www.stylo-plume.org

Sommes-nous à un hors-sujet près ? Quoique... on doit bien y vendre quelques stylos.
Je reviens vers vous car il est à Banon, dans les Alpes de Haute-Provence, une librairie à laquelle je tiens, par son histoire, son emplacement, son authenticité et le choix qu'elle offre.
Or la librairie du Bleuet, qui est devenue au fil des ans l'une des plus grandes librairies de France, est en danger et son comité de soutien fait appel à la générosité de tous les amateurs de librairies indépendantes.
Ci-joint des liens pour ceux qui ne connaissent pas.
http://www.lebleuet.fr/
http://provence-alpes.france3.fr/2013/0 ... 84241.html
http://www.laprovence.com/actu/loisirs- ... banon.html
http://www.lemedia05.com/2014/2415/bano ... -internet/
http://fr.ulule.com/lebleuet/
Merci à ceux qui comme moi la soutiendront.

Ils vendent des carnets ! (pas trop hors sujet, donc).
Je la connais, superbe librairie. Merci pour l'info.

Je suis pessimiste, çà devient courant comme situation.

Oui, ça devient courant malheureusement...

J'espère que cela n'arrivera pas à ma librairie favorite, l'excellente La Galerne au Havre : ils ont l'avantage d'avoir déjà pris le virage de la commande en ligne depuis quelque temps. C'est (presque) aussi facile qu'amazon. L'avantage est qu'il faut aller chercher les livres sur place, donc je ressors toujours avec des livres en plus...

J'y suis allé l'an dernier et je ne me souviens pas d'avoir vu de stylos...


De plus le banon c'est pas mal

Leibniz a écrit :J'y suis allé l'an dernier et je ne me souviens pas d'avoir vu de stylos...

Ce n'est pas bien grave ça, n'est-ce pas?
Nous nous targuons presque tous d'être des personnes cultivées. Aidons-la, cette culture qui nous tient si à cœur.
Nos stylos plumes, je suis sure, seront ravis de signer des chèques pour une telle cause.

Ah, le retour de AD71, ça me fait plaisir.

Mais comment est-ce possible qu'il y ait une si grande librairie dans un si petit village (1'000 habitants) ?

zéphyrine a écrit :

Leibniz a écrit :J'y suis allé l'an dernier et je ne me souviens pas d'avoir vu de stylos...

Ce n'est pas bien grave ça, n'est-ce pas?
Nous nous targuons presque tous d'être des personnes cultivées. Aidons-la, cette culture qui nous tient si à cœur.
Nos stylos plumes, je suis sure, seront ravis de signer des chèques pour une telle cause.

Ai-je dit que c’était grave?

Par contre, si cette librairie est en difficulté parce qu'ils ont fait des erreurs et pas parce que les gens ne viennent pas acheter des livres.
j'y lis sur le site de France 3

A Banon, la librairie "Le Bleuet " vend en moyenne 500 livres par jour , une véritable exception culturelle.

et celui de l'e-media

Si Le Bleuet rencontre ces difficultés financières aujourd’hui, c’est, outre la concurrence d’internet et l’emplacement de la librairie, à cause « des erreurs stratégiques qui ont été faites pour le développement du Bleuet sur Internet et dont nous supportons les conséquences. Ces erreurs pourraient, si rien n’était fait, remettre en cause l’existence même du Bleuet », reconnaît Joël Gattefossé qui assure avoir « tiré toutes les leçons » et travailler « d’arrache pied à nous donner de l’oxygène et à lancer un nouveau site de vente qui sera beaucoup plus performant que le site actuel ».

J’espère qu'ils sauront comment créer leur nouveau site et que ce dernier sera fonctionnel.

Leibniz a écrit :J'y suis allé l'an dernier et je ne me souviens pas d'avoir vu de stylos...

Oh, pardon, alors. C'était juste pour dire quelque chose. Désolée je n'avais pas compris.

Par contre, si cette librairie est en difficulté parce qu'ils ont fait des erreurs et pas parce que les gens ne viennent pas acheter des livres.
j'y lis sur le site de France 3

A Banon, la librairie "Le Bleuet " vend en moyenne 500 livres par jour , une véritable exception culturelle.

et celui de l'e-media

Si Le Bleuet rencontre ces difficultés financières aujourd’hui, c’est, outre la concurrence d’internet et l’emplacement de la librairie, à cause « des erreurs stratégiques qui ont été faites pour le développement du Bleuet sur Internet et dont nous supportons les conséquences. Ces erreurs pourraient, si rien n’était fait, remettre en cause l’existence même du Bleuet », reconnaît Joël Gattefossé qui assure avoir « tiré toutes les leçons » et travailler « d’arrache pied à nous donner de l’oxygène et à lancer un nouveau site de vente qui sera beaucoup plus performant que le site actuel ».

Ils le disent eux mêmes, dans les FAQ en bas de page (d'où les sites sus-mentionnés ont tiré leur citations).
http://fr.ulule.com/lebleuet/

C'est important qu'ils le reconnaissent s'ils sollicitent du soutien ; j'imagine que le passage à la vente en ligne s'accompagne de complications pour beaucoup de commerçants. Certains, que nous connaissons bien, ont décidé de laisser ce changement de côté. En tout cas, le financement participatif amène immédiatement une lecture "citoyenne" de la conduite des affaires. De nouvelles questions : est-ce que ton commerce est utile à la communauté, est-ce que la façon dont tu le gères nous satisfait, qu'est-ce qu'on risque à te laisser disparaître, quels emplois offres-tu, etc. ?

Après, j'imagine que mobiliser cette communauté nécessite quelque chose de plus que la simple démonstration de l'utilité sociale. J'espère d'ailleurs que d'autres libraires lui apporteront leur soutien, via le ticket "entreprises", mais aussi tout simplement des commerçants locaux etc.

Personnellement, mon libraire s'appelle "La Friche". Je ne commande que par lui. J'aime ses sélections et j'aime les rencontres qu'il organise régulièrement avec les auteurs.
Je vais lui écrire pour lui faire part de la démarche du Bleuet.

- Amicalement -

Xof72000 a écrit :

Alain146 a écrit : Mais comment est-ce possible qu'il y ait une si grande librairie dans un si petit village (1'000 habitants) ?

Bah ... en Suisse, il y a bien des banques dans les petits villages .....

Excellent !

Loucques a écrit :

Xof72000 a écrit :

Alain146 a écrit : Mais comment est-ce possible qu'il y ait une si grande librairie dans un si petit village (1'000 habitants) ?

Bah ... en Suisse, il y a bien des banques dans les petits villages .....

Excellent !

Oui, c'est parce qu'en Suisse on aime beaucoup lire nos billets de banque.
Et aussi beaucoup les livres, et énormément les librairies.

- Hey Serge
- Ouais
- la moitiés des librairies de Suisse romande ont fermé entre 1995 et 2005 et depuis, les survivantes rament
- Ha oui, tiens c'est vrai. Mais ça c'est uniquement à cause de l'Euro qui est si faible … sûrement

Bon j'vais faire un petit don pour le Bleuet

borelek a écrit :Oui, c'est parce qu'en Suisse on aime beaucoup lire nos billets de banque.
Et aussi beaucoup les livres, et énormément les librairies.

- Hey Serge
- Ouais
- la moitiés des librairies de Suisse romande ont fermé entre 1995 et 2005 et depuis, les survivantes rament
- Ha oui, tiens c'est vrai. Mais ça c'est uniquement à cause de l'Euro qui est si faible … sûrement

Bon j'vais faire un petit don pour le Bleuet

Le fait que l'iconoclaste Chessex n'est pas très aimé en Suisse y serait-il pour quelque chose ???

Loucques a écrit :
Le fait que l'iconoclaste Chessex n'est pas très aimé en Suisse y serait-il pour quelque chose ???

Tiens pourquoi dis-tu cela ? On adore Chessex , d'ailleurs qu'il ait choisit de venir mourir à la bibliothèque d'Yverdon nous a beaucoup touché.
Puisqu'il y a Christine et Filigrane et que l'on peut donc comprendre le problème du Bleuet, pour faire plaisir à Ad71 et pour prouver qu'on aime bien Chessex, je fais un don aussi.

Loucques a écrit :

borelek a écrit :Oui, c'est parce qu'en Suisse on aime beaucoup lire nos billets de banque.
Et aussi beaucoup les livres, et énormément les librairies.

- Hey Serge
- Ouais
- la moitiés des librairies de Suisse romande ont fermé entre 1995 et 2005 et depuis, les survivantes rament
- Ha oui, tiens c'est vrai. Mais ça c'est uniquement à cause de l'Euro qui est si faible … sûrement

Bon j'vais faire un petit don pour le Bleuet

Le fait que l'iconoclaste Chessex n'est pas très aimé en Suisse y serait-il pour quelque chose ???

Le Milieu Littéraire Romand est un monde assez particulier vu de l'Aromandie.
Sur c sujet, je vous conseille la lecture de Soyons médiocres ! un jubilatoire pamphlet d'Etienne Barilier, disponible au Bleuet bien entendu

Alain146 a écrit :Tiens pourquoi dis-tu cela ? On adore Chessex , d'ailleurs qu'il ait choisit de venir mourir à la bibliothèque d'Yverdon nous a beaucoup touché.

Mais parce que, et puisque nous sommes dans un sujet portant sur les livres et les libraires, je me permets cette longue citation :

« Le dimanche 1er mars 2009, jour de mon anniversaire, les chars du Carnaval roulent au pas dans Payerne, ma ville natale, devant vingt mille personnes. L’un des chars se moque atrocement du martyre du Juif Arthur Bloch, assassiné pour l’exemple en 1942 dans cette ville par un groupe de nazis payernois soucieux de se manifester auprès d’Hitler. Assommé à la barre de fer, achevé par balle, puis découpé en morceaux à quelque mètres de la Grand-Rue où les rigolards, cet après-midi là, 1er mars 2009 à 14 h 30, exhibent salement son sacrifice. Etrange façon de s’amuser festivement. Et d’injurier un écrivain dont le livre, « Un juif pour l’exemple » a blessé la bonne conscience réjouie de toute une ville. A l’époque les restes sanglants d’Arthur Bloch ont été enfermés dans des seaux à lait, la goguenarde boille des étables, et noyés au lac de Neuchâtel. Or stupeur, ce 1er mars 2009, les amuseurs osent balader cette même boille sur un char de carnaval bariolé de sang rutilant et dégoulinant, avec d’infâmes devises « devoir de mémoire », etc. Et mon nom, Chessex, dont les deux S reproduisent exactement le signe de la SS. La fanfare hurle, les tambours battent, le public se tord de rire. L’infâme char va lentement sous une pluie de confettis, et sur le char, dans une boille peinturlurée de sang et ornée d’un tibia qui bringuebale aux tressauts du véhicule, les restes d’Arthur Bloch et la dépouille de Jacques Chessex égaient la foule sous le signe nazi.
Payerne, dimanche 1er mars 2009. Le jour de ma naissance et de ma mort.
Le lendemain, cadeau funèbre, ouvrant « 24 heures », le journal le plus répandu à Lausanne, je découvre sur cinq colonnes la photographie de mon cercueil et mon nom affublé de sinistres ornements d’Himmler. Et dans le récipient agrandi par la photo que le journal très complaisamment étale, les reste du martyr Arthur Bloch et mon propre cadavre exhibé.
…
Consécration a contrario ou à rebours, la chose est paradoxale. Ils ne sont pas nombreux les écrivains qui ont eu la chance de naître et de mourir le même jour. Moi, c’est parce que j’ai écrit le martyre d’un Juif, et d’un Juif suisse en Suisse, dans un pays historiquement neutre, et en plein occupation de l’Europe par Hitler. Je ne vous dirai pas que je m’en réjouis. Ni que je me prive d’en tirer une leçon de distance aggravée. Outre le rappel que la bêtise, et le mépris sont opiniâtres à se pointer en tout lieu crépusculaire et crâne rouillé où ils repoussent. »

In : Jacques Chessex « L’interrogatoire » Editions Grasset/Le livre de poche.

Chessex, très grand écrivain suisse de langue française dont je recommande la lecture vivifiante à tout le monde.

Mais il est vrai qu'une ville ne fait pas toute la Suisse et enfin, je terminerai en citant Pierre Desproges : « Faute avouée est à moitié pardonnée, disait Pie XII à Himmler".

Loucques a écrit :

Alain146 a écrit :Tiens pourquoi dis-tu cela ? On adore Chessex , d'ailleurs qu'il ait choisit de venir mourir à la bibliothèque d'Yverdon nous a beaucoup touché.

Mais parce que, et puisque nous sommes dans un sujet portant sur les livres et les libraires, je me permets cette longue citation :

« Le dimanche 1er mars 2009, jour de mon anniversaire, les chars du Carnaval roulent au pas dans Payerne, ma ville natale, devant vingt mille personnes. L’un des chars se moque atrocement du martyre du Juif Arthur Bloch, assassiné pour l’exemple en 1942 dans cette ville par un groupe de nazis payernois soucieux de se manifester auprès d’Hitler. Assommé à la barre de fer, achevé par balle, puis découpé en morceaux à quelque mètres de la Grand-Rue où les rigolards, cet après-midi là, 1er mars 2009 à 14 h 30, exhibent salement son sacrifice. Etrange façon de s’amuser festivement. Et d’injurier un écrivain dont le livre, « Un juif pour l’exemple » a blessé la bonne conscience réjouie de toute une ville. A l’époque les restes sanglants d’Arthur Bloch ont été enfermés dans des seaux à lait, la goguenarde boille des étables, et noyés au lac de Neuchâtel. Or stupeur, ce 1er mars 2009, les amuseurs osent balader cette même boille sur un char de carnaval bariolé de sang rutilant et dégoulinant, avec d’infâmes devises « devoir de mémoire », etc. Et mon nom, Chessex, dont les deux S reproduisent exactement le signe de la SS. La fanfare hurle, les tambours battent, le public se tord de rire. L’infâme char va lentement sous une pluie de confettis, et sur le char, dans une boille peinturlurée de sang et ornée d’un tibia qui bringuebale aux tressauts du véhicule, les restes d’Arthur Bloch et la dépouille de Jacques Chessex égaient la foule sous le signe nazi.
Payerne, dimanche 1er mars 2009. Le jour de ma naissance et de ma mort.
Le lendemain, cadeau funèbre, ouvrant « 24 heures », le journal le plus répandu à Lausanne, je découvre sur cinq colonnes la photographie de mon cercueil et mon nom affublé de sinistres ornements d’Himmler. Et dans le récipient agrandi par la photo que le journal très complaisamment étale, les reste du martyr Arthur Bloch et mon propre cadavre exhibé.
…
Consécration a contrario ou à rebours, la chose est paradoxale. Ils ne sont pas nombreux les écrivains qui ont eu la chance de naître et de mourir le même jour. Moi, c’est parce que j’ai écrit le martyre d’un Juif, et d’un Juif suisse en Suisse, dans un pays historiquement neutre, et en plein occupation de l’Europe par Hitler. Je ne vous dirai pas que je m’en réjouis. Ni que je me prive d’en tirer une leçon de distance aggravée. Outre le rappel que la bêtise, et le mépris sont opiniâtres à se pointer en tout lieu crépusculaire et crâne rouillé où ils repoussent. »

In : Jacques Chessex « L’interrogatoire » Editions Grasset/Le livre de poche.

Chessex, très grand écrivain suisse de langue française dont je recommande la lecture vivifiante à tout le monde.

Mais il est vrai qu'une ville ne fait pas toute la Suisse et enfin, je terminerai en citant Pierre Desproges : « Faute avouée est à moitié pardonnée, disait Pie XII à Himmler".

Et que quelques crétins ne font sans doute pas une ville non plus...

Alain146 a écrit :Et que quelques crétins ne font sans doute pas une ville non plus...

Tout à fait.....

Et bien voilà, c'est fini ou presque !
http://www.lefigaro.fr/livres/2015/03/1 ... amazon.php

Dommage pour l'entreprise, mais il est rassurant de voir que la librairie physique continue...