Pourquoi Pilotnamiki?
Posté : 20 juil. 2010 12:57
Pourquoi un tel pseudo?
Je m'intéresse de près à l'univers du stylo depuis deux bonnes décennies et j'ai commencé mon travail d'accumulation et d'évaluation das les années 90.Mes premières expériences dans l'univers de l'instrument d'écriture "haut de gamme" furent d'ailleurs l'occasion de quelques déconvenues.Jusque là, j'utilisais de "braves bêtes de somme", des percherons de l'écriture, des stylos d'écoliers ou d'étudiants à plume acier qui ne rechignaient jamais à la tâche.Et un jour, je me décide à franchir le pas:un premier modèle à plume or.Il scintillait dans sa vitrine, adressant des oeillades aux futurs acheteurs, leur promettant un monde meilleur et une écriture racée...Las!Le bellâtre en promettait beaucoup plus qu'il n'en donnait.La belle plume 18 carats n'avait aucune personnalité et le débit, même avec les meilleures encres, se révélait erratique, inconsistant.Quelle déception!Je venais de casser ma tirelire pour un ingrat et les quelques allers et retours au SAV n'y changèrent rien ou si peu.Ce premier contact faillit bien tuer dans l'oeuf une passion récente.Mon stylo Reynolds d'écolier, lui, m'avait toujours comblé et jamais trahi.Il acceptait toutes mes fantaisies, son débit ne faillissait jamais, sa plume acier engendrait même un certain plaisir d'écrire avec un soupçon de souplesse et un vrai caractère.Comment les grandes marques osaient-elles proposer des produits onéreux aussi imparfaits, dénués de caractère et assez lourds avec cette construction sur base de cuivre?Ma conclusion de l'époque n'a pas varié:beaucoup de modèles, en particuliers occidentaux ne valent que pour l'épate, le symbole social et une signature de temps en temps (et encore pas trop nerveuse, sinon ils ne suivent pas...)Heureusement, je m'apprêtais à découvrir autre chose.
Dans un grande papeterie du Nord, à l'époque bien achalandée, j'ai su poser à la vendeuse du rayon écriture la question qui me brulait les lèvres:quelle marque n'engendre aucun problème pour l'utilisateur et aucune utilisation de la garantie?Sa réponse fusa immédiatement:Pilot!"Ah bon, ils fabriquent des stylos plumes?Oui Monsieur, mais peu de monde s'y intéresse."Je connaissais déjà l'entreprise nippone depuis de nombreuses années pour leurs excellents rollers à encre liquide et à pointe de série V, à une époque où tout le monde restait fidèle au Bic Cristal.J'avais été conquis par leur extrême douceur et leur résistance à toute épreuve, mon a-priori s'avéra donc positif.
Dans un coin, quelques Pilot Custom 74 et Grancé se faisaient bien discrets face à l'armada de modèles allemands, italiens, américains ou français.Leur ligne n'avait rien de très original et j'en saisis un sans réelle conviction. Vu de près, le fini semblait de qualité et l'ergonomie m'a paru immédiatement très convaincante avec une masse contenue et un excellent équilibre, capuchon posté ou non.La petite plume monochrome 14 Carats, sobrement décorée ne pouvait rivaliser en splendeur avec celle du MB 149 qu'un CSP+ testait à mes côtés en le trempant goulument dans un encrier.Cet homme, sûr de son bon goût et de son choix me jeta d'ailleurs un regard mi ironique mi condescendant à la vue du Pilot Custom 74 que je tenais en main.Je procédai à mon tour au test de l'encrier et là surprise totale:une plume exquise, douce, souple (selon mes critères de l'époque) procurant de vraies sensations et un grand plaisir.je fis part à la vendeuse de ma surprise en osant cette réflexion"les japonais réalisent certainement de très bonnes plumes en raisons de la complexité de leur différents syllabaires-Kanji, Katakana, Hiragana et Romaji (romain)!"Paroles prophétiques et à cette époque, je ne connaissais encore ni Sailor, ni Platinum...La vendeuse acquiesça en souriant.L'homme à mes côtés haussa les épaules et ricana "les japonais sont les rois de la copie, mais il se passera encore du temps avant qu'ils ne surpassent ça" en exhibant le Meisterstuck 149 scintillant."Croyez-vous?" lui rétorquai-je avec un sourire aux lèvres.Nous décidâmes alors d'échanger nos instruments d'écriture.Le MB me parut énorme (il l'était), précieux mais trop brillant pour être totalement honnête.Sa plume s'avérait douce, taillant large, mais assez ferme et sans la personnalité de mon futur petit Pilot.A son tour, mon voisin testeur fut apparemment surpris par les qualités de scripteur du Custom 74 et après une hésitation, il me fit part de son impression "Moui, pas mal, pas mal, mais quand même, je le trouve trop petit et de toute façon, je n'achèterais jamais un stylo fabriqué par un spécialiste asiatique du roller jetable!"Je lui ai rendu son mastodonte sans réflexion, mais avec une expression ironique, certain de m'apprêter à réaliser une bonne affaire.Je pris congé des deux après avoir réglé une note assez modérée pour une plume or et ramena avec moi ma trouvaille .Il s'en suivit une semaine d'utilisation intensive où ma satisfaction croissait de jour en jour.J'avais réalisé un mariage de raison avec une "personne" un peu terne et je me retrouvais avec une petite merveille, au débit voluptueux avec les cartouches "maison" et de plus, totalement infatigable.LE stylo tel que j'en rêvais à l'époque:pas un signe de distinction social, mais un outil sérieux, très fiable, léger, ergonomique, agréable, souple,ni trop large, ni trop fin.Finalement, à part l'utilisation obligatoire des cartouches de la marque, je ne lui trouvais aucun défaut...
Suite au prochain numéro!
Je m'intéresse de près à l'univers du stylo depuis deux bonnes décennies et j'ai commencé mon travail d'accumulation et d'évaluation das les années 90.Mes premières expériences dans l'univers de l'instrument d'écriture "haut de gamme" furent d'ailleurs l'occasion de quelques déconvenues.Jusque là, j'utilisais de "braves bêtes de somme", des percherons de l'écriture, des stylos d'écoliers ou d'étudiants à plume acier qui ne rechignaient jamais à la tâche.Et un jour, je me décide à franchir le pas:un premier modèle à plume or.Il scintillait dans sa vitrine, adressant des oeillades aux futurs acheteurs, leur promettant un monde meilleur et une écriture racée...Las!Le bellâtre en promettait beaucoup plus qu'il n'en donnait.La belle plume 18 carats n'avait aucune personnalité et le débit, même avec les meilleures encres, se révélait erratique, inconsistant.Quelle déception!Je venais de casser ma tirelire pour un ingrat et les quelques allers et retours au SAV n'y changèrent rien ou si peu.Ce premier contact faillit bien tuer dans l'oeuf une passion récente.Mon stylo Reynolds d'écolier, lui, m'avait toujours comblé et jamais trahi.Il acceptait toutes mes fantaisies, son débit ne faillissait jamais, sa plume acier engendrait même un certain plaisir d'écrire avec un soupçon de souplesse et un vrai caractère.Comment les grandes marques osaient-elles proposer des produits onéreux aussi imparfaits, dénués de caractère et assez lourds avec cette construction sur base de cuivre?Ma conclusion de l'époque n'a pas varié:beaucoup de modèles, en particuliers occidentaux ne valent que pour l'épate, le symbole social et une signature de temps en temps (et encore pas trop nerveuse, sinon ils ne suivent pas...)Heureusement, je m'apprêtais à découvrir autre chose.
Dans un grande papeterie du Nord, à l'époque bien achalandée, j'ai su poser à la vendeuse du rayon écriture la question qui me brulait les lèvres:quelle marque n'engendre aucun problème pour l'utilisateur et aucune utilisation de la garantie?Sa réponse fusa immédiatement:Pilot!"Ah bon, ils fabriquent des stylos plumes?Oui Monsieur, mais peu de monde s'y intéresse."Je connaissais déjà l'entreprise nippone depuis de nombreuses années pour leurs excellents rollers à encre liquide et à pointe de série V, à une époque où tout le monde restait fidèle au Bic Cristal.J'avais été conquis par leur extrême douceur et leur résistance à toute épreuve, mon a-priori s'avéra donc positif.
Dans un coin, quelques Pilot Custom 74 et Grancé se faisaient bien discrets face à l'armada de modèles allemands, italiens, américains ou français.Leur ligne n'avait rien de très original et j'en saisis un sans réelle conviction. Vu de près, le fini semblait de qualité et l'ergonomie m'a paru immédiatement très convaincante avec une masse contenue et un excellent équilibre, capuchon posté ou non.La petite plume monochrome 14 Carats, sobrement décorée ne pouvait rivaliser en splendeur avec celle du MB 149 qu'un CSP+ testait à mes côtés en le trempant goulument dans un encrier.Cet homme, sûr de son bon goût et de son choix me jeta d'ailleurs un regard mi ironique mi condescendant à la vue du Pilot Custom 74 que je tenais en main.Je procédai à mon tour au test de l'encrier et là surprise totale:une plume exquise, douce, souple (selon mes critères de l'époque) procurant de vraies sensations et un grand plaisir.je fis part à la vendeuse de ma surprise en osant cette réflexion"les japonais réalisent certainement de très bonnes plumes en raisons de la complexité de leur différents syllabaires-Kanji, Katakana, Hiragana et Romaji (romain)!"Paroles prophétiques et à cette époque, je ne connaissais encore ni Sailor, ni Platinum...La vendeuse acquiesça en souriant.L'homme à mes côtés haussa les épaules et ricana "les japonais sont les rois de la copie, mais il se passera encore du temps avant qu'ils ne surpassent ça" en exhibant le Meisterstuck 149 scintillant."Croyez-vous?" lui rétorquai-je avec un sourire aux lèvres.Nous décidâmes alors d'échanger nos instruments d'écriture.Le MB me parut énorme (il l'était), précieux mais trop brillant pour être totalement honnête.Sa plume s'avérait douce, taillant large, mais assez ferme et sans la personnalité de mon futur petit Pilot.A son tour, mon voisin testeur fut apparemment surpris par les qualités de scripteur du Custom 74 et après une hésitation, il me fit part de son impression "Moui, pas mal, pas mal, mais quand même, je le trouve trop petit et de toute façon, je n'achèterais jamais un stylo fabriqué par un spécialiste asiatique du roller jetable!"Je lui ai rendu son mastodonte sans réflexion, mais avec une expression ironique, certain de m'apprêter à réaliser une bonne affaire.Je pris congé des deux après avoir réglé une note assez modérée pour une plume or et ramena avec moi ma trouvaille .Il s'en suivit une semaine d'utilisation intensive où ma satisfaction croissait de jour en jour.J'avais réalisé un mariage de raison avec une "personne" un peu terne et je me retrouvais avec une petite merveille, au débit voluptueux avec les cartouches "maison" et de plus, totalement infatigable.LE stylo tel que j'en rêvais à l'époque:pas un signe de distinction social, mais un outil sérieux, très fiable, léger, ergonomique, agréable, souple,ni trop large, ni trop fin.Finalement, à part l'utilisation obligatoire des cartouches de la marque, je ne lui trouvais aucun défaut...
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