au suivant en remontant le temps.
Nous voici désormais en 1978 – je ne suis déjà plus né pour ceux qui suivent
Ce stylo mythique a longtemps manqué à ma collection, mais je ne voulais pas d’un moderne et pas n’importe quel ancien, et pas à n’importe quel prix. C’est dire si ça m’a pris du temps de trouver « mon » 149 !

J’ai acquis ce 149 à un très bon prix, d’autant plus qu’il m’a immédiatement semblé en excellent état. C’était effectivement le cas, à deux « détails » près…
1- le premier chargement en encre a laissé apparaître une fuite à la base de la section…
2- et la plume – une très belle plume bicolore 14c – avait été utilisée de manière assez intensive par son précédent propriétaire qui avait la fâcheuse tendance de la tenir comme une oblique, si bien qu’un méplat s’est formé à un endroit inopportun pour quelqu’un qui, comme moi, tient sa plume « normalement ». Par conséquent, la plume grattait…
Malgré la proposition de remboursement du vendeur, et même si l’« affaire » en était un peu moins une, j’ai décidé de le garder car le prix restait raisonnable, l’apparence du stylo était comme neuve ou presque, et enfin parce que la relative flexibilité de la plume était prometteuse.
Premier problème à résoudre : la fuite. Incapable de m’en sortir seul, je passe chez mon négociant qui ne me propose rien de mieux qu’un retour en après-vente chez Montblanc.
Parfaitement conscient de ce que cela signifiait (remplacement quasi total du stylo), je décide toutefois, un peu déçu, de le laisser repartir pour l’Allemagne en me disant qu’il valait mieux avoir des pièces neuves plutôt que de conserver un stylo inutilisable.
Quelques temps plus tard, le stylo est de retour et ça n’a pas manqué : outre la plume et le capuchon, le stylo a été intégralement changé.

Restait alors le problème de la plume, que j’ai décidé de tenter de régler seul. Après de nombreux passages minutieux sur la pierre douce qu’utilisait mon arrière-grand-père pour aiguiser ses couteaux, et après autant de tests réguliers sur papier, j’ai enfin abouti à un résultat qui m’a pleinement convaincu.
Le méplat a disparu, et la plume s’est révélée d’une grande douceur et d’une flexibilité – assez modérée – très sympathique. Quant à sa glisse, elle est tout bonnement exquise. Seul dommage collatéral mais qui était pleinement conscient : la largeur du trait s’est accentuée pour atteindre un niveau que j’estimerais à BB. Désormais, malgré cette largeur qui ne le destine pas à tous les usages, c’est une plume qui revient très régulièrement dans ma rotation et qui est parmi les plus agréables que j’ai pu essayer. J’avoue que la satisfaction de l'avoir travaillée soi-même ajoute sans doute un peu au plaisir…
Je vous propose maintenant un nouveau bond d’une vingtaine d’années en arrière, pour atteindre l’année 1957.
Voici donc le seul stylo de cette série à ne pas être un Meisterstück, à savoir un Monte Rosa.

Son principal intérêt réside dans son petit prix, son poids mesuré et son look attrayant, quoique classique. Il faut néanmoins reconnaître que les qualités de cette plume sont assez limitées, même s’il ne faut pas oublier qu’il s’agissait là d’un stylo d’entrée de gamme.
La glisse est plutôt bonne, sans être excellente, et cette plume fine se révèle très précise. Toutefois, elle manque de douceur et surtout de souplesse, sans même parler de flexibilité. Alors que certaines plumes peu souples peuvent s’avérer tout à fait efficaces et pas trop désagréables à utiliser, celle-ci est vraiment trop rigide, et la finesse de la plume n’arrange évidemment rien.
À noter l’absence d’étoile blanche sur ce modèle, mais une gravure sur le capuchon :

Ne nous attardons pas davantage sur ce stylo et reculons encore de 2 ans pour découvrir de quel genre de merveilles était capable Montblanc à la même époque.
1955. Montblanc 146 en celluloïd noir :

Déniché dans un état inespéré (New-old-stock avec sa boîte d’époque), il est doté d’une plume marquée F (mais plutôt moyenne) d’une flexibilité extraordinaire.
Cette plume est l’une des plus incroyables que j’ai pu tester à ce jour et réunit toutes les qualités que l’on peut espérer : glisse parfaite, grande douceur, débit généreux, flexibilité royale et surtout grande facilité et confort d’utilisation.
En effet, même si l’on ne souhaite pas profiter pleinement des capacités qu’une telle plume peut offrir en termes de flexibilité – par exemple pour prendre des notes – ce stylo s’utilise aussi simplement qu’un moderne, le confort en plus.
Par ailleurs, il faut savoir que ces 146 vintage sont plus petits que les 146 modernes. Même si j’ai une préférence marquée pour les stylos de taille un peu plus grande, il faut reconnaître que la prise en main et l’équilibre sont excellents. L'étoile de couleur ivoire ajoute enfin ce petit plus au niveau esthétique.
Une vue sur le conduit en ébonite :

Pour conclure sur ce 146 – je pourrais vous en parler des heures – je dirais tout simplement qu’il s’agit d’un stylo exceptionnel – au sens premier du terme – qui se révèle tellement plus époustouflant que n’importe quel Meisterstück moderne qu’on se demande comment on a pu en arriver là (malgré les qualités de la production actuelle) après avoir atteint un tel niveau d'excellence !
Pour terminer ce voyage dans le temps, je vous propose un dernier bond de 15 ans en arrière, pour atteindre 1940.
À cette époque, pas encore de 14X, qui n’ont été commercialisés qu’à la fin des années 40. C’est donc l’ancêtre du 146 que je vous propose ici, à savoir un Montblanc 136 :

On le distingue aisément du 146 par sa forme « flat top » et son agrafe en forme de cravate. Ce stylo a beau avoir 75 ans, il me paraît tout aussi intemporel qu’un 146.
Vous noterez également la forme toute particulière de l’étoile, qui a depuis été « arrondie » :

Sa fenêtre est longue, d’un jaune ambré rayé de bandes noires. Le stylo est en excellent état, même si ses polissages successifs laissent à peine deviner les différents marquages.
Le piston en liège m’a donné un peu de fil à retordre en se coinçant le long de la paroi intérieure mais un léger graissage lui a permis de retrouver sa jeunesse.
La plume est bicolore, de taille fine (stylo marqué EF). Très agréable à l’utilisation, elle se révèle assez flexible, et en tout cas très souple. La glisse est excellente, le débit très généreux.
Au final, cette plume s’avère pleine de caractère et à la hauteur de cet illustre stylo de la marque.
Retour en 2014 car ceci termine ce petit tour parmi mes Montblanc noir et or, ne reste qu’à vous présenter une photo de famille afin de comparer les gabarits (dans l'ordre chronologique) :

mais aussi un petit zoom sur les différentes plumes (je ne me lasse pas de celle du 146 « 75th anniversary ») :

et enfin le traditionnel test d’écriture :

En espérant que cette revue vous aura plu, je vous dis à très bientôt,
Wollemi
Très occupé ces derniers temps, me voici de retour sur le forum ! Pour me faire pardonner cette longue absence, je vous propose une petite revue de mes Montblanc noir et or, grands classiques (presque) tous Meisterstücke, qui couvrent une période d’une soixantaine d’années.
Pour cette revue, je propose de remonter le temps en commençant donc par le plus récent, un 146 qui m’a été offert pour mon bac en 2000.
Celui-ci a la particularité d’être une édition « 75th anniversary » (du Meisterstück créé en 1924, et non pas de la marque), qui dispose d’une magnifique plume bicolore

et d’une bague retravaillée en haut du capuchon, dans laquelle un petit diamant – suffisamment discret pour rester de bon goût – a été serti.

Ce stylo a une place particulière dans ma collection : au-delà du fait qu’il m’a été offert pour mon bac, il s’agit de mon tout premier Montblanc (c’est aujourd’hui la marque la plus représentée parmi mes stylos) et seulement de ma deuxième plume en or après un Waterman Étalon reçu deux ans plus tôt.
Autant vous dire qu’à cette période, c’est tout juste si j’osais l’utiliser… et dans tous les cas je ne l’ai pas utilisé quotidiennement lors de mes études. Un Montblanc Génération est vite venu le rejoindre à cet effet, mais ceci est une autre histoire…
Revenons donc à ce 146 : s’il y a 14 ans, il me paraissait d’une perfection absolue en termes d’écriture, force est de constater aujourd’hui avec tout ce recul que même s’il faut lui reconnaître d’indéniables qualités en termes de glisse, de douceur et de précision, cette plume manque véritablement de caractère et de souplesse.
Comme la plupart des plumes Montblanc actuelles, certes. Même si l’espoir est toutefois permis pour l’avenir (pensez à l’Héritage et à sa plume !), voici une bonne raison de passer au suivant en remontant le temps.
Nous voici désormais en 1978 – je ne suis déjà plus né pour ceux qui suivent

Ce stylo mythique a longtemps manqué à ma collection, mais je ne voulais pas d’un moderne et pas n’importe quel ancien, et pas à n’importe quel prix. C’est dire si ça m’a pris du temps de trouver « mon » 149 !

J’ai acquis ce 149 à un très bon prix, d’autant plus qu’il m’a immédiatement semblé en excellent état. C’était effectivement le cas, à deux « détails » près…
1- le premier chargement en encre a laissé apparaître une fuite à la base de la section…
2- et la plume – une très belle plume bicolore 14c – avait été utilisée de manière assez intensive par son précédent propriétaire qui avait la fâcheuse tendance de la tenir comme une oblique, si bien qu’un méplat s’est formé à un endroit inopportun pour quelqu’un qui, comme moi, tient sa plume « normalement ». Par conséquent, la plume grattait…
Malgré la proposition de remboursement du vendeur, et même si l’« affaire » en était un peu moins une, j’ai décidé de le garder car le prix restait raisonnable, l’apparence du stylo était comme neuve ou presque, et enfin parce que la relative flexibilité de la plume était prometteuse.
Premier problème à résoudre : la fuite. Incapable de m’en sortir seul, je passe chez mon négociant qui ne me propose rien de mieux qu’un retour en après-vente chez Montblanc.
Parfaitement conscient de ce que cela signifiait (remplacement quasi total du stylo), je décide toutefois, un peu déçu, de le laisser repartir pour l’Allemagne en me disant qu’il valait mieux avoir des pièces neuves plutôt que de conserver un stylo inutilisable.
Quelques temps plus tard, le stylo est de retour et ça n’a pas manqué : outre la plume et le capuchon, le stylo a été intégralement changé.

Restait alors le problème de la plume, que j’ai décidé de tenter de régler seul. Après de nombreux passages minutieux sur la pierre douce qu’utilisait mon arrière-grand-père pour aiguiser ses couteaux, et après autant de tests réguliers sur papier, j’ai enfin abouti à un résultat qui m’a pleinement convaincu.
Le méplat a disparu, et la plume s’est révélée d’une grande douceur et d’une flexibilité – assez modérée – très sympathique. Quant à sa glisse, elle est tout bonnement exquise. Seul dommage collatéral mais qui était pleinement conscient : la largeur du trait s’est accentuée pour atteindre un niveau que j’estimerais à BB. Désormais, malgré cette largeur qui ne le destine pas à tous les usages, c’est une plume qui revient très régulièrement dans ma rotation et qui est parmi les plus agréables que j’ai pu essayer. J’avoue que la satisfaction de l'avoir travaillée soi-même ajoute sans doute un peu au plaisir…
Je vous propose maintenant un nouveau bond d’une vingtaine d’années en arrière, pour atteindre l’année 1957.
Voici donc le seul stylo de cette série à ne pas être un Meisterstück, à savoir un Monte Rosa.

Son principal intérêt réside dans son petit prix, son poids mesuré et son look attrayant, quoique classique. Il faut néanmoins reconnaître que les qualités de cette plume sont assez limitées, même s’il ne faut pas oublier qu’il s’agissait là d’un stylo d’entrée de gamme.
La glisse est plutôt bonne, sans être excellente, et cette plume fine se révèle très précise. Toutefois, elle manque de douceur et surtout de souplesse, sans même parler de flexibilité. Alors que certaines plumes peu souples peuvent s’avérer tout à fait efficaces et pas trop désagréables à utiliser, celle-ci est vraiment trop rigide, et la finesse de la plume n’arrange évidemment rien.
À noter l’absence d’étoile blanche sur ce modèle, mais une gravure sur le capuchon :

Ne nous attardons pas davantage sur ce stylo et reculons encore de 2 ans pour découvrir de quel genre de merveilles était capable Montblanc à la même époque.
1955. Montblanc 146 en celluloïd noir :

Déniché dans un état inespéré (New-old-stock avec sa boîte d’époque), il est doté d’une plume marquée F (mais plutôt moyenne) d’une flexibilité extraordinaire.
Cette plume est l’une des plus incroyables que j’ai pu tester à ce jour et réunit toutes les qualités que l’on peut espérer : glisse parfaite, grande douceur, débit généreux, flexibilité royale et surtout grande facilité et confort d’utilisation.
En effet, même si l’on ne souhaite pas profiter pleinement des capacités qu’une telle plume peut offrir en termes de flexibilité – par exemple pour prendre des notes – ce stylo s’utilise aussi simplement qu’un moderne, le confort en plus.
Par ailleurs, il faut savoir que ces 146 vintage sont plus petits que les 146 modernes. Même si j’ai une préférence marquée pour les stylos de taille un peu plus grande, il faut reconnaître que la prise en main et l’équilibre sont excellents. L'étoile de couleur ivoire ajoute enfin ce petit plus au niveau esthétique.
Une vue sur le conduit en ébonite :

Pour conclure sur ce 146 – je pourrais vous en parler des heures – je dirais tout simplement qu’il s’agit d’un stylo exceptionnel – au sens premier du terme – qui se révèle tellement plus époustouflant que n’importe quel Meisterstück moderne qu’on se demande comment on a pu en arriver là (malgré les qualités de la production actuelle) après avoir atteint un tel niveau d'excellence !
Pour terminer ce voyage dans le temps, je vous propose un dernier bond de 15 ans en arrière, pour atteindre 1940.
À cette époque, pas encore de 14X, qui n’ont été commercialisés qu’à la fin des années 40. C’est donc l’ancêtre du 146 que je vous propose ici, à savoir un Montblanc 136 :

On le distingue aisément du 146 par sa forme « flat top » et son agrafe en forme de cravate. Ce stylo a beau avoir 75 ans, il me paraît tout aussi intemporel qu’un 146.
Vous noterez également la forme toute particulière de l’étoile, qui a depuis été « arrondie » :

Sa fenêtre est longue, d’un jaune ambré rayé de bandes noires. Le stylo est en excellent état, même si ses polissages successifs laissent à peine deviner les différents marquages.
Le piston en liège m’a donné un peu de fil à retordre en se coinçant le long de la paroi intérieure mais un léger graissage lui a permis de retrouver sa jeunesse.
La plume est bicolore, de taille fine (stylo marqué EF). Très agréable à l’utilisation, elle se révèle assez flexible, et en tout cas très souple. La glisse est excellente, le débit très généreux.
Au final, cette plume s’avère pleine de caractère et à la hauteur de cet illustre stylo de la marque.
Retour en 2014 car ceci termine ce petit tour parmi mes Montblanc noir et or, ne reste qu’à vous présenter une photo de famille afin de comparer les gabarits (dans l'ordre chronologique) :

mais aussi un petit zoom sur les différentes plumes (je ne me lasse pas de celle du 146 « 75th anniversary ») :

et enfin le traditionnel test d’écriture :

En espérant que cette revue vous aura plu, je vous dis à très bientôt,
Wollemi